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Je les prends tous dans mes bras.

- Hind, prend soin de toi ma fille. Ne lâche pas la prière ni le Coran, c'est ton compagnon pour la vie ! Lui dis-je.

- Ne t'inquiète pas, baba. La religion est la première chose à laquelle je pense. Reviens nous sain et sauf. Je t'aime, baba. Dit-elle.

Je la prends dans mes bras et l'embrasse sur le front.

- Rehan, fais attention à ta sœur. Elle est sous ta responsabilité. Je te fais confiance. Toi non plus, ne lâche pas Allah. Et fais tout pour accomplir tes rêves, ne laisse personne te décourager. Lui dis-je.

- Oui baba, je te rendrais fier de moi. Fais attention à toi baba, on a encore besoin de toi. Me dit-il.

Je le prends dans mes bras aussi. Puis je me baisse à la hauteur de Yûsuf.

- Yûsuf, mon petit lion. Quand je vais revenir, je veux te voir grand. D'accord ? Et je te veux fort à l'école. Si jamais tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas à demander à Hind et Rehan. Ils sont comme ton frère et ta soeur. Lui dis-je en souriant.

Il hoche la tête et je le serre dans mes bras.

- Suhayl, prend soin de toi mon frère. S'il y a un problème, tu pourras toujours m'écrire. Je vous écrirais aussi. Lui dis-je.

Il hoche la tête puis on se fait une accolade. Après les au revoir ou les adieux, je me tourne et pars mais j'entends une voix m'appeler.

- Baba, je vais me marier après la guerre, je ne me marierai pas sans toi alors fais attention à toi ! Je veux que tu sois là. Me dit-elle les larmes aux yeux.

- Ne sois pas triste, ma belle fleur. Je serais là si Allah le veut. Autrement, c'est que c'était écrit. Lui dis-je. On doit partir Hind. Je vous écrirais. 

Elle s'en va rejoindre les autres et je pars rejoindre Isham. On ira ensemble. On embarque dans le bateau puis je regarde ma famille une dernière fois.

Quelques minutes plus tard, le bateau s'en va. On attaquera le nord-est de la Palestine. Je me mets du côté dans le bateau et sors une feuille et un stylo.

"Mes enfants Hind et Rehan, mon neveu Yûsuf et mon frère Suhayl,

Si vous lisez cette lettre, c'est qu'Allah a repris mon âme. C'est que je suis tombé martyr. En réalité, c'est ce que je veux. C'est le meilleur moment pour mourir. Mourir martyr. Mourir en sauvant nos frères et soeurs. Mourir en sauvant leur honneur.

Mes biens-aimés, la mort pour moi est une libération. Elle a brisée les chaînes que la vie m'a mise. Mes biens-aimés, ne pleuraient pas, ne soyez pas tristes ! Mon moment était celui-là. Pardonnez moi si j'ai pu vous blesser, je veux partir le coeur léger.

Mes biens-aimés, on se reverra si Allah le veut et si nous atteignons le paradis. Ce bas monde périra comme j'ai péris et chacun rendra ses propres comptes à Celui qui les a créé. Mes biens-aimés, vivez avec le sourire. Vivez et soyez heureux.

Sincèrement, Emin."

Je plis la feuille et pars chercher un des hommes.

- Jamal, prend ça. S'il m'arrive quelque chose, envois ça à ma famille. Lui dis-je en lui tendant la lettre.

- Vos désirs sont mes ordres, maréchal. Me dit-il.

Je hoche la tête puis je m'en vais. On prépare nos armes et munitions, dans une heure on encerclera le pays. On occupera le ciel, la mer et la terre. On ne leur laissera aucun choix.

- Regardes Emin, regardes là-bas. C'est ma terre ! Me dit Isham.

Je regarde et vois que nous arrivons.

- Ô mes frères ! Notre réel jihad est là ! Ô mes frères, nous allons combattre dans le sentier d'Allah et nous allons sauver nos frère et soeur et notre Jérusalem des mains des oppresseurs ! Ô mes frères et soeurs, cette terre reviendra une terre d'Islam ! La troisième des trois ! La troisième terre sainte ! Criais-je. Ô mes frères, soyez prêts ! Nous rendrons l'âme mais nous gagnerons la victoire d'Allah ! Ne vous fiez pas aux nombres, à la fin nous serons peu nombreux mais nous réussirons in shaa Allah. Mes frères, mettez votre confiance en Allah et combattez ! Combattez pour votre honneur, votre islam, votre fraternité, votre sang ! Et qu'Allah nous fasse tomber martyr !

Tout le monde crie "amin" puis avant même que le bateau arrive à bord, on saute du bateau et on sort de la mer pour arriver sur Terre. On marche enfin sur terre, prêt à rencontrer l'ennemi. Je marche devant et derrière moi, il y a des centaines voire des milliers d'hommes.

On arrive sur un champ sans maison autour. Le champ est vide. C'est là qu'on s'affrontera. On avance jusqu'à voir les soldats sionistes debout, les uns contres les autres.

- RENDEZ NOUS NOS TERRES ET NOS BIENS ET IL N'Y AURA PAS DE GUERRE ! Leur criais-je.

- CES TERRES SONT LES NÔTRES ! NOUS ALLONS VOUS ANEANTIR ! Crie leur chef.

- Bien. Alors subissez la colère des musulmans du monde ! Lui dis-je.

Je fais un signe de la main vers l'avant et tous les hommes se mettent à courir. Les armes tirent de partout, les couteaux transpercent des corps, les cris des hommes se font entendre dans toute la terre.

Les avions nous survolent et lancent des bombes sur les sionistes, la terre  explose et les hommes avec elle. Le nombre de sionistes se réduit et mes hommes courent de l'autre côté et encerclent les sionistes.

- COMBATTEZ MES FRERES ! N'AYEZ PAS PEUR ! ALLAH EST AVEC NOUS ! Criais-je. N'AYEZ PAS PEUR ! LE PARADIS EST DEVANT NOUS !

Je cours, j'attaque et tire en même temps. De la sueur coule de mon front, mon coeur bat vite mais rien ne peut m'arrêter si ce n'est la mort. Des hommes tiennent à l'arrière des lances avec un drapeau posé dessus. Notre drapeau. Un drapeau vert avec un croissant de lune et une étoile à cinq branches.

Plus on avance, plus le nombre de sionistes baissent. Je lâche un petit sourire en coin quand je vois le reste s'enfuir.

- On a réussi les frères ! Le nord-est est sous notre contrôle ! Mes frères, nous allons nous avancer vers le sud et aider le reste de nos frères ! Les frères, je ne veux voir aucune maison détruite, aucune mosquée, église ou synagogue détruite, aucun arbre détruit, aucune femme, enfant, fou, prêtre, moine, un infirme ou homme qui se rend tués, sauf s'ils participent aux combats et vous attaque. Criais-je. Ne pillez pas et n'aggressez pas, ne forcez personne à se convertir à l'islam ! Respectez les règles de la guerre mes frères et nous aurons la réussite.

Chacun pose son arme alors et on regarde les corps. Première réussite mais la guerre n'est pas finis.

- Identifiez les corps et marquez les comme martyr in shaa Allah, après la guerre on annoncera le nom des martyrs. Leur dis-je.

Les corps sont portés et les hommes écrivent leurs noms. On ouvre nos tentes et on s'installe dedans à la tombée de la nuit. J'écris une lettre à ma famille puis tout le monde s'endort.

La Belle et le DjîhādîsteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant