Ils commencent par lui enlever son haut. Qu'est-ce qu'ils font ? Les hommes portent un lourd sceau. De la fumée sort de celle-ci. Oh mon Seigneur ! Ils ne vont pas faire ça... Si ?
- Allez-y. Leur dit le chef.
Ils portent le sceau et l'amène vers le torse d'Anis. Ils hésitent quelques secondes avant de tout renverser sur lui. Les muscles d'Anis se contractent et il crie mais son crie est muet.
Moi, je ferme les yeux fortement en essayant de crier son nom. Mon Anis ! Je ne peux pas supporter... oh Allah, je ne peux pas supporter de le voir comme ça !
- On dirait que la petite demoiselle s'inquiète pour son bien-aimé... dit le chef en riant. Enlevez lui le bandeau de la bouche.
Ses hommes s'approchent de moi et m'enlève le bandeau de la bouche.
- Laissez Anis ! Criais-je en pleurant. Laissez le !
Le chef claque des doigts et fais un signe de tête vers Anis. Ses hommes s'approchèrent de lui et le frappent comme s'il était un punching-ball. Que leurs mains soient coupés plutôt qu'elles blessent mon bien-aimé !
Un autre groupe d'hommes arrivent avec un autre sceau d'eau bouillante et la renverse sur son torse une seconde fois.
- STOP ! ARRÊTEZ ! VOUS N'AVEZ PAD DE COEUR ? Dis-je en pleurant.
Mon coeur se brise. Anis a mal mais il ne peut pas le montrer. Il ne peut même pas crier à cause de sa douleur.
- Amenez le à la chaise électrique, moi je m'occupe de sa femme. Leur dit le chef.
Chaise électrique ?
- Non ! Non, ne faites pas ça ! Prenez moi à sa place ! Les suppliais-je.
Je pleure mais rien ne les arrête. Ils rient de moi puis s'en vont. Ils vont le tuer ! Ils vont tuer Anis !
- Je vous en supplie, je vous en supplie ne lui faites pas de mal ! Il a été ignorant mais il s'est repenti ! Il comptait fuir et vivre une vie meilleure. Je vous en supplie, lâchez le ! Dis-je les larmes aux yeux.
- Vu que tu vas bientôt mourir, je vais tout te dire. Enfin, je vais laisser ma femme te le dire. Dit-il en riant.
Une femme habillée d'une abaya noire s'approche de nous. Elle marche avec ses hauts talons, je me sens si minable face à elle... elle se tient sur l'épaule du chef, son supposé "mari" puis l'embrasse sur la joue.
- C'est donc toi, Syhem... dit-elle d'un air de dégoût.
Je baisse les yeux, je me sens mal...
- Regarde moi. Regarde bien ce visage. C'est le dernier que tu verras vivante. Me dit-elle d'un ton froid. Je suppose que notre cher Anis t'as parlé d'une certaine Ahlam ?
Oh, Allah... Ahlam ?
MINA
- Alors ? Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? Me demande-t-il.
Je le fixe en gardant le silence. J'ai peur qu'il le sache.
- Quoi ? Tu m'inquiètes, Mina. Me dit-il.
- ... Je... je dois faire une chimiothérapie, Suhayl. Dis-je en soupirant.
- ça va te guérir ? Me demande-t-il en fronçant les sourcils.
- Normalement. Je devrais en guérir complétement. Lui dis-je en baissant la tête.
Il me sourit et viens me prendre dans ses bras. Je me laisse faire sans bouger.
- Je ferais ma chimiothérapie, ce soir. Le prévenais-je.
- D'accord. Repose toi bien. Je dois aller chercher mon père. Me dit-il.
Je hoche la tête et il s'en va. Je vais bientôt faire ma chimiothérapie qui me tiendra en vie trois ans environ, si Allah le veut mais je n'y pense pas plus que ça. Mes pensées sont tournés sur Syhem.
J'ouvre la télé et regarde les infos sur la Syrie. Il n'y a rien concernant Raqqa ou le désert où Syhem s'est fait kidnapper par les kurdes.
D'un coup, mon téléphone se met à sonner, un numéro inconnu. Peut-être c'est Syhem ou Anis ? Je réponds rapidement.
«- Allô...
- Mina...
- Syhem ? Mon Seigneur ! Ma chérie, ils t'ont laissés ?
- Ils attendent de prouver mon innocence et me lâcheront.
- Je suis tellement désolée d'être partit et de t'avoir laissée là-bas... une deuxième fois.
- Ne t'inquiète pas, ce n'est pas de ta faute. Tu verras, je sortirais de là et on construira une nouvelle vie.
- Et Anis ? »
Elle reste silencieuse, je l'entends, elle pleure.
«- Je dois te laisser ma Mina. Ne parle pas à mon frère de cet appel. Si je sors et que je viens en Turquie, je t'appellerai. Je t'aime, grande sœur.»
Je n'ai pas eu le temps de répondre qu'elle raccroche déjà. Ma sœur... j'ai tellement envie de la prendre dans mes bras. Je me mets à pleurer sans m'en rendre compte en pensant à elle. J'aimerais tellement lui donner une vie heureuse, même au prix de ma vie...
ANIS
Ils m'électrocutent à chaque fois que je garde le silence quand ils me posent une question. J'espère juste trouver un moyen de sortir Syhem de là. Le reste n'est pas important.
La porte s'ouvre d'un coup, je suis sûr que c'est leur chef. Il va venir rajouter une couche sur ma torture. Heureusement que j'ai été entrainé pour ça.
- Salut Emin... comment tu vas ? Entendis-je.
Emin ? Je lève la tête. C'est une femme. Cette femme. Qu'est-ce qu'elle fait là ?
- Ahlam ? Dis-je en fronçant les sourcils.
- Surprise, aşkım (mon amour) ! Dit-elle en souriant. Tu m'as manquée.
Je reprends mes esprits.
- Tu es venue malgré que je te l'avais interdit. Dis-je en soupirant. Ecoute Ahlam, pour la dernière fois, toi et moi c'est finis.
- ... Emin, tu devras sacrifier ta haine pour moi rien que pour sauver ta bien-aimé. Dit-elle en soupirant.
Comment ça ? Sauver Syhem ?
- Je me suis marié avec le chef des kurdes, je lui demanderais de lâcher Syhem mais à une seule condition ! Me dit-elle.
- Quoi ? Dis moi ! Je ferais tout pour la sauver ! Dis-je en la fixant.
- Peut-être qu'après ça, tu seras tellement reconnaissant envers moi que tu tomberas dans mes bras. Dit-elle en faisant un sourire en coin.
- Jamais Ahlam, jamais. Dis-je d'un ton sec. Je finirais ma vie avec Syhem et personne d'autre ! Dépêche toi et dis moi ce que je dois faire.
- ... Je vois. Dit-elle déçue.
Elle s'approche de moi et me murmure à l'oreille. Je sers mes poings, elle en profite de la situation ! Je dois le faire, même à contrecœur, je dois le faire.
- J'accepte. Dis-je.
Elle paraît surprise mais finis par hocher la tête. Elle appelle les hommes pour qu'ils m'emmènent dans la salle où se trouve Syhem.
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La Belle et le Djîhādîste
Teen FictionAlors que la guerre éclate en mars 2011, des milliers de civils se font tuer. En 2014, le groupe terroriste, Daesh, prennent Raqqa. Ils étaient vus dans la ville comme «héros» à leur entrée. Ils étaient doux avec les enfants, ils leur offraient des...