Je rentre chez moi, suivis de Ahlam. Rehan vient me voir en courant.
- Baba, c'est qui cette dame ? Me demande-t-il.
- Je suis ta nouvelle maman. Dit-elle en souriant.
Rehan fronce les sourcils et secoue sa tête de droite à gauche plusieurs fois.
- Je ne veux pas de nouvelle maman ! Je ne t'aime pas ! Je veux ma maman, pas toi ! Crie-t-il.
Je prends Rehan dans mes bras.
- C'est cette dame qui a Hind. Lui dis-je tristement.
Rehan se dégage alors de mes bras et s'approche d'Ahlam. Il commence à la frapper.
- Elle est où ma soeur ? Rend la moi ! Crie-t-il en la frappant.
Je porte Rehan et lui dit de m'attendre dans sa chambre. Il part et s'enferme.
- Comme on l'a dit, on se marie et tu me rends ma fille. Lui dis-je, fermement
- Oh doucement chérie... On profite un peu et je te la rendrais. Dit-elle en souriant.
- Je vais te tuer Ahlam, une fois que j'aurais ma fille, tu verras. Lui dis-je. Maintenant, je vais partir dans la chambre pour me reposer.
Sans lui laisser le temps de répondre, je pars dans ma chambre et m'endors. Je me laisse emporter par le sommeil.
J'ouvre les yeux dans une pièce sombre. Je vois le doux visage de Syhem face à moi, ce qui me fait sourire.
- Ne t'inquiète pas pour moi, omri. Tu n'as pas le choix. Me dit-elle en souriant.
- Je suis tellement désolé que tu me vois si faible. Dis-je en baissant la tête.
- Relève ta tête. Je ne t'en veux pas, ça va passer, si Allah le veut. Me rassure-t-elle.
Je lui souris tristement puis elle lâche ma main, me tourne le dos et s'en va.
- Syhem ? Syhem ! Criais-je.
AHLAM
- Syhem ! Dit-il en respirant rapidement.
Je mets ma main sur son visage.
- Chut... Je suis là. C'est finis. Lui dis-je doucement.
- Syhem... ne me laisse pas. Chuchote-t-il.
Et si je me fais passer pour elle ? Je m'approche de lui et l'embrasse sur la joue en lui disant que je suis là. Il ouvre petit à petit ses yeux en souriant puis se lève d'un coup.
- Où est Syhem ? Dit-il.
- C'était un rêve... Lui dis-je.
Il se lève du lit et sors de la chambre. Il rentre dans celle de son fils. Je m'approche de la porte et me cache derrière elle.
- Baba, elle était comment maman ? Elle était belle comme ma soeur Hind ? Lui demande son fils.
- Ta maman était la plus belle des femmes... mais tu sais, elle était belle de dehors et de l'intérieur. Lui répond-il.
- ça veut dire quoi "de l'intérieur" ? Demande-t-il.
- ça veut dire de là. Dit-il en parlant du coeur. Maman était douce, généreuse, elle aimait tout le monde. Elle n'a jamais été méchante avec personne... jamais.
Je commence à serrer ma main en entendant ses paroles.
- Mais pourquoi le méchant monsieur a pris maman ? Demande Rehan.
- ... Parce qu'il est méchant. Il ne voulait pas que maman et papa s'aiment alors il a pris maman loin de papa pour qu'il soit triste. Dit Emin en baissant la tête.
- Baba, sois pas triste. Hind va revenir et on ne va pas te lâcher ! On sera toujours là pour toi... Lui dit-il.
Emin sourit puis embrasse le front de son fils avant de se mettre à côté de lui.
EMIN
- Baba, est-ce qu'on peut partir en Syrie ? Me demande Rehan.
- Pourquoi faire, Rehan ? Lui demandais-je en fronçant les sourcils.
- Je veux visiter le pays de maman. Me dit-il.
- ... Quand la guerre sera finis mon fils, quand elle sera fini... Dis-je en soupirant.
Rehan s'endort ensuite. Moi, je reste réveillé à ses côtés.
- Ô Allah... Les épreuves vont les unes derrières les autres. Ô Allah, où est-ce que je vais trouver la force de continuer si Tu ne m'en donnes pas ? Qui me donnera la patience si ce n'est Toi ? Ô Allah, je suis un serviteur désespéré, détruit et je n'espère que Ta Miséricorde et Ton aide. Chuchotais-je en levant la tête vers le haut.
Je ferme les yeux, en soupirant. Des larmes commencent à couler de mes yeux.
- Ô Allah, j'espère que Syhem est heureuse. Pardonne lui ses péchés et fais lui miséricorde, elle était une bonne personne avec un grand coeur, elle donnait sans compter, elle patientait et ne se plaignait pas, elle m'a aidée à me repentir, elle a même finis d'apprendre Tes paroles Sacrés sans jamais nous l'avoir dis. Dis-je doucement.
J'ouvre mes yeux puis continue à caresser les cheveux de mon fils pendant qu'il dormait. Je revois le visage de Syhem face à moi, elle est allongée derrière Rehan puis elle me sourit avant de disparaître.
- Ton visage ne quitte pas mes pensées, t'es gravé en moi, hayatim. Dis-je en souriant tristement.
Puis j'entends quelqu'un toquer à la porte de la chambre et je vois Ahlam venir. Je soupire avant de me relever. Je sors de la chambre et elle me suit.
- Emin ! Pourquoi tu t'enfuis de moi ? Pourquoi t'es aussi dur avec moi ? Je suis ta femme ! Me dit-elle.
- Peut-être parce que je ne voulais pas de ce mariage. Lui dis-je sèchement avant de partir.
Je pars m'asseoir sur le canapé dans le salon. Elle s'assoit à côté de moi puis me caresse l'épaule.
- Emin, laisse moi une chance. Emin... regarde moi. Me dit-elle.
Je ne réponds pas.
- Regarde moi dans les yeux Emin et je te lâcherais. Dit-elle.
Alors je me tourne vers elle pour qu'elle me laisse en paix, elle prend ma main dans les siennes et ne me lâche pas du regard. Puis d'un coup, elle se lève. Elle va vers la cuisine puis reviens avec deux verres.
- J'aimerais qu'on parle de quelque chose d'important, tiens, bois ça. C'est ton jus préféré. Dit-elle en souriant.
Je lâche un petit rire.
- Après toutes ces années, tu n'as toujours pas oublié ? Dis-je en riant.
- Jamais. Je n'ai jamais rien oubliée sur toi. Comment oublier celui que j'aime ? Dit-elle en me fixant dans les yeux.
Je me perds dans ses yeux.
- Celui que t'aimes ? Répétais-je.
Je me sens hypnotisé par ses yeux. Ses beaux yeux sombres. Elle pose ses deux mains sur mes joues en s'approchant de moi.
- Emin, rappelle toi de nous. Rappelle toi quand on était au lycée, comment on s'aimait... chuchote-t-elle.
- Je t'aimais... Dis-je en soupirant.
- Et maintenant... ? Me demande-t-elle doucement.
- Je t'aime toujours, Ahlam. Soufflais-je.
Puis sans comprendre, je m'approche d'elle et pose mes lèvres sur les siennes.
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La Belle et le Djîhādîste
Teen FictionAlors que la guerre éclate en mars 2011, des milliers de civils se font tuer. En 2014, le groupe terroriste, Daesh, prennent Raqqa. Ils étaient vus dans la ville comme «héros» à leur entrée. Ils étaient doux avec les enfants, ils leur offraient des...