Chapitre 5

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Louis's pov.


    Cela faisait déjà quelques minutes que Dotty m'avait annoncé qu'elle était prête à me raconter une partie de sa vie. Elle était allongée face à moi et soufflait fortement, désormais afin de calmer sa respiration. Elle me souriait tendrement et semblait gênée à chaque fois que je posais mes yeux sur elle. Enfin elle ouvrit la bouche.


« Je vis chez ma tante depuis que j'ai cinq ans.

-  Tu t'en rappelles ?, demandai-je ébahi, sachant que je ne me rappelle même pas de ce que j'ai mangé la veille.

-  Disons que c'est assez, marquant... J'avais cinq ans quand je fus placée chez Sam, ma tante, et son mari bien sur. Sam était la sœur de mon père. Donc ma vraie tante, je n'appelle pas Sam « ma tante » parce que je ne la connais pas, au contraire.


    J'étais choqué de ses paroles. Elle a été placé chez sa tante ? Mais bon sang, ses parents ne s'en occupaient pas ? Ses parents étaient peut-être décédés ? J'attendais patiemment qu'elle continue de parler. Je ne voulais pas la brusquer, bien que les questions fusaient dans ma tête. Ses yeux étaient fermés et elle se mit à trembler légèrement. J'entourais ses deux petites mains froides de mes mains brûlantes.

-  Ils m'ont recueillis quand l'occasion s'était présentée. Ils avaient l'air tellement gentils. Je n'avais que quelques souvenirs d'eux, mais ce n'était que de très bons souvenirs. Quand on m'avait demandé si je connaissais quelqu'un, je n'avais que su répondre « Sam ». J'avais cinq ans, et une fois que l'on sort ce    prénom, on fait des recherches partout. Alors ils m'ont placés chez Sam, à condition que je vois un psychologue chaque semaine. Ces visites se sont arrêtés quand j'avais quatorze ans.

-  Tu faisais quoi, chez le psychologue ?, demandai-je    curieusement.

Je devais parler de mes parents, mes vrais parents. Je devais absolument raconter tout ce que je savais d'eux, tout ce qui se passait chez moi. Je devais tout dire. A cinq ans, je devais rappeler tout ce que j'avais pu voir, ou faire.


    Les mots paraissaient désormais cruels, avec une pointe de dégoût dans la voix. Je savais que les prochaines parties allaient être,spéciales. Je savais très bien que ça allait être difficile pour Dotty, mais elle ne semblait pas se démonter. Elle continuait,encore et toujours de parler, à une vitesse affolante. Mes mains toujours sur les siennes, elle continua son récit.

-  Le psychologue était sympa avec moi, même s'il me faisait repenser à des choses que je n'avais pas forcément envie. La première séance, j'étais encore très jeune, il m'a fallut une dizaine de minutes pour parler, ce qui était très peu. On m'avait donné un jouet, chose que je n'avais que très rarement. Je n'avais le droit de jouer, qu'une fois par mois., dit-elle difficilement.

    Une fois par mois ? Mais c'est minuscule, surtout à cinq ans ! Comment voulez-vous expliquer à un enfant qu'il n'a le droit de jouer qu'une seule journée dans chaque mois. Sur un an, elle n'avait le droit de jouer que douze fois.

-  Le jouet était une barbie, et je devais faire parler la barbie, de façon à ce que je retranscrive mes souvenirs à travers celle-ci. C'était très facile, et très agréable. Le psychologue ne disait rien, il cherchait juste à savoir toujours plus loin les choses.

-  Dotty... Quelles sont ces choses ?, osais-je demander.


    Son regard se ferma, ses mains tremblèrent un peu plus, et je pus sentir la peur monter en elle. Elle était brisée de l'intérieur, et je ne savais même pas pourquoi.


EXPOSED || Louis T.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant