Chapitre 22 : Allemagne

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Lorsque nous arrivons à l'aéroport de Berlin, nous allons directement à l'hôtel que nous avons réservé. En entrant dans le hall, Steve et Sam semblent quelque peu perdus puisqu'ils ne parlent pas vraiment la langue. Je prends alors les devants pour demander les clefs de notre chambre à la jeune femme qui se trouve derrière le bureau d'accueil. Une fois enregistrés, elle nous donne les clefs de deux chambres juxtaposées et nous y allons sans plus tarder.

Epuisée par le voyage, je jette mon sac sur le fauteuil qui se trouve dans ma chambre avant de m'étaler sur le lit comme un poisson échoué sur une plage déserte. J'entends l'un des deux garçons frapper contre la porte qui relie nos chambres ; je leur permets d'entrer d'un « oui » presque inaudible. Je vois Steve passer la porte avec un grand sourire et un air légèrement gêné sur le visage.

« Sam est allé voir s'il y a une cafétéria pour prendre des cafés, m'informe-t-il. »

Une cafétéria pour prendre des cafés. Sérieusement ? Je pensais qu'une cafétéria était faite pour commander du caviar et du saumon. Je le regarde dans les yeux et soupire longuement. Je m'assois en tailleur sur mon lit et je croise les bras contre ma poitrine.

« Rogers, je vois dans ton regard qu'il n'y a pas que ça.

- Eh bien... »

Il s'assoit au bord de mon lit et passe une main dans sa chevelure blonde qui a légèrement poussée depuis quelques semaines.

« Je me demandais... quels souvenirs as-tu de Bucky ? »

Je regarde dans le vide un instant et un sourire en coin se dessine sur mes lèvres. Je pouffe légèrement et je hausse les épaules.

« Il était sans aucun doute bien différent que lorsque tu l'as connu, Steve. Et honnêtement, je ne sais pas si tu as envie d'entendre ce dont je me souviens. Parce qu'il n'y a pas beaucoup de bons moments.

- Lorsqu'on était gosses, Bucky était toujours celui qui attirait l'attention des femmes sur lui. Il adorait ça. Il faut avouer qu'en quarante, il avait largement tout pour faire tourner la tête de la gente féminine. Il était joyeux, et il faisait des blagues à tout bout de champ, et adorait la vie. Et il était sergent par dessus le marché ; les femmes adoraient ça, les soldats. »

Je secoue négativement la tête.

« Le Bucky que j'ai connu n'était pas du tout comme ça. »

Je lui fais un sourire sincère et quelque peu jaloux.

« Tu as vraiment de la chance de l'avoir connu avant qu'Hydra ne mette son cerveau en bouillie. Je me souviens très bien que Bucky parvenait souvent à retrouver son humanité, mais... il ne riait que très rarement et détestait son existence. Mais pas autant que je détestais la mienne...

- Ne dis pas ça de toi, Nash. Tu es en train de devenir quelqu'un de bien, je veux dire, tu es en train de récupérer ton humanité, alors...

- Désolée Steve, mais je n'en ai plus l'envie. »

Je me lève de mon lit et je m'approche de la fenêtre pour lui tourner le dos. Les bras toujours croisés, je lance un regard noir dans le vide et je serre la mâchoire.

« Si être humain signifie faire confiance à des personnes pour ensuite se faire trahir et souffrir la plupart du temps parce qu'on a le cœur brisé, je préfère de loin être une machine sans émotion. »

J'entends Steve se lever et ses pas se rapprocher de moi. Il pose sa main sur mon épaule et soupire longuement, laissant un silence s'installer avant de reprendre la parole.

NASH - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant