Je me lève en sursaut. Je respire rapidement et fort. Ce rêve avait l'air tellement réelle. Tellement... Je pars prier et je regarde l'heure. Il est à peine quatre heures du matin. Je n'arriverais pas à me rendormir.
Je reste assise à penser. Qui sont ces deux hommes ? J'avais la réelle impression que je les connais. Qu'ils ne sont pas que "les deux hommes que j'ai vu dans mon rêve". Mais je ne vais pas m'attarder là-dessus, c'est sûrement le sheytan qui me joue des tours.
Je me cherche un somnifère et le prends. Depuis quelques temps, j'ai des insomnies. Je pense trop. Ma mère, ma cousine, ma vie d'avant, ma famille, mon emprisonnement, mon mariage forcé, mon viol. En fait, je n'arrive pas à oublier. Et je n'y arriverais jamais.
Sans ces pensées, mon coeur serait vide bien qu'il l'est assez. J'ai besoin de ces pensées pour vivre. Même si en réalité, je me tue à petit feu. Mon coeur est devenu dur. Je ne ressens plus les coups. Je meurs en étant en vie, vivre dans ce pays n'est plus qu'une légende, ici, on survie.
Cette guerre va m'anéantir. Elle a fait naître en moi un sentiment de tristesse, un mental de solitude, un mal psychologiquement. Je suis détruire. Ruinée de l'intérieur. Je ne sais même plus qui je suis, ce que je suis. C'est quoi mon avenir dans ce pays autre que l'auto-destruction ?
Mon Dieu... que faire... l'air m'est dur à respirer. Je suis perdue, ya Allah...
ANIS
- On va les éradiquer. Qui est pour ? Demandais-je.
Toutes les mains se lèvent.
- On va détruire Tel Aviv ? Me demande l'un d'entre eux.
- Pas pour le moment, on lancera des petites attaques jusqu'à qu'il y a d'énormes tensions entre le Hamas et les juifs. Ensuite, on détruira Tel-Aviv. Leur dis-je. Plusieurs d'entre vous se feront passer pour un de ceux qui sortiront dans la rue, puis vous exploserez.
Le plan est simple. À Tel-Aviv, il y aura une grande "gay pride". Nos soldats vont s'exploser et les tuer... tous. Il y aura un homme à chaque coin. Un au centre, d'autres à gauche, à droite...etc. Un seul signal et ils vont s'exploser.
Il faut éradiquer cette sale race, il faut éradiquer ces animaux. Chez nous, un homosexuel se fait jeter par dessus un immeuble mais eux, ils sont loin. Ils provoquent la colère d'Allah. Le Prophète les brûlait, mais nous, on les tuera et ils brûleront en enfer.
- Ahmed, nomme les prochains martyrs. Dis-je à mon collègue, je reviens.
Je sors de cette salle et marche dans la ville. Je commençais à étouffer. Depuis quelques jours, il y a des moments où je ne veux plus rien faire. Où mon coeur est lourd et mes idées noires. Je suis un homme avec la haine au coeur.
Je vois devant moi des femmes en niqab, elles se ressemblent toutes. Il faudrait que je pense à m'en prendre une comme femme. Il faut que je complète la moitié de l'Islam.
Je me dirige vers l'école des petits, en tant que bras droit du calife. Il faut que je la visite quelques fois, les femmes sont sensibles, elles pourraient apprendre aux enfants des valeurs occidentales. Des valeurs contraire à l'Islam.
- Salam aleykum. Dis-je à la secrétaire de l'école.
- Wa aleykum el salam, sayid Anis. Me répond-elle.
Je rentre et regarde classe par classe. Les enfants connaissent bien leurs leçons et les bonnes valeurs. Les femmes ont comprises qu'elles risquent leurs vies si elles disent quelque chose de travers.
Les petits garçons seront les prochains moudjahidin. Ils seront les futurs soldats d'Allah. Je rentre dans la dernière classe de CM1.
- Salam aleykum, les enfants. Dis-je en rentrant.
Leur professeure regarde vers moi puis baisse la tête. Elle se décale pour me laisse la place. J'aime beaucoup ses yeux. Ils sont magnifiques. Ils ont quelque chose de différent par rapport aux autres. Je la prendrai bien pour femme.
- Comme vous le savez, je m'appelle Anis et je suis le bras droit du calife. Les garçons, vous deviendrez des Hommes. Plus tard, vous serez des moudjahidin comme moi et mes hommes. Peut-être même que le prochain calife sera l'un d'entre vous. Leur annonçais-je.
Ils écoutent attentivement.
- Pour savoir si vous connaissez bien vos leçons, vous aurez un examen de mise en pratique la semaine prochaine. Leur dis-je.
Un sourire se dessine sur le visage de chacun d'eux. Ça me rassure, ils savent ce qu'ils feront et ils en sont heureux. C'est l'essentiel.
J'aurais tellement aimé être éduqué comme eux le sont. J'ai grandis sur les bancs de la République, c'était limite si je n'adorais pas la culture américaine, les rappeurs et toute fitnah qui en découle.
Ma mère et ma soeur ont été vraiment courageuse. Elles se sont voilées malgré la laïcité, elles se sont battus contre les mécréants et leurs ont tenus tête. Mais elles avaient des amis mécréants, j'espère qu'Allah leur pardonnera. Elles n'ont pas pu connaître la vraie voie. Ce n'est pas de leur faute.
Je pose quelques questions aux petits, ensuite je m'en vais. J'ai d'autres choses qui m'attendent. Des dizaines de choses. Des choses qui me feront accéder au martyr.
SYHEM
Encore une journée de cours fini. Le bras droit du calife est intervenu dans la classe aujourd'hui, il a parlé aux enfants sur leur futur. Des futurs terroristes comme leurs pères... j'espère qu'ils ouvriront leurs yeux quand ils grandiront. Qu'ils se repentiront et regretteront. Mais ça a l'air bien beau pour être vrai.
La semaine prochaine, il y aura un exercice de mise en pratique pour les garçons. Ils vont soit égorger, soit voir comment égorger. Ils seront aussi comment jeter du toit des homosexuels, comment fouetter les femmes fornicatrices...etc. Horrible...
Je prépare mon dîner et prie pendant plusieurs minutes. J'en ai bien besoin. J'ai besoin d'Allah. Il est le Seul qui me comprends dans ces moment-là et qu'Il me pardonne d'invoquer pour ma mort.
Je finis par ranger mon tapis de prière, éteindre la lumière et me coucher sur mon lit mais mes pensées bousculent. Ma vie, je ne peux même plus l'appeler une vie. Je rciye la shahada avant de sombrer dans un profond sommeil. Qui sait, peut-être serait-ce ma dernière nuit sur Terre ?
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La Belle et le Djîhādîste
Teen FictionAlors que la guerre éclate en mars 2011, des milliers de civils se font tuer. En 2014, le groupe terroriste, Daesh, prennent Raqqa. Ils étaient vus dans la ville comme «héros» à leur entrée. Ils étaient doux avec les enfants, ils leur offraient des...