Demain, c'est Noël. Qui dit Noël, dit retour à la maison. J'avoue que ça me stresse. Personne ne sait qu'on est en vie. Même pas le calife ni même les médias français. Enfin, ils pensent qu'il y a des survivants et que ces survivants se seraient échappés en Belgique.
C'est pour ça qu'on fera une escale. On fera Paris-Le Caire et ensuite, Le Caire-Istanbul. Et on fera appel à un passeur qui nous emmènera en Syrie.
Je mets ma veste et sors. Je pars au cimetière. Je me dirige vers la tombe de ma mère et de ma soeur. La dernière fois, je n'ai pas pu rester longtemps. Aujourd'hui, je reviens pour la dernière fois.
- Je vais y retourner... Je sais anne que tu ne serais pas fière de moi si tu étais encore là mais je le fais pour vous. Dis-je en souriant. Ils vous ont tués et je leur ai fais payer. Ça fait un mois que je vis chez Ahlam. Ne t'inquiète pas, on ne s'est pas remis ensemble ! Je suis désolé de ne pas t'avoir écouté. Combien de fois tu m'as prévenu que ce n'est pas une bonne fille ? J'étais amoureux d'elle, naïf. Son mari et son fils ont été tués, elle n'est même pas triste pour eux. Elle veut juste me reprendre. Elle est égoïste.
Je caresse les fleurs qui ont poussés sur leurs tombes.
- Mais j'ai rencontrée cette fille... oh anne, tu l'aurais tellement aimée ! Elle s'appelle Syhem, elle est douce, sensible, on aurait dit encore un enfant. Elle a tellement souffert anne, elle n'a jamais connu son père, sa mère s'est suicidée et elle a dû vivre seule avec sa cousine avant un bombardement à ses seize ans. Elle a vcéu seule après ça, mon groupe est venu dans sa ville et elle a été mariée de force à un homme qui la battait et la violait. C'est moi qui a fait qu'ils divorcent, je comptais la marier mais... Dis-je en soupirant.
Je baisse la tête et sers mes poings.
- Un ami l'a marié à ma place. Il l'aime beaucoup anne, tu sais ? J'espère qu'il a pris soin d'elle quand je n'étais pas là. Si seulement tu serais là, je l'aurais sûrement ramené en France pour vivre une meilleure vie. Dis-je en faisant un petit sourire en coin.
Je m'imagine avec elle, elle serait la mère de mes enfants...
- Et toi, grande soeur. Tu serais mariée aujourd'hui. Tu serais devenue médecin comme tu le pouvais, t'aurais pu être heureuse. Mais là, est-ce que tu es l'es ? Tu es heureuse d'avoir rencontré ton Seigneur, abla ? Lui demandais-je. Je ne t'en veux pas de m'avoir laissé. Ce n'est pas de ta faute mais de celui qui t'as gâché ta vie. Et tu sais ? Il était au Bataclan. Ce chien était au Bataclan, il était dans les otages et c'est la seule personne sur laquelle j'ai tiré. Je l'ai fais souffrir avant de le voir mourir. Je t'ai vengée, abla... reviens, maintenant. La suppliais-je, les larmes aux yeux.
Je suis peut-être un homme dur mais quand ça parle de ma famille, je suis tellement sensible.
- Ah anne, j'ai retrouvée baba. Je pense que d'où tu es, tu connais la vérité. Ton mari ne t'as pas abandonnée, anne. Il vit en Turquie... tu sais, je vais réfléchir et je pense que je partirais de la Syrie après avoir récupérer Syhem. Je la ferais vivre une belle vie. Je resterais près d'elle, je la respecterai mais... elle va avoir un enfant. Enfin, deux. Des jumeaux. Ce n'est pas grave... je les traiterai comme mes propres fils. Tu verras, je vais te rendre fière ! Dis-je en soupirant.
Je me lève et sort de ce cimetière. Il faut que je me prépare à partir. Il faut que tout le monde sache que je suis en vie.
SYHEM
- Je sors faire les courses. Me dit mon frère.
Je hoche la tête et il sort. Je m'assois avec Mina et on discute. Je me sens tellement heureuse, tellement bien... la présence de mon frère me comble de jour en jour. Il m'a même dit qu'on partira d'ici et j'irais en Turquie. C'est là où mon père se fait soigner. Mon père... ça me fait bizarre de le dire.
- Mais du coup... Anis... il est vraiment mort ? Me demande Mina.
- ... je ne sais pas. Dis-je en soupirant.
- Oh... attends, ton frère est déjà là ? Me demande-t-elle.
- Je vais aller voir. Lui dis-je.
Je prends mon voile et le mets au cas où. J'ouvre la grande porte mais je ne vois personne. Je fronce les sourcils et retourne vers le salon mais je sens une main me retenir et se mettre sur ma bouche.
- Alors c'était qui, Sy... commence Mina.
Elle s'arrête en me voyant avec l'homme qui me retient.
- Lâche la ! Lâche la ! Crie-t-elle.
Cet homme me tient par le voile qui se retire un peu, il m'attrape par les cheveux et me jette à terre. Il me donne des coups de pieds dans le ventre. Je regarde vers le haut, c'est Shehab.
Mina court vers moi et me tire vers elle. Elle s'éloigne puis me met derrière elle. Shehab respirait fort. J'ai peur. Il met sa main derrière son dos puis en sort une arme. Il la pointe sur nous et en mois d'une seconde, il tire.
Il a tiré... il a tiré sur Mina puis il s'approche de moi alors que je cours vers le corps de ma sœur.
- Mina... Mina, réveille toi ! Dis-je les larmes aux yeux et il m'attrape par les cheveux. MINA ! MINA NON ! LÂCHE MOI! SHEHAB ! ELLE VA MOURIR !
Je criais et je pleurais en même temps. Elle va mourir. Mina va mourir. Non ! Je ne veux pas. Où es-tu mon frère ? Alors que je me débattais, je sens quelque chose cogner ma tête par l'arrière et je tombe.
SHEHAB
Je la porte sur mes épaules et sors de là. Dans moins d'une demi-heure, sa copine va mourir, ça lui apprendra à fuir. Elle a cru que je ne la retrouverais pas ? Que j'allais l'abandonner ? De toute façon, elle n'est là que pour procréer. Rien d'autre. Une fois qu'elle aura accoucher de mes fils, elle en fera d'autre. Heureusement qu'elle n'est pas stérile.
Je la pose sur le lit, le temps qu'elle se réveille. Je vais bien lui faire regretter tout en me faisant plaisir. Et quoi ? Je suis un homme.
Quelques minutes passent, elle commence à bouger. Elle finit par ouvrir les yeux et elle se lève rapidement. Elle regarde autour d'elle et dès qu'elle me voit, elle recule sur le lit.
Je commence à enlever mon haut et mon bas puis m'approcher d'elle.
- Tu m'as manqué, tu sais ? Ce n'es pas bien de faire attendre son mari. Lui chuchotais-je.
- Ne me fais rien. Je t'en supplie ! Ne me fais rien... relâche moi ! Mina va mourir... c'est la seule personne qui me reste. Je t'en supplie ! Dit-elle en pleurant.
Je commence à toucher son corps, à embrasser son cou et je fais ce que j'avais à faire sous ces cris et pleurs. Elle devra prendre l'habitude. Je la laisse sur le lit puis m'en vais.
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La Belle et le Djîhādîste
Teen FictionAlors que la guerre éclate en mars 2011, des milliers de civils se font tuer. En 2014, le groupe terroriste, Daesh, prennent Raqqa. Ils étaient vus dans la ville comme «héros» à leur entrée. Ils étaient doux avec les enfants, ils leur offraient des...