Chapitre Huit

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Le soir approche trop vite, le vent estival nous fouettent et je sors les couvertures, j'en tends une à Morgan :

-    Je n'en ai pas besoin.

    Mais oui, bien sûr, c'est un chauffage à lui tout seul. Où avais-je la tête ?

-    Voulez vous que j'allume un feu ?

-    Oui.

    Il se rapproche un peu plus de moi pour me faire profiter de la chaleur qui naît entre ses mains. Je suis toujours impressionnée... J'essaye de chatouiller la flamme comme si c'était une illusion. Mais Morgan écarte sa main :

-    Ce n'est pas un jeu, vous pourrez vous brûlez.

-    Oui, j'avais oublié. C'est tellement... irréel...

    Un éclair passe dans ses yeux et il réprime un sourire. Sa main reprend place et le feu qui en émane me réchauffe.

    Je m'endors vite, bercée par le chuchotis du vent dans les feuilles des arbres et la respiration régulière de Morgan. Je m'étais emmitouflée sous une fine couverture et profitais de la chaleur de la flamme agitée.

    Je suis réveillée par un soleil aveuglant. Ses beaux rayons jaunes dansent sur un ciel bleu parsemé de nuage.
J'ai dix-sept ans.
C'est la première chose qui me vient à l'esprit. Petite, cela me paraissait à des années lumière en pensant qu'à cet âge j'aurais déjà une situation. Comme toutes les enfants ignorantes du système, je me voyais mariée à un prince venant d'une mystérieuse contrée... Des rêves de gamine... Si beaux et si intouchables...

    Je me libère de la couverture et regarde aux alentours : personne.

Morgan aurait-il filé avec mes affaires ? Me laissant là ?

J'imagine des scénarios catastrophiques... Et des pas me ramènent à la réalité.

    Il porte sa combinaison, où plutôt il finit de la mettre, me laissant apercevoir ses muscles sous son vêtement. Je détourne le regard, gênée. Il devait croire que je dormais encore pour s'habiller si près de moi.

-    Bonjour, annonce-t-il pour la forme.

-    Bonjour, répondis-je, tout aussi platement...

-    Vous êtes prêtes, nous y allons.

C'est plus une affirmation qu'une question.

    Je me lève et le regarde. Ses cheveux bruns et humides boucles sur son front. Il affiche sa moue habituelle et on remarque bien qu'il est allé faire un tour au lac, malgré son aquaphobie.

Je prend ma sacoche et y met les couvertures, puis la referme et ajoute :

-    Allons-y.

    Nous marchons depuis huit heures du matin et maintenant il est plus de six heures du soir, le tout coupé d'une pause déjeuner de vingts minutes. Le voyage étant précédé d'un rapide petit-déjeuner avalé en marchant.

    Mes jambes flageolent et je leur intime de tenir bon. Le souffle me manque. Morgan a gardé tout au long de la route une bonne allure. Si bien, que maintenant, je ne tiens pas le rythme.

L'Élémentaire {En Réécriture}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant