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Mon Dieu, qu'est-ce que je suis en train de faire ? Je prends ma voiture et conduis sur la route seule. Je sers le volant fortement et crie. Je crie en tapant le volant puis freine.

Je sors de la route et fais demi-tour. Je ne la laisserais pas. Quitte à la kidnapper et qu'elle reste près de moi, je ne la lâcherai plus ! Jamais.

- Si tu veux quelque chose, bats toi pour elle. Si tu ne te bats pas, à quoi sert la vie ? Notre vie est une lutte constante. Cette lutte s'arrêtera le jour où ton âme sera entre les Mains de ton Seigneur. Me dit ma mère.

Ma maman avait raison. Je ne comprenais pas ce qu'elle voulait me dire mais aujourd'hui, je comprends plus que jamais. Je retourne à Alep, c'est décidé.

SUHAYL

Il n'a pas l'air d'avoir peur, il a les mains et pieds attachés, j'ai un couteau en main mais il ne réagit pas. Il a du être entrainé durement pour ça, c'est une des techniques de Daesh pour que leur soldat soit prêt à tout.

- Tu sais ce que ça veut dire faire du mal à quelqu'un de ma famille ? Lui dis-je.

- L'histoire se répète mon ami. Quand t'auras une fille, elle vivra la même chose. Dit-il.

Je serre les poings.

- Mon père, Allah y rahmo (qu'Allah lui fasse miséricorde) est celui qui a violé ta mère. Puis à mon tour, je l'ai fais à la fille. Dit-il en riant.

Je serre le couteau puis lève ma main et lui enfonce dans sa cuisse. Il retient son souffle quelques secondes puis relâche prise. Mes yeux fixent les siens et je tourne le couteau sur sa jambe. Il se retient de crier. 

- Fils de chien. Souffle-t-il.

Je sors le couteau sèchement et l'enfonce dans son autre cuisse. Je lui refais la même chose.

- Répète. Lui dis-je.

Il se retient de plus en plus, puis il respire rapidement.

- Fils de... chien. Dit-il difficilement.

Je ris d'une façon amère.

- Voyons Shehab... ce n'est pas bien de traiter le père des autres. Quoi que... dis-je, peut-être as-tu la haine que ton père soit en train de subir le châtiment du Seigneur alors que mon père vit encore...

- Mon père est mort shahid (martyr) ! Dit-il d'un ton froid.

- On verra au jour du Jugement Dernier, petit. Maintenant, écoute le plus grand. Lui dis-je en riant. Je suis gentil. Je vais te dire comment tu vas mourir... enfin, si tu ne rencontres pas l'ange de la mort avant ? Commençons...

Je prends une chaise et m'assois devant lui.

- Je vais te faire souffrir plus que n'importe qui dans ce monde. Tu sais, j'en viens même à te détester plus que les sionistes alors qu'Allah sait que les sionistes sont mes pires ennemis et que ce n'est pas pour rien que j'ai rejoins le Hamas. Enfin bref, tu sais la différence entre toi et un sioniste ? Lui demandais-je.

Il ne répond pas et m'écoute attentivement.

- Malheureusement, tu prétends faire partie de ma religion. Tu en donnes une mauvaise image aux autres. Alors que le sioniste agit en tant que sa vraie nature, un lâche. Autre différence, TU t'es attaqué à moi personnelement. Et c'est moi personnelement qui te fera souffrir. Ne compte sur personne pour te sauver d'ici. Dis-je d'un ton dur.

Je me place correctement et le fixe. Je me racle la gorge.

- Passons... alors ta mort... Ta mort très cher Shehab sera atroce. Dis-je en souriant. Tout d'abord je vais te mutiler le corps. Il n'y aura aucune partie de ton corps qui ne sera pas remplis de sang. Je mettrais du citron sur tes plaies ou peut-être de l'acide... C'est à vérifier. Ensuite ? Ensuite... je vais partir d'ici. Je vais te laisser mourir de faim et de soif. Mais avant que tu meurs, il y aura un petit incident... une fuite de gaz ! Tu ne sentiras rien puis... boum ! La maison va exploser et Shehab ? Où est Shehab ? Tu veux la suite ? Eh bien, ton questionnaire dans la tombe. Shehab va-t-il échouer ou réussir ? Qu'Allah fasse que tu échoues. Et puis, tu devras rendre des comptes de tes actes devant le Seigneur au Jour du Jugement Dernier. Seul Allah sait où tu iras...

Je le vois me lancer un regard noir, il commence à avoir peur. C'est bon signe. Il sait que j'en suis capable.

- Je te laisse te reposer. T'en as bien pour la suite. Dis-je en partant.

SYHEM

Et dire que je pensais que mon frère était de mon côté. Je me suis bien trompée. En réalité, il n'a jamais accepté Anis et ne l'acceptera jamais. Mon frère n'a jamais aimé pour savoir ce que ça fait ! Ce que ça fait d'être loin de l'être aimé.

- Je pris pour vous deux, Syhem. In shaa Allah ce sera mon beau frère ! Me dit Mina.

Je m'approche d'elle et la prend dans mes bras.

- Ma Mina, tu as toujours été de mon côté. Jamais tu n'as été contre moi. Dis-je en souriant.

Elle me sourit tout en me fixant.

- C'est normal, t'es ma petite soeur. Dit-elle.

Je lui tiens les mains et la prend dans mes bras. Mais d'un coup, je la sens trembler. Elle tremble dans mes bras. Je la recule de moi et le regarde. Elle transpire aussi, beaucoup.

- Mina ? Mina, tu vas bien ? Lui demandais-je, inquiète.

- Je... Je vois flou et... et j'ai mal au coeur. Dit-elle en tremblant.

Elle tremble de plus en plus, elle se met à pleurer en se tenant la poitrine et elle respire rapidement. Je ne sais pas quoi faire alors j'appelle mon frère.

- SUHAYL ! SUHAYL VITE ! VA CHERCHER LE MEDECIN ! Lui criais-je.

Il arrive en courant dans la chambre quand il voit Mina, sa tête posée sur mes jambes et ses yeux mi ouverts, mi fermés, il sort rapidement.

Je pose Mina par terre et je lui fais un massage cardiaque. J'avais lu quelque part que c'est une bonne chose de faire ça. J'espère que ça fera quelque chose... 

- Mina... ne me laisse pas. Regardes, on va partir et tu auras la belle vie ! Tu seras guéris et tout rentrera dans l'ordre. Dis-je les larmes aux yeux.

Le médecin arrive en courant, je pars rejoindre mon frère. Tout s'est passée tellement vite... Je n'ai rien vu venir. Absolument rien.

- Elle va survivre, pas vrai grand frère ?  Lui dis-je.

Il soupire puis hoche la tête, ça ne me rassure pas. Si seulement je pouvais retirer la maladie et l'avoir à ta place... si seulement je pouvais ma soeur, je l'aurais fais...

Je pleurais parce que je me suis fais mal. Mina s'approche de moi et s'assois en face. Elle prend ma main dans la sienne et me fixe.

- Ferme les yeux, Syhem. T'as mal et je ne veux pas que t'ai mal. Me dit-elle.

Je ferme les yeux comme elle me le demande.

- Tu vas voir, je vais enlever tout ce qui te fait mal ! D'accord ? Me dit-elle en souriant.

Je fixe le vide. Elle a toujours été là pour moi. Si on ne se serait jamais connue, elle serait partie loin sans revenir ici. Je suis la fautive dans l'histoire. Si je m'étais tuée après la mort de ma mère, je n'aurais peut-être jamais connu Suhayl ni Anis mais j'aurais éviter à Mina d'être mal. D'être venue ici et de n'avoir aucune aide.

- Suhayl, va préparer les papiers. On doit partir, cette fois, on part. On part pour toujours. Lui dis-je.

Il hoche la tête puis s'en va. Je vais laisser l'homme que j'aime pour la vie de Mina, ça en vaut la peine, je lui donnerais ma vie s'il le faut.

- Tout est fini, tout... chuchotais-je.

Mais en réalité, la fin n'est que le début.

La Belle et le DjîhādîsteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant