Nous sortons, sur nos gardes. Il n'y a pas un bruit, ce qui m'effraie encore plus. La menace plane à chaque tournant de couloir. Nous avançons prudemment mais sûrement. La sortie est de plus en plus près. Morgan commence à enclencher le mécanisme mais se stoppe. Les sens en alerte. Il me prend le bras et pose sa main sur ma bouche si rapidement que j'en ai des vertiges. Nous nous cachons dans un coin de mur. Des personnes approchent, le cliquetis de leur armes les accompagnent : la Garde. Ils n'ont pas quitté les lieux et font des rondes pour voir l'étendue de leur exploit et tuer les derniers habitants du sous-terrain. J'arrive à les entrevoir : ils sont au nombre de trois et portent leurs vêtements de fonction, des uniformes noirs surmontés d'épaulettes rouges et or, un béret noir repose sur leur tête. Ils en imposent avec l'arsenal d'armes dont ils disposent : couteaux de toutes tailles, deux armes à feu, une à la ceinture et l'autre en bandoulière.
Étrangement, je ne les crains pas. À ce moment là, je me sens plus forte que jamais et sais que je pourrais me défendre que si il y a une plante dans les parages. Or il y en a dans chaque allée. Et Morgan est là. Il est entraîné et a un don hors du commun. Mais je ne peux compter que sur moi, chacun pour sa peau, nous ne faisons pas équipe et n'avons aucune coordination et nous ne faisons pas réellement confiance.
Les soldats disparaissent en tournant à l'angle. Il n'y a que maintenant que je remarque la paume chaude plaquée contre mes lèvres. Elle est même un peu trop chaude, je comprends alors que Morgan disait vrai. Il surchauffe pendant les moments critiques. Il met du temps à me relâcher, plus que nécessaire. Il voulait sans doute attendre pour être sûr qu'ils ne reviendraient pas.
Il me murmure à l'oreille :
- Trouvons une autre sortie, celle là est surveillée.
J'acquiesce et le suis. Il ne m'a pas lâché le bras et m'emporte dans un dédale de couloir. Je m'arrête alors d'essayer de me repérer, perdue au milieu de tout ces changements de directions.
Une petite porte se présente enfin devant nous. Morgan l'ouvre sur un escalier. Nous montons. Je suis fatiguée et mes jambes ne cessent d'en trembler. Un point de côté me blesse quand nous arrivons en haut des marches, qui mènent à un cul de sac. Je commence à perdre patience, on a fait tout ça pour rien ! Morgan se met sur la pointe des pieds et actionne une trappe, au plafond, qui s'abaisse et laisse entrer un rai de lumière, au dessus de nous. J'en saute presque de joie. Une sortie ! Mais comment l'atteindre ? Je lui pose la question et il répond :
- Faites moi la courte échelle, une fois dehors je vous hisse en haut.
- Comment savoir qu'une fois sorti vous ne me laisserez pas ici ?
- Je n'ai aucune preuve à vous fournir.
Contrainte, je met mes mains de sorte à lui faire la courte échelle. Il appuie son pied sur ma paume tout en se maintenant à mon épaule et à la paroi du passage. Il s'élance et je manque de m'écrouler sous son poids. Il n'est pas très lourd pour sa taille, un poids moyen, mais je n'ai pas l'habitude de porter une telle masse. Sa chaussure se détache et je l'entends sauter à terre, en haut. Il me dit :
- Maintenant à vous, vous voyez bien que je tiens parole. Morgan se penche et la moitié de son corps pend dans le vide. J'attrape fortement ses mains et pose mes pieds sur le mur glissant de moisissure. Il me tire et me hisse d'un coup, comme si je ne pensais pas plus lourd qu'une plume. Ses mains se détachent de ma taille, il recule et remarque à la lueur du jour :
- Vous avez raccourci votre robe. Il paraît sceptique.
- C'est de votre faute, je dis franchement.
- Ma faute ?
- Oui, vous l'avez déchirée en fermant la porte dessus.
- Oh.
VOUS LISEZ
L'Élémentaire {En Réécriture}
FantasyQui a dit qu'une vie banale le resterait forcément ? Coincée au cœur d'un monde tyrannique, Katelynn ne rêve que d'une chose : la liberté. Alors qu'elle doit à tout prix se trouver un partenaire avant son dix-septième anniversaire, elle fait une r...