11.

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- Vous n'êtes pas prisonnières de guerre mais des réfugiées. Sous l'ordre du chef Anis, les femmes doivent être protégés ici. Les russes attaquent et vous devez nous donner des futurs moudjahidin. Nous dit un des hommes.

Le chef Anis... tout le monde en parle, mais nous les femmes, on ne sait pas qui il est. L'homme sépare les femmes en quatre groupes. Chaque groupe est répartit dans une salle.

C'est simple. On va nous vendre. On va nous vendre comme de vulgaires personnes. Ici, les femmes ne sont autres que des esclaves. Elles ne servent à rien d'autre que de donner naissance à des garçons qui combatteront ou à des filles, des pauvres filles qui auraient aimés ne pas voir le jour.

Ce n'est pas la première fois que je vis ça. Ça me fait remonter des horribles souvenirs, des souvenirs que j'aimerais supprimer de ma mémoire mais je sais ce que je vais faire. Une fois "mariée", je mettrais fin à mes jours.

Je ne veux pas me refaire violer, me refaire battre, me refaire insulter, rabaisser, humilier. Mon mental ne tiendra jamais. Jamais.

- Avancez vous. Dit l'homme.

C'est maintenant. Je soupire et baisse la tête. Entre nous, il y a une petite de treize ans... la pauvre jeune fille n'a même pas encore profitée de sa jeunesse qu'elle va être mariée et sûrement maltraitée.

Un autre homme arrive en courant. Il murmure quelque chose à l'oreille de l'homme qui va nous vendre. Il sourit.

- Ils l'ont mérités. Appelle les. Lui dit-il en souriant.

- On n'attend pas Anis ? Lui demande-t-il.

- Non, ramène les hommes. Je garde la plus belle et la plus jeune pour le meilleur des chefs. Dit-il.

Peu à peu, des hommes rentrent. J'en trouve certains charmant, physiquement mais quand je me rappelle comment ils pensent et ce qu'ils sont, ils deviennent laids. Absolument laid.

- Choisissez les frères, c'est tout à votre honneur. Dit-il.

Les hommes prennent chacun une femme. Un "imam est dans la pièce d'à côté et c'est lui qui se chargera de les marier.

Il ne restait plus que quelques femmes, dont moi. Je garde la tête baissée depuis tout à l'heure, je veux disparaître d'ici. Complètement. Je veux partir dans un endroit loin d'ici, coupé du monde.

- Elle. Dit l'un d'entre eux.

Je relève la tête lentement, il parlait à moi. C'est un homme très grand de taille, il a une carrure imposante et intimidante. Il est froid et distant.

- 450. Ça te va ? Lui dit le vendeur.

- Comme dot, ça me va. Lui répond-il.

Ils me prennent et je les suis jusqu'à l'imam. Je suis neutre et j'essaie de ne pas montrer mes émotions. Même si au fond, j'ai envie de crier et de les supplier de me tuer ou de m'éloigner de ce pays. D'eux.

L'homme règle la dot et me demande de le suivre. C'est ce que je fais. Il m'ouvre la portière de sa voiture et je m'assois. Il s'installe, me regarde, mets ses mains sur le volant et soupire. Moi, je gardais la tête baissée.

- Tu t'appelles comment ? Me demande-t-il.

Je tourne ma tête vers lui, je reste silencieuse pendant quelques temps.

La Belle et le DjîhādîsteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant