La Belle et le Djîhādîste

5.

J'en ai marre. Marre de ma vie. Entre la guerre avec le "président" et daesh. Je vais mal. Je n'ai rien demandée à ça. Il y a bien une seule chose pour laquelle j'en veux à ma mère : celle de m'avoir procréer.

Il faut que je m'enfuir. Mais m'enfuir où ? En Europe ? Ça a l'air si loin... Je ne pense pas qu'ils pourront accepter que j'y rentre. Puis, je n'ai pas assez d'argent.

- Yezid, j'ai la commande. Entendis-je.

C'est un vie qui vient de rentrer. Je prends mon niqab et au moment où j'allais le mettre, il arrive. Il met ses mains sur ses yeux et j'en profite pour le mettre.

- Je... Je suis désolé ma soeur. Il est là Yezid ? Me demande-t-il, gêné.

- Non, il est sortit. Dis-je en baissant la tête.

- Vous avez consommés ? Me dit-il.

Je le regarde en fronçant les sourcils.

- ... pourquoi ? Dis-je la voix brisée.

Il soupire.

- Il va te répudier. Dit-il en se levant.

Quoi ? Il va me répudier ? Je vais retrouver ma liberté ? Je suis entrain de rêver ! Ce n'est pas possible...

- Le calife a jugé illicite de garder prisonnière une femme pieuse. Me dit-il.

Si seulement il savait que c'était illicite de me forcer à me marier tout court. Mais ils ont le cerveau lavé par le terrorisme. Ils n'abandonnent pas leurs idées.

D'un coup, j'entends la porte s'ouvrir. C'est Yezid. Il me regarde en colère avant de regarder l'homme et moi. Yezid court vers moi et m'attrape violemment. Il me traîne au sol et me bat... devant son collègue.

- SALE PROSTITUÉE ! Crie-t-il, T'ATTENDS QUE JE M'EN VAIS POUR RESTER AVEC UN HOMME SEUL !

- NON ! NON JE TE JURE YEZID ! Criais-je en larmes.

L'homme de toute à l'heure attrape Yezid.

- Lâche la frère, elle n'a rien fait. Je t'attendais juste et elle est venue me dire que tu n'étais pas là. Lui dit-il.

- C'est bien parce que c'est Anis qui me le dit que je vais le croire. Sinon, t'aurais eu 100 coups de fouets. Me dit-il, menaçant, maintenant retournes dans ta chambre. Je vais venir te régler après.

Il va recommencer... non. Je pars tout de même dans la chambre. Je pleurais sous mon niqab, je tremblais. Je veux mourir. Ne plus avoir à subir tout ça. Je sature. C'est trop pour moi...

- Prend une valise, range tes affaires, je te répudie. Me dit-il en rentrant dans la chambre.

Je saute du lit, je prends un sac et je range rapidement le peu d'affaires que j'ai. Je pars réellement ? Je suis tellement heureuse ! Mais jusqu'à quand ça va durer ? Il paraît que les femmes vont d'hommes à hommes comme des prostitués. Mais là, on est forcée. Forcée de se marier sinon, on risque la mort.

En soit, je n'ai pas peur de la mort. Mais je veux mourir dignement. Je ne veux pas mourir de la main des terroristes.

Je sors accompagnée de Yezid et son ami. On se dirige vers l'imam, d'après ce que j'ai compris. Je soupire fortement en me mordant des lèvres. J'ai peur. Je prie qu'Allah m'éloigne de leurs mains, c'est tout ce que je Lui demande.

On rentre dans la petite maison, on s'assoit chacun aux côtés de l'imam. Je suis maintenant divorcée. L'ami de Yezid vient me voir quand je suis seule.

- On t'a reconstruit ta maison. Tu ne te mariera pas pour l'instant. Mais tiens toi à carreaux, je te surveille ! Me prévient-il.

Je le regarde, les larmes aux yeux et hoche la tête. Allah m'a entendu ! Allah m'a exaucé ! Mais maintenant que je suis seule, complètement, je vais me noyer dans mes pensées. Je vais finalement mourir à petit feu...

Je rentre dans mon nouveau chez moi. C'est une bonne petite maison. Je rentre dans ma chambre et m'affalle  sur mon lit. Les souvenirs reviennent. Qu'est-ce que j'ai fais pour mériter ça ?

ANIS

Ça fait quelques temps que le Hamas est tranquille. On prend un de nos prisonniers. Il serait un "ex-membre du Hamas repenti". On l'exécute aujourd'hui. On filmera aussi.

On se retrouve sur cette plage, avec l'homme à genoux, les mains liés. On règle la caméra. Je me mets derrière l'orateur. Je pour une cagoule, je n'ai pas envie qu'on connaisse ma tête.

- BismilLah al rahman al rahim, cette vidéo est un message des soldats d'Allah au Hamas. Le Hamas est l'exemple de ceux qui sont égarés, j'appelle les musulmans de Gaza d'attaquer le Hamas, les chiites et les chrétiens. On attaquera Israël sans relâche étant donné que le Hamas n'a pas réussi à empêcher les attaques contre nos frères et sœurs et n'a pas non plus réussi à les venger. Notre objectif est de faire tomber les mécréants du Hamas, le chef en est la principale cible.

Notre plan est simple. On appelle les musulmans de Gaza d'attaquer le Hamas. Mais, malheuresement le Hamas a plus d'armes que les autres musulmans gazaouis. Alors, on va attaquer Tel-Aviv par exemple, puis les juifs attaqueront Gaza pour riposter. Ils penseront que c'est le Hamas. Ils feront le boulot pour nous.

Quand on fini l'exécution et la vidéo, je rentre chez moi. L'ex-femme de mon frère m'intrigue. Elle ressemble tellement à un de nos ennemis. Peut-être serait-elle sa soeur ? Si elle l'est, je ne pourrais que la condamner.

Je m'allonge sur mon canapé. Les yeux rivés sur le plafond et les mains derrière la tête. Je suis perdu... Je ne sais pas quoi faire de ma vie. Je pense que je vais faire ce qu'appelle les occidentaux, un "attentat-suicide". Plutôt une mission martyr. C'est le mot correct.

On marchait main dans la main dans les rues d'une banlieue parisienne. Un vieil homme apparaît et lui crache dessus. Je le regarde méchamment.

- Tu es qui pour lui cracher dessus ? Criais-je.

Il me pousse en rigolant. Puis, je la vois reculer. Je regarde et je vois le vieil homme tirer son voile. Il est en train de l'étrangler. Je pars lui mordre la jambes mais il continue à tirer son voile et la frapper. Il me pousse à terre, je tombe sur le dos. Quand je me relève, il donne un puissant coup de pied sur la tête de ma soeur et il s'en va.

Ma soeur pleurait.

- Lève toi, ukhty. On va le dire à maman. Lui dis-je tristement.

Je devais à peine avoir sept ans. Ma soeur s'est faite agressée à cause de son voile. C'est ce que tous les mécréants rêvent de faire. Tous sans exception, mais certains le disent, d'autre le cachent. Un jour, j'aurais ma vengeance totale. Un jour...