12 décembre 2013.
Belgorod, Russie.
Nash.
J'arrête le poing de mon adversaire du jour dans ma main droite et lui tord le poignet d'un coup sec. Le jeune homme hurle de douleur mais je continue. Je ne vois pas pourquoi je m'arrêterai. Il tombe les genoux à terre ; j'en profite pour l'allonger sur le sol par la seule force de mon pied, ce qui fonctionne largement. L'encadrant lève le poing fermé, signe que le combat doit cesser. Il fait signes aux infirmières de faire descendre le jeune homme du ring. Je lance un regard aux autres soldats qui attendent leur entraînement. Ils ont tous une lueur de crainte dans le regard, certains ont les jambes tremblantes et d'autres, habitués à la violence des entraînements, regardent dans le vide.
J'imagine que je devais être comme eux avant, effrayée, tremblante, fébrile. Je devais avoir l'estomac noué en montant sur le ring un jour, au moins la première fois. Mais je ne m'en souviens pas. Je ne me souviens même pas de la manière dont je me suis engagée pour Hydra. Je ne me souviens pas de la toute première fois que j'ai foulé le paillasson d'entrée. Et pourtant, je suis bel et bien là. Je regarde mes mains en sentant mes mitaines de combat se desserrer. Je les rajuste à mes mains et tends les doigts à plusieurs reprises pour m'assurer qu'elles ne vont pas encore s'enlever.
« Au suivant, dit l'encadrant. »
Mais personne ne bouge. Il soupire longuement et me fait signe de descendre du ring. Je passe entre les câbles de protection d'un geste agile et je rejoins l'encadrant. Les bras croisés et le regard fier, il ne me regarde même pas.
« Vas t'entraîner avec des soldats de ton gabarie, grogne-t-il. »
Je ne prends pas la peine de lui répondre, partant en direction des couloirs du bâtiment. Le regard vide et le visage sans aucune expression, je rejoins la salle d'entraînement des soldats les plus forts. Seulement, à peine un pied mis à l'intérieur, l'un des supérieurs sur place m'arrête.
« Qu'est-ce que tu fous là, gamine ?
- L'on m'a dit d'aller m'entraîner avec des soldats de mon niveau, répondis-je simplement.
- Nous, on ne veut pas se salir à se battre contre toi.
- Tu as trop peur de perdre un bras, c'est ça ? »
Je lui lance un regard de défi auquel il répond par une gifle qui me fait tourner la tête. Les autres soldats ont détournés le regard vers nous, s'attendant sans aucun doute à me voir me prendre une bonne raclée pour insubordination. Je redirige lentement mon regard vers le supérieur et je fronce les sourcils. Nous nous lançons dans une bataille de regards noirs, ce à quoi il perd largement. Cependant, il reste planté là, sans un mot, attendant sans aucun doute que je le frappe pour avoir une excuse légitime de me coller une raclée.
« Nash, m'appelle quelqu'un. »
Je soupire et je bouscule violemment le supérieur pour faire face au soldat qui vient de m'appeler. Je croise le regard bleu électrique de celui que nous connaissons tous comme le Soldat de l'Hiver, qui a été réveillé il y a de cela deux jours. Il me lance une paire de bande de combat et détourne le regard.
« J'ai besoin d'un équipier qui en valle le nom pour m'entraîner. »
Il passe juste à côté de moi. Je me retourne pour le suivre, lançant un dernier regard noir à l'homme qui m'a giflée.
« J'espère qu'il te brisera les os. »
Je lui montre mon majeur avant de disparaître dans les couloirs avec le Soldat de l'Hiver. On rentre dans une salle d'entraînement vide, dont le sol est carrelé de blanc. Au milieu du sol se trouve une gouttière, comme dans les douches, afin de nettoyer le sang bien plus facilement. Les murs de pierres montrent encore quelques traces de combats passés qui se sont terminés à l'infirmerie. Je retire mes mitaines pour mettre mes bandes de combat, bien plus épaisses.
VOUS LISEZ
NASH - MARVEL
Hayran KurguLors d'une mission pour le SHIELD, Clint et Natasha se voient attribués une cible : un soldat dit du KGB sans état d'âme qui sévissait en Russie avant de faire plusieurs apparitions aux Etats-Unis. Seulement, en faisant face à leur cible, ils en déc...