La Belle et le Djîhādîste

68.

Je sors de la mosquée, le coeur lourd et inquiet. Il y a énormément d'hommes, ce qui me ralentit un peu pour rejoindre ma femme.

Une fois sortis de la foule, j'attends devant l'entrée des femmes. Je cherche du regard et attends qu'une des femmes présentes me fasse un signe.

Je vois ensuite une personne en noir, il a une carrure d'homme. Il a un pantalon noir, un haut noir et une cagoule noir. Il reste fixé sur le même endroit, ou je dirais sur la même femme.

- SYHEM ! Crie-t-il.

Il crie le nom de ma femme... concentre toi, Emin... il n'y a pas que ta femme qui s'appelle comme ça ! Il crie encore ce nom puis je finis par m'avancer pour le voir mais il sort une arme de derrière lui.

Des hommes viennent prendre leurs femmes et courrent se réfugier mais il reste deux femmes. Une d'entre elles reste immobile et l'autre essaie de la tirer vers l'arrière afin qu'elle court. 

Je me mets à courir vers l'homme mais il me prévient que si je fais un pas de plus, il lui tire dessus.

- SYHEM ! LAQUELLE EST SYHEM ? Crie-t-il.

Une femme s'avance un peu.

- C'est moi. Dit-elle.

C'est elle. C'est la voix de Syhem. Ma femme.

- SYHEM ! RECULE SYHEM ! Criais-je.

Elle tourne sa tête vers moi puis reste à me regarder.

L'homme charge son arme puis... je me mets à courir.

- SYHEM ! Criais-je.

SYHEM

Prière finis, on sort de la mosquée. J'ai priée comme si c'était ma dernière prière. J'ai fais aussi des prières surérogatoires. Je priais avec bonheur, crainte et espoir. Le tout en pleurant.

Avec bonheur car par Sa grâce immense, Allah m'a permis d'apprendre Ses paroles mais Il m'a aussi comblé de bonheur dans cette vie. Avec crainte car même si Allah est miséricordieux, Il est dur en châtiment. Et avec espoir, car même si Il est dur en châtiment, Sa miséricorde dépasse Sa colère. J'espère obtenir Son pardon. 

- Syhem... je dois te dire quelque chose. Me dit Mina.

Je la regarde, attendant qu'elle continue.

- Je suis enceinte ! Dit-elle en souriant.

Je m'arrête et lui souris avant de la prendre dans mes bras.

-  Tu sais pas comme je suis heureuse pour toi ! Tu vas devenir maman toi aussi ! Dis-je d'un ton joyeux.

Elle se met alors à rire.

- Je vais l'annoncer ce soir. T'es la première à le savoir. M'informe-t-elle. Viens vite, on doit préparer le dîner et on leur dira !

Alors que nous étions sur le devant de la mosquée, on voit un homme habillé en noir devant l'entrée des femmes. Je ne relève pas et continue mon chemin sauf qu'il commence à crier mon nom. Mon nom ? Je ne suis pas la seule à m'appeler Syhem. Sauf qu'il m'appelle encore et je reconnais sa voix.

Je m'arrête en le regardant, il est là. Après deux ans où il s'est caché, il est maintenant devant moi. Je suis prête à lui faire face. Mina tente de me tirer vers l'arrière pour que je cours comme les autres après qu'il ait sorti son arme mais je n'ai pas peur.

- SYHEM ! LAQUELLE EST SYHEM ! Crie-t-il.

Je m'avance un peu.

- C'est moi. Dis-je.