12.

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"- Salam, qui es-tu ?

- L'homme que tu as brisé."

Elle a vu mon message mais n'y a pas répondu. Se souvient-elle ?

"- Je ne sais pas qui tu es...

- Anis.

- Anis ? Je ne connais pas non plus.

- Je ne peux pas te dire mon vrai prénom, mais on était ensemble au lycée.

- Je ne connais vraiment pas, désolé..."

Elle ne sait pas qui je suis. Comme quoi, elle m'a rapidement oubliée. Je lui donne mon vrai nom au risque de me faire trouver par les autorités françaises ? Oh, bah tant pis. Je ne risque rien avec le calife.

"- Emin. C'est moi, Emin.

- Non... ce n'est pas possible. Emin...

- T'es bien dans ta vie, maintenant.

- J'étais partis chez toi pour la mort de ta mère et de ta soeur. Je te pensais mort...

- Mmh. C'est gentil de penser à moi.

- T'es devenue quoi finalement ?

- Un soldat d'Allah.

- Emin, ne me dit pas que t'es en Syrie ?

- Si... j'ai trouvée voie. La voie de la vérité.

- C'est de ma faute... Je suis désolé ! Si seulement j'avais su."

Je soupire. Elle voit mon changement comme quelque chose de mauvais alors que je vois le contraire.

"- Juste une question, j'aimerais savoir Ahlam... est-ce que tu m'as réellement aimé au lycée ?

- ... Au début. Au début, oui. Mais à la fin, j'ai vu que tu m'aimais beaucoup et je n'ai pas voulu te blesser. Je suis désolé... Je dois y aller, mon mari arrive."

Je ne réponds même pas. J'éteins juste l'ordinateur et m'allonge. Elle ne m'aimait pas... Elle faidait tout simplement semblant. En vrai, je ne sais pas comment réagir.

SYHEM

Je prépare à manger pour mon "mari". Il devrait bientôt revenir de la mosquée. Ça fait seulement deux jours qu'on a été officiellement marié. Enfin... oui, peut-être.

Mais, l'homme de la dernière fois, est-ce qu'il est revenu chez moi ? Ou peut-être qu'il est mort après les bombardements russes... Il m'a sauvé la vie deux fois et je ne sais pas comment le remercier.

- Salam aleykum. Entendis-je.

Je tourne la tête, c'est Shehab.

- Wa aleykum el salam. Répondis-je.

Il me sourit et disparaît dans l'autre salle. J'ai remarquée que Shehab a un caractère un peu "discret" ou plutôt timide. Son apparence physique est le contraire de ce qu'il y a en lui. Il a l'air d'être quelqu'un de bien. Sa place n'est pas ici.

Je finis ce que je préparais et l'appelle. Il arrive et on s'installe pour manger. C'est plutôt silencieux pour l'instant. C'est... gênant.

- Ta journée s'est bien passée ? Me demande-t-il.

Je garde la tête baissée.

La Belle et le DjîhādîsteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant