NASH - MARVEL

Chapitre 36 : Leah

Un bruit métallique me ramène à moi, comme des coups de poings donnés désespérément contre une porte. Je ne m'étais même pas rendu compte que je montais les marches et je ne sais même pas à quel étage je me trouve, mais on dirait que j'ai trouvé les deux civiles. Je m'approche de la porte de l'ascenseur et force dessus pour l'ouvrir. Je découvre avec effroi que l'ascenseur ne tient plus qu'à un seul câble et qu'il est coincé entre deux étages. Je vois une jeune femme se tenir comme elle le peut avec une petite fille de cinq ans dans les bras.

« S'il vous plait, aidez-nous !

- Tendez-moi l'enfant, et accrochez-vous. »

Elle fait ce que je lui demande. J'attrape la petite fille dans mes bras et la fait sortir de l'ascenseur, l'asseyant sur le sol derrière-moi. J'allais tendre ma main à sa tante mais le câble de l'ascenseur lâche subitement, la faisant dégringoler une bonne dizaine d'étages. J'entends plusieurs explosions provenant de dehors, se rapprochant peu à peu de ma position. J'attrape la petite fille dans mes bras et me mets à courir dans les escaliers pour les descendre aussi vite que je le peux. Une fois au rez-de-chaussée, je cours vers l'ascenseur et rouvre les portes pour y trouver la tante, le crâne fracassé. Je devais m'y attendre, mais pas la petite. J'entends des craquements et lorsque je lève la tête, je vois que le toit nous tombe sur la tête. Je cours dehors avec la petite fille dans mes bras et voit d'énormes rochers tomber du ciel. On dirait que la ville a explosé. Je zigzague dans cet enfer assez désespérément je dois dire, puisque je ne peux pas prévoir où tomberont les débris et que j'ai carrément cinq petits pourcents de chance de m'en sortir en vie. Lorsque la fumée générée dans les débris est trop forte pour que je continue d'avancer, je cherche l'abri le plus sûr en un regard. Près d'une maison qui s'est effondrée, je vois des portes métalliques qui devraient mener dans un sous-sol ; on dirait que cette petite a de la chance. Je cours vers les portes, les ouvre, fait descendre l'enfant et les referme aussi vite que je le peux. Je ne sais pas si ça va tenir, mais c'est notre seule solution puisque je n'ai pas la vitesse de Pietro.

« Elle est où ma tata... ?

- Ecoute petite, il faut que tu restes calme, d'accord ? C'est bientôt fini, je te le promets.

- J'ai peur... »

Je m'approche d'elle et m'accroupi au sol. Peut-être que si je lui fais la conversation, elle oubliera le bruit des explosions à l'extérieur.

« Comment tu t'appelles ?

- Leah.

- Eh bien Leah, tu es très courageuse. Tu le sais, ça ?

- C'est ce qu'elle dit toujours, ma maman. Mais je ne comprends pas pourquoi.

- Parce que les mamans disent la vérité, souris-je. Alors, pourquoi tu es venue ici ?

- Maman a dit à tata de m'emmener parce que des méchantes personnes voulaient me faire du mal.

- Des méchantes personnes ? »

Elle hoche la tête. Curieuse, je lui demande de m'en dire plus sur ces « méchantes personnes » qui voudraient lui faire du mal.

« Je ne sais pas qui c'est, mais maman a très peur d'eux.

- Comment ta maman a su que des gens voulaient te faire du mal ?

- La semaine dernière, elle a reçu un cadeau de quelqu'un, alors elle était contente. Mais elle n'était plus contente quand elle a vu une fleur toute fanée dans la boîte. C'est moche comme cadeau, c'est normal qu'elle a fait la tête. Mais après, elle a dit que des gens allaient venir me faire du mal. »