Chapitre 79 : Carol Denvers

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Vingt-trois jours plus tard.


C'était la toute première fois que les Avengers perdaient une bataille. Et c'était une véritable catastrophe. A la télévision, sur les chaînes d'infos en continue et dans tous les journaux, on ne parle plus que de ça. En gros titre, on trouve souvent des choses comme « La défaite des Avengers, ou de l'Univers ? » ou comme « Les victimes : que sont-ils devenus ? ». Et il y a ces quelques crétins qui osent écrire des choses comme : « Le Sacrifice pour un monde meilleur ? » ou bien « Les Avengers ne peuvent simplement plus nous protéger ». A chaque fois que je croise une télévision allumée, je vois des témoignages de familles en pleurs qui tentent de comprendre ce qui est arrivé à leurs enfants, à leurs pères et mères, à leurs amis de longue date. J'ai envie de leur crier de la fermer, avec leurs reportages bidons : on est absolument tous dans le même cas, pas besoin de prendre des gens au hasard pour les faire parler et faire pleurer le public, on pleure déjà bien assez tous seuls. Il y a même des journalistes qui, au lieu de pleurer leurs familles ou amis, préfèrent courir devant les portes du bâtiment des Avengers pour avoir une explication. L'autre fois, en prenant l'air, je me suis littéralement fait agressée par l'un d'eux.

« Que pouvez-vous nous dire sur votre défaite ?

- Allez en enfer » fut ma seule réponse.

Je suis immédiatement rentrée, mais ça ne les a pas empêché d'aller harceler les autres. Pendant un long moment, j'ai souhaité que ce soient eux qui disparaissent à jamais, histoire de nous foutre la paix. Ça pourrait peut-être s'arranger, cela dit. Qu'ils viennent me voir une seconde fois et je les dépècerais vivants.

Il y a quelques heures à peine, j'ai reçu un appel de Clint qui me donnait un signe de vie et qui me demandait si tout le monde allait bien. J'ai préféré lui faire la liste de ceux qui étaient toujours là plutôt que celle des disparus, pour m'éviter des larmes continuelles. Après ça, il m'a dit que sa famille avait disparue, et qu'il ne me reverrait pas avant longtemps, parce qu'il avait quelque chose de très important à faire. A part lui, je n'ai plus aucune nouvelle de personne. Aucun membre de ma famille n'a répondu à mes messages et mes appels. Je n'ai pas préféré insister, histoire de ne pas trop y penser pour le moment. La plupart des autres ont réussi à faire le bilan de ce qu'ils avaient perdu, mais je ne préfère pas encore y songer. C'est trop tôt, trop rapide.

Alors que la soirée s'est bien installée sur New-York, j'entends un bruit étrange provenant de l'extérieur. J'ouvre ma fenêtre et me penche pour voir un vaisseau spatial se poser dans la pelouse, maintenu par une femme qui émane une énergie orangée et bleue. Curieuse, je sors de ma chambre pour aller voir ce qui se passe. Lorsque j'arrive dehors, je vois Pepper serrer Tony dans ses bras, faible mais toujours en vie. La vision du couple heureux de se retrouver me serre le cœur, alors je tente de ne pas trop y penser en m'approchant d'eux. Tony laisse Pepper une seconde pour me prendre dans ses bras. Il m'y serre assez fort pour me faire mal à la poitrine.

« Ça me fait du bien d'enfin revoir ta petite bouille, à toi.

- Ça manquait de génie bordélique ici. »

Il me sourit. Nous le raccompagnons à l'intérieur et les médecins le prennent tout de suite en charge. C'est qu'il est réellement épuisé, il a perdu du poids, beaucoup trop, et il doit être vachement amoché. Avec lui se trouvait une femme à la peau bleue et robotisée de quelques parts qui a accepté de me raconter ce qui était arrivé à Tony lorsqu'il était dans l'espace. Elle semble assez fatiguée elle aussi, alors je lui propose d'aller manger quelque chose et d'aller se reposer après. Elle a accepté de manger, ça oui, mais pour se reposer, elle ne semblait pas déterminée. Je la comprends, moi non plus je ne parviens pas à trouver le sommeil en ce moment. 

NASH - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant