39.

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Je rentre dans l'assemblée et je m'assois face à eux. Je pose mon arme sur la table et les vois me regarder en attendant que je parle. 

- Ce chien s'est mis devant elle. Dis-je.

Ils marmonnent tous.

- Cette femme va nous rapporter de l'or. Dis-je en faisant un sourire en coin. On sera les maîtres.

Ils  me regardent ne comprenant rien.

- Elle est la sœur d'un des plus forts maillons du Hamas. Si elle meurt, ils tombent. Les prévenais-je.

- On sera riche alors ? Me demande un d'entre eux.

- Riche... et puissant. Dis-je en riant.

La porte s'ouvre d'un coup. C'est un de mes hommes, il vient d'arriver d'Egypte.

- La drogue ? Lui demandais-je.

- Je ne l'ai pas, patron. Mais... commence-t-il.

Je lève mon arme et lui tire une balle dans la tête.

- Débarrassez vous de son corps. Aujourd'hui, la guerre commence les frères. On fera un énorme réseau à nous tout seul. Dis-je en faisant un sourire. Et cette femme... elle mourra de mes mains. Des mains de son mari Shehab.

SYHEM

Anis se réveille enfin après une semaine. Je le regarde, le sourire aux lèvres.

- Par la grâce d'Allah, tu t'es réveillé ! Lui dis-je en souriant.

Il y a mon frère et Mina avec nous. Il les regarde tour à tour avant de me fixer.

- Laissez moi avec Syhem. Leur dit-il.

Mina regarde mon frère et ils sortent tous les deux. Je ne comprends pas. Pourquoi ?

- Anis... tu... commençais-je.

- Arrête toi, Syhem. Me dit-il.

Je m'approche et m'assois devant lui.

- Syhem, merci pour tout mais... dit-il en soupirant, mais on arrête tout.

Je ne comprends pas. On arrête quoi ?

- Je ne sais pas si tu m'aimes mais moi, je ne t'aime pas. Dit-il en me fixant dans les yeux. Je me suis juste attachée à toi, à ton caractère, à ta façon de penser mais regarde bien, Syhem. On vit dans le même pays mais on est de monde totalement différent ! Syhem... je suis dangereux pour toi, je te mets en danger.

- Je suis déjà en danger dans ce pays, Anis, tu ne peux pas me laisser comme ça. Lui dis-je les larmes aux yeux.

- ... Je suis désolé, Syhem... c'est finis. Tout est finis. Tu vas bientôt partir avec ton frère et ton amie. Ne repense plus jamais à ta vie ici, sois heureuse tout simplement et je le serais. Me dit-il en souriant tristement.

Je ne peux pas l'accepter. Non !

- Si j'oublie ma vie d'ici, je t'oublierai Anis. Mes pensées ne parlent que de toi et encore toi, tu ne quittes plus ma tête. Je préfère mourir avec toi que de vivre dans ton absence. Dis-je faiblement.

- Syhem... Je... ne le rend pas plus dur pour toi. Oublie moi. Je t'oublierai aussi et je continuerais ma vie. Toi aussi. Je vais sortir de cette maison et on ne se reverra plus jamais. D'accord ? Me dit-il.

Je ne réponds rien puis sors de la chambre. Pourquoi on ne m'a jamais dis qu'une séparation faisait aussi mal ? Mais c'est de ma faute aussi ! Je me suis imaginée des choses quand il n'y avait rien. Je l'ai aimée rapidement et malgré moi-même.

Je vois Mina et je me dirige vers elle. Elle me prend dans ses bras et je pleure. Je pleure jusqu'à ne plus en finir.

- Il va partir, Mina ! Il va partir ! Dis-je en pleurant.

- Il va partir mais il reviendra. L'homme s'est pris une balle pour toi, ce n'est pas rien ! Un autre t'aurait laissé mourir, surtout dans l'endroit où on vit. Me rassure-t-elle.

- Je l'aime, Mina... je l'aime ! Dis-je faiblement.

Elle s'arrête et me regarde. Je pense qu'elle ne s'y attendait pas. Je reste dans ses bras jusqu'à que j'entende la porte de la chambre s'ouvrir.

Anis sort et marche en se tenant sur mon frère. Je m'avance vers eux.

- Mais... grand frère, fais le rester jusqu'à qu'il guérisse !  Lui dis-je.

Mon frère lève ses mains en l'air en secouant sa tête de droite à gauche tout en soupirant. Anis a dû insister et mon frère a cédé.

Anis demande à Suhayl de rester à l'intérieur de la maison, de me protéger et surveiller avant qu'il ne quitte la maison. Je cours vers la porte et me tient au mur tout en le voyant s'éloigner.

Mon corps glisse peu à peu vers le sol. Il est partit. Cette fois, ce n'est pas moi qui lui ai demandé de partir mais c'est moi qui le supplie de rester. Est-ce que j'arriverais à tenir sans lui ?

ANIS

Je quitte la maison à contrecoeur. Plus je serais loin d'eux, plus ils seront moins en danger. J'ai encore une douleur vers le bas du dos mais je tiens.

Je vais chez celui qui fait les faux papier. Je sors de l'argent de ma poche et lui tend.

- Finis vite leurs papiers, mon frère. Lui dis-je.

Il regarde les billets, les yeux grands ouverts puis il hoche la tête. Je veux qu'elle s'en aille le plus rapidement possible.

Je sors de là et rentrte chez moi. Dans ma cabane. Je m'assois sur le fauteuil, et regarde le plafond. Je repense à Syhem... un sourire se dessine au coin de mon visage. Qu'est-ce que tu m'as fais, Syhem ?

Je passe ma main sur mon visage. Je ferme les yeux rapidement puis la voit. Je les ouvre directement, même les yeux fermés je la vois. Elle ne veut pas me lâcher.

D'un coup, je me lève rapidement. Il faut que je retrouve Shehab avant que Syhem s'en va. Je prends une arme et la cache sous mes vêtements. Je sors de chez moi avec difficulté puis me cache derrière les murs.

J'analyse chaque personne présente puis je remarque un homme en cagoule. Il achète quelque chose de chez un marchand puis il regarde à droite et à gauche avant de partir discrètement.

Je le suis sans me faire voir. J'espère que c'est Shehab. L'homme continue de marcher sans s'arrêter, il regarde de temps en temps derrière lui, ça se voit qu'il cache quelque chose.

Je vois un hangar. Il y a un groupe d'hommes devant, ils sont tous habillés en noir. L'homme de tout à l'heure sort des sachets d'en dessous de ses vêtements. Il les tend aux hommes. C'est de la drogue.

- Je vous ai dis qu'il est meilleur que l'autre, non ? Entendis-je.

Mon Dieu. C'est sa voix à ce chien. Je sors mon arme et la serre fort dans ma main. Petit à petit, les hommes s'en vont. Il ne reste plus que Shehab et celui qui a ramené la drogue.

- Ce soir, on passera chez eux. Tu ramèneras ce dont on a besoin. D'accord ? Lui dit-il.

Il hoche la tête. Il s'en va et Shehab s'apprête à rentrer dans le hangar. Je lui tire dans le pied. Il crie en cherchant d'où ça vient. Je passe derrière lui et le frappe avec mon arme sur l'arrière de la tête.

Il ne crie pas et tombe au sol. Je le prends et le porte sur mon épaule. C'était simple et rapide. Je me retourne pour partir en courant. Faut que je l'emmène chez Suhayl. Il va bien souffrir. Il va tellement souffrir qu'il me suppliera de le tuer.

Cette fois, Shehab mourra. Et pour de bon... Je le jure au nom d'Allah.

La Belle et le DjîhādîsteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant