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Devant cette porte, je  tremble. Oui, je tremble. Je vais revoir mon père après des années. Pas comme en Syrie. Je finis par sonner et j'attends que la porte s'ouvre. La porte s'ouvre lentement...

J'ouvre la porte lentement, aujourd'hui, j'ai huit ans. Mon papa revient de Turquie. Ou il est déjà venu, je ne sais pas.

Dans la maison, il y a des ballons partout. Puis je vois un jeu de voiture , avec un maillot et un ballon de foot. C'est le jeu que j'attends depuis si longtemps !

J'entends des pas s'approcher, pensant que c'est ma mère ou ma soeur, je les remercie des cadeaux. Mais... j'entends une voix plus grave. Je lève la tête et le voit. 

- Baba ! Criais-je.

Je lève la tête et le regarde dans les yeux.

- Baba... Dis-je tristement.

- Oğlum ? Dit-il surpris

Je le prends dans mes bras et le serre fort.

- Je suis désolé, baba ! Pardonne moi... je suis désolé, tellement désolé ! Dis-je les larmes aux yeux.

- Emin... Emin, tu es revenu ! Mon fils à moi ! Dit-il en pleurant.

- Baba, c'est finis. Finis. Je suis là maintenant. Lui dis-je.

Il me prend encore dans ses bras puis il me fait entrer dans la maison.

- Baba, ce soir, je vais te présenter ma futur femme. Elle est magnifique, tu verras. Lui dis-je en souriant.

-  C'est grâce à elle que t'es sortis de là-bas ? Me demande-t-il.

Je hoche la tête.

- Alors je l'aime déjà. Me sourit-il.

Si mon père aime Syhem, j'aurais tout gagné ! C'est fou comment les bonnes choses arrivent les unes derrières les autres. Il y a quelques jours, j'étais mourant sous les mains des kurdes et aujourd'hui, j'ai demandé la main à la femme que j'aime et j'ai retrouvé mon père comme à l'ancienne.

???

Assis sur le fauteuil, je mets ma cagoule sur le visage. Mes hommes rentrent un par un par, ils se mettent devant moi puis baisse la tête.

- Alors ? Leur demandais-je.

- ... Ils sont sortis, chef. Me dit un de mes hommes.

Je me lève d'un coup puis grimace de douleur en me tenant les côtes.

- Comment ça ? Ils n'étaient pas censés se faire arrêter à la frontière ? Dis-je, en colère.

- Si, mais... commence-t-il.

- IL N'Y A PAS DE MAIS ! Criais-je.

Je sors mon arme et tire sur l'homme en question, les autres hommes l'attrapent et je leur demande de se débarrasser du corps. Je m'assois en soupirant, ils sont incapables. Incapables !

La porte s'ouvre encore une fois, j'étais prêt à tirer sur celui qui m'a dérangé mais je vois que c'est elle. Elle s'assoit lentement sur mes jambes puis met sa tête dans mon cou. Je la laisse m'embrasser le cou quelques temps puis la prend avec moi dans la chambre.

- Fais moi oublier... Ahlam. Chuchotais-je dans son oreille.

SYHEM

- Prend plutôt la cape rouge bordeaux et la jupe noire. Me conseille Mina.

Je sors ce qu'elle m'a dit et le met.

- Classe, magnifique et simple. Me dit-elle en souriant.

Je lui souris en retour puis on entend sonner à la porte. Elle se lève du lit puis s'avance vers la porte.

- Allez ! Ton prince est là. Me dit-elle.

Je vais à la porte, mon frère a déjà ouvert.

- Je te confie ma soeur, d'accord ? Lui dit mon frère.

- Ne t'inquiète pas, je vais bien prendre soin d'elle. On y va ? Me dit Emin.

Je salue mon frère et je m'en vais. Je vais vers la voiture avec mon futur mari.

- Faut que je m'habitue à t'appeler Emin... ça me fait toujours bizzare ! Dis-je en riant.

- T'inquiètes, tu vas t'habituer prensesim. Me dit-il en souriant.

- ça veut dire quoi ? Lui demandais-je.

Il démarre la voiture sans me répondre.

- Tout le temps tu me dis des mots en turc et je ne comprends rien ! Comme quand on a été kidnappé, tu m'avais dis une longue phrase mais je ne sais pas ça veut dire quoi. Me plaignis-je.

Il se met à rire en se concentrant sur la route.

- Tu ris ? D'accord. Dis-je. Tu vas voir quand je vais parler l'arabe bien littéraire et tu ne comprendras rien.

- Je comprends l'arabe syrien et littéraire. Dit-il en riant.

Ah mais oui ! Pendant trois ans, il ne faisait que parler syrien et il a dû apprendre le littéraire pour l'apprentissage du Coran ou des ahadiths par exemple.

- Je vais apprendre le turque, tu verras An... euh... Emin. Dis-je en faisant un sourire en coin.

- Bu günü dört gözle bekliyorum sevgilim. (J'attends ce jour avec impatience, ma chérie). Me dit-il en faisant un sourire en coin.

- J'abandonne, monsieur le turc. Dis-je en soupirant.

- Boude pas ! Rit-il. "prensesim", ça veut dire "ma princesse".

Je baisse la tête, toute gênée. Je ne m'y attendais pas... ma princesse ? Il met ensuite sa main sur la mienne puis il s'arrête. On est arrivé chez son père. Je stresse, mon Dieu...

OMNISCIENT

La porte s'ouvre sur les deux amoureux, le père les salue et les fait entrer. Ils s'assoient face au père avant de faire les présentations.

- Tu es syrienne ? Lui demande-t-il.

Elle hoche sa tête.

- Tu faisais partis de Daesh avant ? Demande-t-il.

- Non, jamais. J'ai été une de leur victime sans faire partie d'eux. Dit-elle en baissant sa tête.

- C'est passé, al hamdulilLah. Dit-il en souriant. Je vais te le dire maintenant ma fille, je vous donne ma bénédiction.

Syhem et Emin se regarde en souriant. Les deux pères sont d'accord sur leur mariage. Qu'est-ce qu'il y a de plus beau que ça ? 

Les deux amoureux passent une merveilleuse soirée avec le père d'Emin. Ils rient, sourient. Ils ont réellement cru qu'ils sont passés à un nouveau chapitre de leur histoire. Une histoire sans mort, sans problème, sans peur, sans séparation ou pleurs. Une nouvelle vie. Une vie "normale"...

Les deux amoureux saluent le père et partent vers la voiture. Emin veut faire découvrir son pays à sa futur femme.

Il l'emmène à un des plus grands restaurants d'Istanbul. Chacun s'assoie puis commande. C'est l'une des meilleures soirées que le couple a passé de toutes leurs vie, la soirée se finit dans la joie et la bonne humeur.

Emin finit par déposer Syhem chez son nouveau chez soi.

- Dans deux semaines, tu seras ma femme ! Dit-il d'un ton joyeux. Penses déjà à ce que tu veux faire et où tu veux partir.

- D'accord, promis. Répond-elle. Bonne nuit habibi.

- Bonne nuit hayatim. Dit-il en souriant.

Et c'est comme ça que se finit la soirée, les deux amoureux n'arrivent pas à s'arrêter de sourire. Peut-être que finalement, ils auront le droit à un peu de bonheur, sans oublier que le passé ne s'efface jamais complétement.

La Belle et le DjîhādîsteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant