13.

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Shehab vient de rentrer, il est tout souriant depuis tout à l'heure. Je ne comprends pas pourquoi il est autant heureux. Il m'a simplement dit de m'habiller. Donc je suis partis mettre mon niqab.

En vrai, devant lui, à part une abaya, je n'ai rien mis d'autre. Le premier jour de notre "mariage", je ne voulais même pas enlever mon niqab.

Je me dépêche d'enfiler mon niqab par dessus mes vêtements et je viens vers lui.

- Je suis prête. Lui dis-je.

Donc il prend ma main et m'emmène jusqu'à sa voiture. C'était silence complet.

- Dis, tu vois avant je travaillais en tant que professeure. Je dois ou reprendre mon travail ou arrêter ? Lui demandais-je.

- Non, une femme a pris ta place. Je suis ton mari maintenant, je me charge des dépenses et du travail. Me répond-il.

Je hoche la tête. Tant mieux, je n'aurais pas à enseigner à des enfants ce que je n'adhère pas. Shehab roule jusqu'à une rue déserte. Qu'est-ce qu'on fait là ? Il va me tuer, c'est ça ? Je commençais à faire la shahada dans ma tête.

On sort de la voiture et il me prend par la main. On passe par une petite rue. Arrivé devant une sorte de falaise, j'en reste éblouie. La mer est juste en dessous de nous et la vue est juste magnifique.

Sur le sol, il y a une nappe avec des roses rouges et de la nourriture. Je ne comprenais pas. C'est pour moi ? Tout ça ?

- Allez, viens. Me dit-il en souriant.

Je souris mais bien-sûr, lui ne voit pas. Je suis toujours sous le choc, je ne sais pas quoi lui dire. On s'assoit ensuite sur la nappe.

- Waw... Je... merci... c'est la plus belle chose qu'on m'ai faite. Lui dis-je sincèrement.

- C'est normal, t'es ma femme non ? Me dit-il en souriant.

Il sort des plats et les dépose devant moi.

- Tu peux enlever ton niqab de ton visage. Me dit-il.

C'est ce que je fais. C'est bien plus efficace de manger comme ça, plutôt que de le lever à chaque bouchée.

Shehab me parle, me raconte son enfance, il me fait rire et sourire. Il m'a fait oubliée tous les soucis pendant un instant.

- Notre maison c'était une sorte de tente avant, du coup mon père quand il voulait me frapper, je sortais et mettais à courir autour de la tente plusieurs fois ! Dit-il en riant. La scène me revient chaque fois que je passe par là.

Je ris à mon tour, moi, je n'ai pas eu une enfance "correcte". J'ai eu rarement voire pas du tout de bon moment comme lui.

- On venait souvent ici avec mes frères, on sautait tout le temps par dessus la falaise. C'était la bonne époque ! Me raconte-t-il. Puis... J'ai promis à mon père que la femme que je ramènerais ici, ce sera la femme de ma vie, la mère de mes enfants.

Je baisse la tête et me sens rougir. Ça me gêne qu'on parle comme ça de moi, mais au fond, ça me fait plaisir.

- Viens, assis toi sur mes genoux. Me dit-il.

La Belle et le DjîhādîsteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant