Chapitre 56 : Le livre Rouge

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Berlin.

J'ouvre lentement les yeux, encore sonnée. Ma tête me fait un mal de chien et j'ai les oreilles qui sifflent bien trop fort pour que ça soit supportable. Je ne savais pas qu'une simple décharge électrique pouvait faire autant de mal. La vision floue, je tente de me redresser mais mes mains sont fermement liées grâce à des menottes on ne peut plus solides. Je regarde mes mains en réfléchissant rapidement à un moyen de me libérer mais de toute évidence, elles sont trop solides pour moi. Lorsque les sifflements aigus se calment un peu, je parviens à entendre des cris derrière la porte métallique de la pièce dans laquelle je suis enfermée.

« Je peux savoir pourquoi vous lui avez fait ça ?! »

Je reconnais la voix de Sam, suivie de celle de Steve.

« Nash est l'une des nôtres, c'est un Avenger !

- Votre chère petite copine Nash était la complice de James Buchanan Barnes pendant plusieurs années, ils ont tué pas mal de personnes tous les deux. Alors il a été décidé qu'elle serait enfermée, comme lui, répond une voix féminine et assez calme.

- Laissez-nous au moins la voir, demande Steve.

- Je suis désolée, je ne peux pas vous le permettre. Je ne suis que l'infirmière, si vous avez une requête comme celle-là, faites-la auprès du secrétaire Ross ou je ne sais qui de plus haut placé. Si je peux vous rassurer, son état et stable et on pense qu'elle se réveillera bientôt. Maintenant, je vais vous demander de partir avant que quelqu'un ne vous voit ici, sinon ils vous arrêteront aussi. »

J'entends les râles de Sam mêlés à leurs pas lourds qui s'éloignent. La porte s'ouvre sur une jeune femme à la chevelure d'or, portant un rouge à lèvres rouge pétant, faisant ressortir la blancheur parfaite de sa peau. Ses yeux sont d'un bleu terne, soulignés par un trait d'eyeliner parfait.

« Bonjour, Nash. Comment tu te sens ?

- J'irais mieux si vous me détachiez. Ce n'est pas nécessaire, et je ne comprends pas pourquoi vous l'avez fait.

- C'est les supérieurs qui l'ont décidé. Mais... je dois avouer que ça m'arrange beaucoup. »

Elle s'assoit sur le rebord de mon lit et me fait un grand sourire. Je remarque deux cicatrices blanches sur ses joues, lui donnant le sourire du Joker. Son visage me dit quelque chose, j'ai l'impression de l'avoir déjà vue auparavant.

« C-comment ça ?

- Allons, Nashounette, ne me laisse pas croire que tu m'as oubliée ! Allez, fais donc marcher ta jolie petite caboche... »

Elle s'approche de moi et plaque ses lèvres sur les miennes. Son rouge à lèvres a un goût vraiment affreux, un goût que je connais sans savoir d'où. Lorsqu'elle se décale avec un long sourire, ma tête commence à tourner, me rappelant un très mauvais souvenir. Le fameux rouge-à-lèvres qu'on utilise pour endormir celui ou celle que l'on embrasse, afin de s'en débarrasser plus facilement. Sauf que sur le sien, ça ne ressemble pas à une version liquide de somnifère. Mais plutôt à une drogue forte qu'Hydra utilisait souvent pour me maîtriser avant de... me conditionner. Soudainement effrayée, je tente de reculer mais la tête du lit me bloque.

« Ça y est, tu te souviens, maintenant ?

- Venise.

- En personne. Alors, je t'ai manquée, beauté ? Parce que toi, hum... on ne peut plus. Mais... je dois t'avouer que j'ai toujours craqué pour ta version sans cœur et dévastatrice. Alors... tu permets ? »

Elle sort de dessous sa blouse le livre rouge d'Hydra. Celui qu'ils utilisent pour conditionner les soldats de l'hiver. Elle sourit grandement et tourne les pages.

NASH - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant