Chapitre Treize {2}

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Des minutes, des heures ou même peut-être des jours s'écoulent, je ne sais pas. Mais pendant ce temps j'oscille entre un état un peu près conscient et un autre beaucoup moins. Je souffre. Je n'aurais jamais pensé qu'être privé de bouger soit une pareille torture. En ce moment, je suis comme un poisson hors de l'eau qui cherche désespérément à rejoindre son milieu aquatique. Mais qui a plus de chance de mourrir qu'autre chose.

Rien que d'y penser j'en tremble. Une porte métallique claque près de mon oreille droite. Des pas lourds se rapprochent.

- Vous allez mieux ?

Cette voix. Je la reconnais. La bibliothécaire que je croisais en sortant de la Grande Bibliothèque écoutait la radio en fin de journée et cette voix apparaissait souvent comme celle du...
Dirigeant...
Enfin je rencontre ce monstre. Je suis sûre à cent pour cent qu'il est responsable de ce qui m'arrive.

- Que m'avez vous fait ?
Ma voix est rauque. Ma gorge sèche me démange et la salive que j'avale pour l'humidifiée fait plus de dégâts que de bien. J'ai soif et faim.

- Un petit calmant rien de plus.

Comment a-t-il pu me l'injecter ? Pendant mon sommeil ? Non, j'étais déjà dans cet état avant de... Maintenant que j'y repense. Mais oui ! Les gâteaux roses d'Anne, ce sont eux qui m'ont rendu malade. C'est vrai qu'il y avait cette arrière goût étrange mais je n'y avais pas fait plus attention croyant que c'était dû à mon inhabitude.

Je n'arrive pas à croire que le Dirigeant drogue sa femme pour éviter qu'elle ne s'oppose et se rebelle. Mais depuis le temps l'effet de celle-ci doit lui être familier mais moi, je n'y suis pas accoutumé... Ce type est affreux ! Ou alors il m'a drogué volontairement parce qu'il a découvert qui j'étais ? Les suppositions les plus farfelues défilent dans ma tête et les questions ne tardent pas à arriver.

Pourquoi m'avoir capturer ? A-t-il réellement découvert mon identité ? Impossible... Enfin j'essaye de me rassurer en gardant cette pensée à l'esprit...

Je reprends de la même voix cassée :

- Vous mentez.

- Je vois que vous avez encore assez de force pour vous défendre moralement. J'en suis ravie. Cela ne me tentait pas trop de discuter avec un légume.

- De discuter ? Je suis droguée et étalée sur le sol et vous appelez ça discuter ?! Vous m'avez enlevée ! Que me voulez-vous ? Je n'ai rien fait !

- C'est vous qui mentez maintenant mademoiselle. On m'a informé que vous passiez vos après-midi avec ma femme, ce qui est interdit pour une domestique. Vous êtes au courant, n'est ce pas ?

- Non.
Je suis heureuse qu'il ne se préoccupe que de ça. Mais alors que me fera-t-il s'il apprend pour ma couverture ? Il me tuera ? Rien que pour deux ou trois paroles échangées avec Anne, on me capture alors je ne veux pas penser à ce qui m'arrivera s'il découvre tout...

- Et bien maintenant, vous l'êtes. Alors je n'ai d'autres choix que de vous tuer. Vous savez trop de choses sur moi. Et personne ne doit connaître cela, ma femme est le pilier de ma vie privée et parler avec elle a signé votre arrêt de mort.

- Seulement pour cela ?
Finalement c'est la même issue pour chaque crime ce qui ne me rassure pas du tout. Mais je reste le plus calme possible sûrement un effet du tranquillisant.

- Pourquoi avoir d'autre raison ? Avez vous quelque chose à me confesser ?

- Non.
Je réponds trop vite et un éclat accusateur apparaît dans le regard vert du Dirigeant.

L'Élémentaire {En Réécriture}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant