Chapitre Six {1}

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    Je ne sais pas où sont les filles. Cassiopée est la seule à être dans la chambre. Elle est entraînée dans un roman, passionnant, à voir ses yeux illuminés. Quand je vois le volume, je n'ai plus l'envie si pressante de le lire, je n'en ai même aucune. C'est assez étrange que le goût de la lecture me soit passé aussi vite.

    Je demande :

-    Où sont-elles ?

-    Les garçons doivent être rentrés, si tu veux les voir, ils doivent être en salle de réunion.

-    La salle de réunion ?

-    La pièce vitrée.

-    Merci. Tu n'y vas pas toi ?

-    Non, ça ne m'intéresse pas trop. Ils sont sympas certes mais je ne suis pas très amie avec eux.

-    D'accord.

    Je disparais dans le couloir et rejoins la salle de réunion. Trois garçons discutent avec les filles, Marc et Hélène ne sont pas loin et Morgan est exclu de ses retrouvailles. Il doit être dans le même cas que Cassiopée, n'étant pas très proche d'eux.

    Un blond aux yeux noisettes et avec le visage recouvert de tâches de son et demande en me voyant :

-    C'est qui elle ?

Il n'a pas l'air très commode, il parle de moi comme d'un déchet bon à remplir une poubelle.

-    La nouvelle, vous savez, elle est spécialisée dans les plantes, dit Diane.

-    Ah, bon ? Je croyais que ceux là étaient envoyé ailleurs, continue le blond sur le même ton agressif.

-    Non, elle reste avec nous, elle a cinq jours d'avance sur sa manifestation, en plus.

-    Cinq ! Ben, dis donc, elle se gène pas. Tu t'appelles comment au fait ? questionne un autre garçon avec les cheveux roux qui glissent sur son front en formant quelques bouclettes, ses yeux gris sont apaisants et son accent est chantant comme les paysans, habitants du secteur sud.

    Je ne lui réponds pas. J'ai dû perdre ma langue en route.

-    Elle s'appelle Katelynn, intervient Morgan.

Je suis déconcertée. D'où lui est-il venu l'idée de répondre à ma place ?

Je ne sais pas si c'est du respect ou de la moquerie et je ne tiens pas à le savoir. Morgan est déjà assez compliqué, je n'ai pas envie de rajouter une autre inconnue à cette équation déjà insoluble qu'il est.

-    Enchanté, déclare un jeune homme un peu plus vieux que moi, aussi blanc que du lait, aux yeux et aux cheveux noir corbeau. Cela fait presque peur mais son sourire ravive un peu le tout. Je le trouve assez gentil pour une première impression

    Diane vole à mon secours puisque je ne parle toujours pas :

-    Les gars voici Katelynn, Katelynn, Maxence, elle me montre le roux, William mais tu peux l'appeler Will, le blond grognon ne me regarde même pas; et Hugo.

Il me fait un signe de main amical.

-    Elle a une voix ta copine ? lance Will à Diane.

-    Oui ! Et des oreilles aussi, je déclare. Je n'ai pas pu m'empêcher de remettre en place cet abruti.

D'abord, surprit, il me considère, amer, puis tourne la tête et commence à saluer le groupe de filles, qui sont restées muettes pendant tout l'échange.

    Je m'éloigne de la bande et rejoint le coin où se trouve Morgan.

-    Sympa, hein ?

-    Oui, c'est tout à fait ça, grommelé-je.

-    Ne faites pas attention à Will, il est... spécial...

-    Rien que ça ? Je comprends mieux Cassiopée maintenant.

-    Pourquoi ?

-    Parce qu'elle est assez intelligente pour ne pas venir.

-    Oui, moi aussi je voudrai bien, me confie-t-il.

-    Vous ne pouvez pas ?

-    Je suis le doyen ici, pas vraiment, puisqu'il sont tous plus vieux que moi, il me montre les garçons, mais je suis le plus puissant alors j'ai des responsabilités. Comme assister à de stupides accueils de ce genre.

-    Vous êtes placé où dans la hiérarchie ?

-    Je suis juste prof.

-    Depuis combien de temps ?

-    Vous êtes bien curieuse.

Il a tout à fait raison mais l'ennui peut pousser à faire n'importe quoi.

Il répond :

-    Pas longtemps, quelques mois, quand ils ont su l'étendue de mes capacités, ils m'ont donné ce poste. Je voulais refuser mais j'y étais contraint sinon je ne restai pas.

    Moi qui croyais que le Sous-Noyau offrait plus de libertés, je m'étais bien trompée.

-    Avez vous eu de l'avance comme moi ?

-    Non, au contraire, deux jours de retard, on croyait même à la possibilité d'une erreur. J'étais heureux de ne rien avoir mais quand j'ai mis le feu à mon lit, plus tard, ils se sont rétractés.

-    Vous pouvez brûler des choses sans vous blesser ? demandé-je, impressionnée.

-    Oui, mon corps le supporte mais mes vêtements, un peu moins. Cette tenue a été majoritairement créée pour moi, il montre la combinaison qu'il porte.

-    Pourquoi devons-nous la porter, nous aussi ?

-    Je ne sais pas, question d'uniformité, peut-être ?

-    En tout cas c'est plus pratique que les robes, je ne sais pas comment j'ai fait pour les supporter.

-    Je me posais cette question, aussi. Il esquisse un sourire qui s'efface dans la seconde qui suit.

    Finalement, Morgan n'est pas si horrible. Juste peu entraîner à parler aux autres. Ça me fait ça aussi, la solitude bloque tout...

Un appel d'Hélène coupe court à notre conversation, elle annonce :

-    A partir de demain tous les travaux en binôme et trinôme habituels recommencent. Morgan je compte sur vous pour vous occuper de mademoiselle Wilson.

Tout le monde acquiesce et se dirige vers sa chambre. Il est dix-neuf heures et les filles vont manger mais je n'ai pas faim et m'étend sur mon lit.

-    Vous n'avez pas envie de manger ? me questionne une voix grave.

Que fait Morgan pour toujours passer devant notre dortoir ? A-t-il sa chambre à côté ?

Je me redresse et répond positivement.

-    Je suis dans le même cas que vous. Je voudrais aussi vous informer de notre emploi du temps de demain, je peux?

-    Allez-y.

Il entre dans la pièce et s'assis sur le lit de Rebekah qui jouxte le mien.

-    À huit heures, demain matin, je vous veux dans la salle. Nous commencerons pas un enchaînement de course et de méditation pour vous habituez aux changements d'états, de la peur ou de la colère à la détente et la concentration. Tout ça, suivit d'un déjeuner. J'ai oublié de vous dire que le petit-déjeuner est servi entre six et huit heures au self. Nous enchaîneront avec une nouvelle méditation et des exercices sur de nouvelles plantes jusqu'au dîner. Ce programme est valable jusqu'à ce que je décide de le changer.

L'Élémentaire {En Réécriture}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant