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Ils m'ont envoyés encore une fois dans la cellule sombre. La seule chose qui me rassure est qu'ils vont l'exécuter.

- Pardonne moi, mon Seigneur. Je me laisse tomber. Je me laisse mourir. Mais je n'y peux rien, je suis faible. Tu nous a créé faible... et elle était ma faiblesse. Chuchotais-je. Elle était ce que à quoi je me tenais.

La porte s'ouvre alors d'un coup. Les gardiens me disent qu'il y a une visite pour moi, ça doit être Suhayl. Je me lève et les suis. Je m'assois et je regarde de l'autre côté de la vitre.

- Hind ? Dis-je dans le téléphone.

Hind prend de sa petite main le téléphone.

- Baba ! Tu reviens quand à la maison ? Me demande-t-elle.

- Bientôt mon cœur, bientôt. La rassurais-je.

Et elle continue à me parler.

- Baba, tu sais, tonton Suhayl est venue nous chercher de la mosquée mais Rehan voulait rester avec l'imam mais moi, je suis restée avec tata Mina parce qu'elle est triste. Me dit-elle.

Mina... depuis quelques mois, elle pleure plus que d'habitude. J'ai peur pour sa santé.

- Baba... c'est vrai qu'un méchant monsieur a tué maman ? Me demande-t-elle.

- ... écoute Hind, on en reparlera quand je reviendrais à la maison. D'accord ? Lui dis-je.

- Non ! Je veux savoir ! Je vais aller voir le méchant monsieur. Me dit-elle en se levant.

Je me lève aussi puis je tape contre la vitre en l'appelant mais peine perdue alors je retourne à ma cellule.

SHEHAB

On m'appelle pour me dire que j'ai de la visite. Peut-être que c'est Ahlam ? Elle a dû sortir de prison depuis le temps, ça fait quatre ans déjà.

Je m'assois face à la vitre puis je vois une petite fille. Je fronce les sourcils puis je la reconnais. Elle ressemble à sa mère, cette petite.

- C'est toi qui a tué ma maman ? Me demande-t-elle.

- Oui, c'est moi. Lui répondis-je.

Ses yeux commencent alors à briller.

- Pourquoi tu as fais ça ? Me demande-t-elle. Ma maman me manque parce que tu me l'as pris. Rend la moi, monsieur.

- Ta maman est partit pour toujours, petite. Allez, pars de là. Ce n'est pas ta place ici. Lui dis-je.

Ses larmes commencent à couler.

- Moi, je pleure toute seule. Je me cache pour que baba ne sois pas triste de me voir pleurer. Me dit-elle les larmes aux yeux. Toi aussi on t'a pris ta maman ? C'est pour ça que tu as pris ma maman ?

Elle pose trop de questions. Je n'en ai même pas la réponse.

- Ecoute petite, est-ce que tu veux te venger de moi ? Lui demandais-je.

- ça veut dire quoi "venger" ? Me demande-t-elle.

- Tu veux me faire du mal comme j'ai fais du mal à ta maman. Lui dis-je.

- Non. Allah, Il va te punir mais ce n'est pas moi qui va le faire. Me dit-elle. Toute façon, y a que Allah qui m'écoute.

Elle a l'air mature pour son âge quand même.

- Tu sais monsieur, mon baba me parle toujours de maman. Il m'a dit pleins de belles choses sur elle, j'ai envie d'être comme elle. Me dit-elle tristement. Et aussi, quand je rentre de la mosquée, j'ai envie que ma maman soit à la maison pour que je lui récite ce que j'ai appris dans le Coran.

Elle continue, puis continue et continue. Elle parle sans s'arrêter.

- Tu veux que je te dise ? Moi et ta maman on était marié. On était des amoureux, mais elle m'a lâchée pour ton baba. C'est pour ça que je me suis énervé contre elle. Lui dis-je.

- Elle a eu raison ! Baba est mieux que toi ! Dit-elle. Mon baba au moins, ce n'est pas un chien de l'enfer ! Bon... Je dois y aller, tata Mina m'attend.

- Attends, tu n'as jamais connu ta mère. Comment tu peux l'aimer ? Lui demandais-je en fronçant les sourcils.

- J'étais là. Dit-elle en me montrant son ventre puis elle pointe son cœur, dans son ventre. Et elle est là, dans mon cœur. Monsieur, je ne te pardonne pas. On est tous triste à cause de toi.

Et elle s'en va.

MINA

- Tata Mina... entendis-je.

Je vois Hind venir en pleurant. Je me baisse et la prend dans mes bras.

- C'est bon, c'est finis. Ne pleure plus. Lui dis-je en caressant le dos.

- Tata Mina... J'ai parlée à celui qui a pris ma maman... Tata Mina, il a pris ma maman ! Dit-elle en pleurant.

Elle est partie voir Shehab...

- Tu sais, ta maman est dans le meilleur des endroits. Elle est retournée à Allah, et si Allah le veut, ta maman ira au Paradis et on la verra nous aussi ! Dis-je les larmes aux yeux.

Elle hoche la tête mais je sais qu'elle se retient de pleurer plus devant moi. Elle n'a jamais vu sa mère et elle voit ses amies sortir avec leurs mères, faire les magasins, aller au parc... etc. C'est normal qu'elle réagisse comme ça, elle doit sûrement se dire "pourquoi moi ?"

Je la prends par la main et on rentre à la maison mais sur le chemin, je ressens un mal de ventre. Je me tiens le ventre tout en me forçant à marcher. Une fois devant la porte, j'ouvre à clé puis je cours jusqu'au toilette et je me mets à vomir.

- Je vais appeler tonton Suhayl. Me dit Hind.

Elle court chercher le téléphone et appelle Suhayl. Elle lui demande de venir puis elle raccroche.

- Il a dit il arrive. Me prévient-elle.

Je m'essuis la bouche et me relève.

- Je vais bien, ce n'était pas la peine. Lui dis-je.

Mais à peine ai-je parlé que Suhayl ouvre la porte et viens vers moi.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Me demande-t-il.

- Rien... j'avais juste mal au ventre sur le chemin et j'ai vomis. Lui dis-je.

- Viens, je t'emmène à l'hôpital. Me dit-il.

- Non. Et les enfants ? Lui demandais-je.

- Ils vont venir avec nous. Me dit-il.

Puis ils nous prend par la main et nous emmène en direction de l'hôpital.

La Belle et le DjîhādîsteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant