Je sors de chez elle. Après tout ça, elle me demande de partir ? Alors que je me dirige vers chez moi, je vois le bras droit de l'armée. Je m'approche dangereusement de lui et l'attrape par le col.
- Il est où Shehab ? Lui demandais-je.
- Je... je ne sais pas, chef ! Me dit-il en bégayant.
Je le relâche en le poussant vers l'arrière puis me dirige vers ma maison. Je rentre et claque la porte fortement.
C'est de ta faute, Anis. Tout est de ta faute... Je n'aurais jamais dû accepter ! Je n'aurais jamais dû partir... jamais. Je m'assois et fixe le vide.
- Elle a été violée, Shehab allait la tuer, elle a dû fuir et moi... moi j'étais en France. J'étais bien. Qu'est-ce que j'ai fais mon Dieu ! Qu'est-ce que j'ai fais ? Me dis-je à moi-même.
J'imagine la scène. Ce bâtard en train de la toucher et elle, elle pleure. Ce bâtard en train de fermer la porte de la chambre, alors qu'elle suppliait de la laisser partir. Ce bâtard en train de la battre comme il battrait dix hommes. Je la vois, suppliant n'importe qui pour l'aider.
Je me lève pris d'une rage incontrôlable, je me mets à casser tout ce qui m'entoure. Je casse et frappe tout en criant. Petit à petit, je me calme et m'assois sur mon fauteuil.
Je pose mes coudes sur mes cuisses et mes mains sur ma tête baissée.
- Allah... Tu es Pardonneur et Miséricordieux, Tu pardonnes à quiconque revient vers Toi avec un cœur sincère mais ya Allah... je ne mérite pas Ton pardon. Soupirais-je.
Je n'ai jamais été comme ça pour une femme de toute ma vie. Jamais. Même pas avec Ahlam.
- Je T'en supplie, Allah... ne me pardonne pas. Ne me pardonnes pas... Chuchotais-je, les larmes aux yeux.
Je me sens coupable de tout. J'aurais préféré mourir là-bas que de vivre et la voir comme ça. Mais je sais qu'un jour, un jour je l'aurais. Jamais je n'abandonnerai cette femme. Jamais.
SYHEM
Il est partit. Il est réellement partit cette fois. Je sais qu'il ne reviendra jamais. Je l'ai déçu alors qu'il m'a sauvé tant de fois. Qu'est-ce que j'ai fais ? Mais... et si mon frère a raison ?
- T'es fier de toi, Suhayl ? Lui demande Mina.
- Quoi ? T'es de son côté aussi ? Dit-il en fronçant les sourcils.
- Oui. Cet homme nous aurait beaucoup aidé. Dit-elle.
Mon frère soupire et sort. Mina s'approche et s'assois devant moi.
- J'espère que tu ne crois pas Suhayl. Dit-elle en soupirant.
- Mais mon frère ne va pas me mentir... j'ai confiance en lui. Dis-je.
- Je ne vais pas te dire de choisir cet homme à la place de ton frère mais ne le rejette pas. Je ne sais pas ce qu'il t'a fait de bien mais il l'a dit. Il a dit à ton frère qu'il t'a sauvé pleins de fois. Me dit-elle.
- Oui... Dis-je légèrement. Il a fait en sorte que mon premier mari divorce avec moi, il a construit une maison rien que pour moi, une fois, il y avait un soldat de Bachar qui était venue dans cette maison et voulait me violer avant de me tuer mais il est venu et a tué ce soldat. Il m'a aussi sauvé des kurdes et m'a gardé chez lui pendant un mois environ et...
Je m'arrête avant la fin de ma phrase. Je me rend compte de ce qu'il m'a fait.
- Ne sois pas l'ennemi de mon frère. D'accord ? Chuchotais-je.
VOUS LISEZ
La Belle et le Djîhādîste
Teen FictionAlors que la guerre éclate en mars 2011, des milliers de civils se font tuer. En 2014, le groupe terroriste, Daesh, prennent Raqqa. Ils étaient vus dans la ville comme «héros» à leur entrée. Ils étaient doux avec les enfants, ils leur offraient des...