- Syhem... Syhem, lève toi. On est arrivé. Entendis-je.
Je me lève lentement, la voiture s'est arrêté. Je regarde autour de moi, on est là. On est en Turquie ! Je vois un groupe de personnes au loin, mon Dieu ! C'est mon frère, Mina et un homme que je ne connais pas.
Je sors rapidement de la voiture, suivis par Anis et son ami. Une fois que je vois clairement mon frère, je me mets à courir vers lui et lui, marcher vers moi. Je lui saute dans les bras et le serre fort contre moi. Je me mets à pleurer de joie.
- Grand frère ! Dis-je en pleurant.
Je me détache de lui et lui sourit. Il me reprend dans ses bras et il sert ma tête contre son torse.
- Tu vois Syhem, c'est finis. Finis pour toujours. La Syrie, Shehab, les enlèvements, les attentats, tout. Tout est derrière nous ! Me dit-il en souriant.
Je souris encore plus, Mina arrive aussi et me prend dans ses bras. Elle m'a tellement manquée ma sœur !
- Mina ! Tu vas bien, grande sœur ? Lui demandais-je.
- Je vais bien par la grâce d'Allah, je vais bien ! Mais toi ? Me demande-t-elle.
- Je vais mieux depuis que je suis ici avec vous. Lui dis-je en souriant.
- Je t'avais promis une surprise, Syhem... Me dit Suhayl.
Je le regarde en fronçant les sourcils. Où veut-il en venir ? Un homme sort de derrière lui puis me regarde en souriant. Je regarde Suhayl et cet homme à tour de rôle.
- Baba, ta fille, Syhem. Lui dit mon frère.
J'ouvre grand les yeux et je mets ma main devant ma bouche.
- Baba ? Chuchotais-je.
Mon père... Mon père est là, devant mes yeux!
- Benti ! Dit-il en souriant.
Je cours le prendre dans mes bras.
- Baba. Dis-je les larmes aux yeux.
- Enfin je te vois, ma fille. Murmure-t-il. Tu ressemble tellement à ta mère Allah y rahmha.
Combien d'années après le décès de ma mère j'ai pensée être seule... aujourd'hui, ma famille est de retour.
- Allez, venez venez. On rentre chez moi. Nous dit mon père.
- On doit y aller nous, mon oncle. Lui dit Anis.
- Non, venez mes fils. Leur dit-il. Après ça, vous pourrez partir.
Anis et Ibrahim finisse par hocher la tête. Je marche un peu jusqu'à que je sente quelqu'un me tirer vers l'arrière. Je regarde et c'est Anis.
- Pas maintenant. Lui dis-je.
ANIS
- Alors quand ? On est passé près de la mort, Syhem. C'est la première fois que j'ai eu peur de mourir. Tu sais pourquoi ? Lui demandais-je.
Elle secoue sa tête de droite à gauche.
- J'ai eu peur de mourir alors que tu penses que ce que je t'ai dis est vrai. Lui dis-je en grimaçant.
Elle se détache de moi et s'avance.
- Syhem ! Ecoute moi, elle m'a promis qu'elle te lâcherai, qu'elle te laisserai en liberté. Elle m'a promis ! Criais-je. Je... Je t'aime, Syhem et je n'aime que toi !
Elle s'arrête d'un coup.
- Crois moi, Syhem, tout ce que je t'ai dis est faux. Par Celui qui détient mon âme entre Ses mains, je te dis la vérité. Dis-je. Si je l'aimais et pas toi... comment t'expliques-tu que j'ai laissé les hommes la prendre ? Comment ?
- ... Ils... ils l'ont pris ? Demande-t-elle.
Je hoche la tête.
- Si c'était toi, Syhem... si c'était toi, je t'aurais sauvée, quitte à mourir pour toi. Lui dis-je en souriant tristement.
- ... Les autres nous attendent ? Dit-elle en soupirant.
Elle s'éloigne de moi et se met à côté de son père et son frère. Je ne sais pas si elle m'a cru mais je vais le lui prouver. Moi, je parle peu et j'agis beaucoup. Je vais lui prouver.
Je me mets à marcher derrière eux jusqu'à arriver devant une petite maison. On rentre tous et on s'assoit au salon.
- Je suis désolé, la maison est petite. Nous dit le père de Syhem.
- C'est rien baba, elle est magnifique. Dit Syhem en souriant. Je vais aller faire du café.
-Non non benti, ne te dérange pas. Lui dit-il.
Elle vient lui embrasser la joue puis s'en va.
- Mon oncle... J'aimerais vous dire quelque chose. Lui dis-je.
Il me regarde en attendant que je continue.
- Vous savez, moi je suis partis faire le "djihad" en Syrie. J'y suis resté environ 3 ans. Il y a quelques temps, j'ai vu votre fille et j'ai voulu l'épouser... Dis-je en soupirant.
Le frère de Syhem se lève en colère mais son père le calme et lui demande d'écouter jusqu'à la fin.
- Elle a dû se marier avec un autre homme, Shehab. Au début, tout allait bien entre eux mais je ne sentais pas cette relation. Syhem s'est fait attaquée plus d'une fois, avant et après ce mariage. Je l'au sauvé aussi plus d'une fois. Dis-je.
Je baisse la tête en soupirant.
- Elle s'est faite enlevée un jour par les forces kurdes puis je l'ai sauvé encore de là-bas. Elle est restée chez moi pendant presqu'un mois, le temps que son mari revienne d'une de ses missions. Racontais-je.
Je les vois, ils m'écoutent attentivement.
- Pendant ce mois, je me suis vraiment attaché à elle. Vraiment. Quand j'ai appris qu'elle était enceinte de deux jumeaux, j'étais déçu. J'étais déçu parce qu'elle était enceinte de son mari. Donc son mari revient, je lui confie Syhem pendant qu'on me confie une attaque à Paris. Je l'ai faite. Tout le monde en Syrie pensait que j'étais mort, étant donné que j'étais le bras droit du calife, ça faisait parler. Dis-je en serrant les poings.
Je soupire avant de continuer.
- Son chien de mari en a profité pour la battre et la... et la violer, quand je suis arrivé, elle était au sol, quasiment morte. Tout ça parce que ses jumeaux sont morts. Elle s'est enfui à Alep, je l'ai suivi, je l'ai aidé puis un jour avant qu'elle parte en Turquie, je lui ai dis que je devais retourner à Raqqa. Le jour où elle devait partir, je suis venu lui dire au revoir mais les kurdes étaient là et nous ont enlevés. Et vous connaissez la suite... Dis-je en terminant.
Personne ne parle. Silence complet.
- Si j'ai abandonné ces mauvaises idées, c'est d'abord grâce à Allah puis grâce à votre fille. Je lui suis entièrement reconnaissant. Dis-je en faisant un sourire en coin.
- Je... Je ne sais pas quoi te dire mon fils... Me dit mon père.
- Mon oncle, si je vous dis ça ce n'est pas pour rien. C'est pour vous prouver ma sincérité, mon oncle je... Dis-je en bégayant. J'aimerais demander la main de votre fille.
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La Belle et le Djîhādîste
Teen FictionAlors que la guerre éclate en mars 2011, des milliers de civils se font tuer. En 2014, le groupe terroriste, Daesh, prennent Raqqa. Ils étaient vus dans la ville comme «héros» à leur entrée. Ils étaient doux avec les enfants, ils leur offraient des...