Deux décapitations pour aujourd'hui. Deux soldats de Bachar, ces chiens. On leur autorise un appel. Un d'entre eux appelle son père.
"- Allô baba, ils m'ont attrapés. Aujourd'hui, ils vont me tuer. Ils vont me décapiter. Fais attention à toi, maman et Mounia... ne t'inquiètes pas... Allah est avec nous. Adieu."
ça m'a fait rire.
- Allah n'est pas avec vous. Dis-je d'un ton dur, moi, je suis un Serviteur d'Allah. Toi, tu es un chien chiite. D'accord ?
- Je ne suis pas chiite ! Le Prophète vous a appelé les chiens de l'enfer ! Bachar sauvera la Syrie et vous détruira. Dit-il.
Je me mets à rire encore. Je l'attrape par l'arrière de son haut. Il est attaché, ce qui lui rend la tâche dure de marcher.
- Ne me tuez pas ! Je vous en supplie ! Dit-il apeuré en voyant les milliers d'hommes.
Je le place au milieu. Les hommes viennent par milliers. Des petits garçons et des adultes. Ils doivent être habitués à voir ça, ça sera courant, je pense.
Je recule. Les hommes sortent leurs armes et et lui tirent dessus. Son sang coule. Ses yeux se ferment. Il est mort. Un homme avec une machette arrive derrière et le décapite. Je regarde la scène d'un air neutre. L'habitude. On ramène le deuxième, ils lui font la même chose. Puis petit à petit, la place se vide.
Je pars à la maison du calife. On organise quelque chose de grand pour bientôt. Je commanditerais les hommes mais je ne passerais pas à l'action. Ce ne sera pas mon rôle, ce jour-là.
- Et ils sont encore en vie ? Crie le calife, les musulmans d'occident ne veulent rien faire, alors ce sera à nous.
- Oui, mais quand ? Nous demandons.
- Hum... après le jour de l'an. Après avoir trouvé quelqu'un de prêt à tuer des mécréants, des hommes prêts à mourir pour Allah, des hommes à qui je ferais confiance, je fixerais une date. Nous dit-il, Anis, tu te charges de ça ?
- Oui, ce sera où ? Lui demandais-je.
- ...En France. Dit-il en souriant.
SYHEM
J'ai vu. J'ai tout vu. La décapitation... l'image reste dans ma tête. C'est horrible. Je vomis depuis tout à l'heure. Voilà ce qu'est devenue mon pays... un bain de sang. Un pays où règne la terreur et la haine.
Je sors de chez moi. Je dois aller voir une femme qui me donnera des médicaments pour ma cousine. Je marche rapidement pour que personne ne me voit.
Je toque, elle me donne le médicament et je m'en vais. Sauf que le vent soufflait fort, ce qui m'a ralentit. Je vois des hommes armés s'approcher de moi, oh non...
- Eh, toi ! Qu'est-ce que tu fais seule ? Crie l'un des leurs.
Je le regarde paniquée. Il m'attrape par les poignets pour m'emmener.
- Je vous en supplie... je dois donner ce médicament à ma cousine. Sinon, elle mourra. Dis-je les larmes aux yeux.
- Montre moi ton médicament. Me dit-il.
J'ouvre mon sac rapidement et le lui montre. Il me regarde dans les yeux.
- Passe. Mais c'est la dernière fois. D'accord ? Me dit-il strictement.
Je hoche la tête et m'en vais en soupirant. J'ai eu chaud pour cette fois... j'aurais pu y passer. J'aurais pu être emprisonnée. Violée. Torturée.
- Meyssa, je t'ai ramenée ton médicament. Lui dis-je.
Elle tousse et vient me le prendre. Elle est de plus en plus malade, ça m'inquiète. C'est la seule famille qu'il me reste. Je ne pourrais pas supporter de vivre seule. Je ne pourrais pas supporter de la perdre. De perdre encore une personne.
Elle tombe presque sur moi, je la rattrape de justesse. Je la pose sur le matelas, elle est brûlante. Je lui fais avalée le comprimée.
- Si... je ne survis pas... ma... marie toi... dit-elle difficilement.
- Tais toi ! Tu ne vas pas mourir ! Lui dis-je faiblement.
- Si je dois mourir... Je mourrais... Je veux mourir, Syhem. Dit-elle.
- Dis pas ça... Dis pas ça... dis-je les larmes aux yeux.
Petit à petit, ses yeux se ferment. Elle va mourir ? Non, non ! Je regarde son poul. Elle est encore en vie. Je regarde, elle respire encore. Elle dort. Je soupire de soulagement et l'allonge.
ANIS
Je rentre chez moi. Il fait froid aujourd'hui. Je sens qu'il va bientôt pleuvoir. Je sors un sac de mon lit et l'ouvre. Argent. Armes. Bombes.
Est-ce que ça me rend heureux tout ça ? Décapitation, meurtre, sanction, violence, haine ? Putain, Anis ! Tu n'as pas le droit d'être heureux. Heureux ici-bas ou au Paradis ? Pense pas comme ça. Tu tomberas dans la mécréance. Être heureux ne mènera à rien. Si t'es heureux, c'est que t'es faible. Faible de Foi et d'esprit.
C'est ce que sont les chrétiens avec leur Noël. Ou les musulmans qui prennent l'Aid comme fête. Comme fête où le bonheur règne. Ils sont tous au même niveau. Ils sont faibles. La seule chose que je regrette pour ma mère est qu'elle est morte. Elle est morte sans avoir fais le djihad. Je le ferais pour elle... car c'est grâce à elle, bien-sûr, d'abord grâce à Allah que j'ai trouvé cette voie. La vérité.
Noël, c'est demain. Les rues seront remplis de nos soldats. On ne tolère pas ces fêtes de mécréants. Ils fêtent la "naissance du Christ" mais leur Christ est notre Prophète et Messager. Ils l'ont salis et ont déshonorés Allah.
- J'ai la date. Me dit le calife. Je sais qui partira. Deux hommes. Deux frères.
- A deux, ils pourront tuer tout le monde ? Lui demandais-je.
- Oui. Ils vivent en France, ce sera encore plus facile. Ils ont déjà les munitions. On attend une semaine après le nouvel an. Le nouvel an, ils seront ivres et même à Noel. Je veux les voir souffrir pour leurs insulte. Alors vaut mieux quand ils seront inconscients. Dit-il, l'air dur.
- Quels genres de dessins ils ont faits ? Demandais-je.
Il me sort un magazine et me montre. Je fais les gros yeux. Ils n'ont pas osés ! Ils sont encore en vie après ça ?
- Ah, par Allah si je pouvais... si j'aurais pu les tuer de mes propres mains ! Dis-je, remplis de rage.
Je regarde le magazine une dernière fois avant de le prendre et le jeter violemment sur le sol. On va leur apprendre qui sont les musulmans. On va leur apprendre dont on est capable. Si le prophète serait en vie, il les aurait fais souffrir avant de les tuer.
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La Belle et le Djîhādîste
Teen FictionAlors que la guerre éclate en mars 2011, des milliers de civils se font tuer. En 2014, le groupe terroriste, Daesh, prennent Raqqa. Ils étaient vus dans la ville comme «héros» à leur entrée. Ils étaient doux avec les enfants, ils leur offraient des...