Chapitre 60 : Dans un sal état

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Je reprends peu à peu mes esprits, mais mon corps est bien trop fatigué pour que je me réveille totalement. J'entends des pas s'approcher et une voix masculine s'inquiéter.

« Comment va-t-elle ?

- Elle est en vie, mais il me reste du travail si je veux la sauver définitivement.

- Ça fait longtemps qu'il est là ?

- Depuis que j'ai terminé l'opération. Il garde un œil sur elle, on dirait qu'il ne me fait pas confiance.

- Ce n'est pas une question de manque de confiance. Il est amoureux, c'est tout.

- Si tu le dis. Dis-moi, aucun de vous ne m'a dit ce qui c'était passé, exactement.

- Je ne le sais pas moi-même. Tout ce que je sais, c'est que c'est l'un des réacteurs de Stark qui lui a fait cette brûlure.

- Et qui l'a presque tuée. Il devait être vachement proche de sa peau pour que ça fasse autant de dégâts. »

Je m'efforce d'ouvrir les yeux. La lumière m'éblouie d'abord, puis un mal de tête atroce me fait grimacer. Je tente de bouger mais le haut de mon corps me fait bien trop mal ; je ne parviens même pas à me redresser. Ma tête balance lourdement d'un côté puis de l'autre pour voir ce qui m'entoure. Il semblerait que je sois dans un laboratoire principalement décoré de blanc et de bleu. L'air frai qui chatouille les parties nues de mon corps me laisse à croire que l'on est sous terre, et l'odeur douce et agréable me laisse imaginer que c'est une femme qui passe le plus de son temps dans cet endroit. Ça change totalement du laboratoire occupé par Stark et Banner, où l'odeur des cheeseburger et des teeshirts d'homme qui trainent dans tous les recoins sont maîtres. Je parviens à relever suffisamment la tête pour voir un genre de toge gris me recouvrir et une perfusion reliée à mon bras. Je repose ma tête contre la table d'opération en sentant la peau de mon cou me brûler et mes clavicules me faire un mal de chien, soupirant lourdement.

« Elle s'est réveillée, dit la voix masculine. »

Je dirige mon regard vers la source de la voix. La première chose que je vois est le sourire réconfortant de T'challa, puis une adolescente passe devant lui pour s'approcher de moi. Elle arbore le même sourire que lui et semble avoir quelque chose de familier avec le roi.

« Bonjour Nash. Est-ce que vous m'entendez bien ? »

Je hoche doucement la tête, ayant trop mal à la poitrine pour avaler suffisamment d'air pour parler.

« Je m'appelle Shuri, je suis la sœur de T'challa. Vous êtes au Wakanda, vous êtes en sécurité ici. Vous souvenez-vous ce qui s'est passé en Sibérie ? »

Je réponds de nouveau au positif.

« La blessure causée par le réacteur est impressionnante, mais vous allez vous en sortir. Je vous ai déjà soignée grâce à notre technologie, mais il va falloir refaire une opération si vous voulez être totalement guérie. J'ai accélérer le processus de guérison pour permettre à vos clavicules de se reconstruire, mais il faut encore que je m'occupe de vos côtes et de votre peau. Mais n'ayez aucune inquiétude, c'est tout à fait dans mes cordes. Je commencerais l'opération dans une heure, le temps que je prépare les machines et que je les règles. Ça ne devrait pas prendre trop longtemps.

- Tout va bien se passer, m'assure T'challa. »

La sœur du roi s'en va, me laissant avec son frère. Il s'assoit près de moi et commence à s'excuser pour ce qu'il nous a fait, m'expliquant que sa colère était bien trop importante pour qu'il n'agisse sagement. Après que je lui ai esquissé un léger sourire, il me montre du menton Bucky assoupi dans un fauteuil, puis il va le réveiller. A peine a-t-il compris que j'étais consciente, Bucky s'est précipité vers moi en me demandant de milles façons si je vais bien. Il me tient compagnie jusqu'à ce que Shuri annonce qu'elle va pouvoir commencer.


Grâce à la technologie Wakandaise, il ne m'a fallut que deux jours entiers pour me remettre de cette blessure et trois jours de repos pour reprendre du poil de la bête. Sans Shuri, je suis certaine que j'aurais sans aucun doute succombé à mes blessures, ou au mieux, j'aurais mis deux ans pour m'en remettre totalement. Elle m'a sauvé la vie, et je ne la remercierai jamais assez pour ça. L'hospitalité de la famille royale est allée plus loin lorsque le roi nous a proposé de rester au Wakanda le temps que l'histoire se tasse et que le monde extérieur nous oublie un peu ; ce que Bucky et moi avons accepté. Steve et Natasha ont préféré s'éloigner et tenter de s'en sortir tous seuls, ce qui ne m'étonne pas venant de leur part. Je suis juste un peu déçue qu'ils ne sont pas restés avec nous plus longtemps. On se sent tellement bien dans ce pays qu'on n'a pas envie de le quitter.

Allongée sur le dos, mes pensées divaguent sur ce qui c'est passé ce jour-là. Tony était mon ami, l'un de mes meilleurs amis. J'aurais pu donner ma vie pour sauver la sienne, tout comme il aurait donné la sienne pour sauver la mienne. Mais maintenant, les choses seront différentes à tout jamais. Je veux bien comprendre qu'il était fou de rage et que dans le feu de l'action, il n'a pas réfléchi aux conséquences de ses actes avant de les faire, mais j'ai tout de même faillis mourir à cause de lui. Si le Wakanda n'existait pas, Tony Stark m'aurait tuée. Et même si on se réconciliait, je sais que ce n'est pas le genre d'évènement que l'on peut oublier.

Je reviens à la réalité en sentant les doigts de Bucky caresser mon épaule nue. Il trace un chemin imaginaire jusque ma trachée, puis redescend jusqu'en haut de mes seins pour revenir à son point de départ.

« J'adore le futur, j'adore la technologie, j'adore ce pays, lâche-t-il.

- Si tu me dis que les années quarante te manquent, je te traiterais de menteur.

- Elles me manquent pour quelques points, c'est vrai.

- Du genre, ton ex petite-copine ?

- Hum... laquelle ? »

Je lui lance un regard outré et me redresse. Je lui donne un coup d'oreiller, ce qui le fait rire à plein poumons.

« Je le savais, que tu étais un Dom Juan !

- Non, c'est faux !

- Steve m'a raconté des tas de choses. Comme cette exposition de science à laquelle tu es allé, accompagné de deux filles.

- Ça, c'était une autre histoire.

- Quel genre d'autre histoire ?

- J'aimais bien Samantha, elle était gentille et vraiment adorable. Alors je lui ai permis de sortir en public avec sa petite amie en faisant semblant d'avoir un rancard avec les deux en même temps. Et comme ça, leurs pères ne tentaient pas de les renier parce qu'elles sortaient ensemble.

- J'espère que ça c'est bien terminé entre elles.

- Je sais qu'avant que je ne tombe dans le vide en Sibérie, elles avaient fait leur coming-out. »

Je hoche la tête, ne sachant que lui répondre. Il reprend ses caresses sur mes épaules et dépose un baiser dans mon cou.

« Tu ne nous as pas répondu, l'autre jour. Qu'est-ce que tu avais au cou ?

- Parce que j'avais quelque chose au cou ?

- Tu avais une marque bleue, juste-là. »

Venise. Je me pince les lèvres et je lui fais un sourire salace.

« Tu ne sais même plus où tu t'amuses à me mordre ? »

Face à mon haussement de sourcil, il n'insiste pas sur ce détail et m'embrasse avec passion. Lorsqu'il quitte mes lèvres, il allait me poser une autre question ; je le détourne de son objectif en m'asseyant à califourchon sur lui pour l'embrasser à mon tour.


NASH - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant