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On est prisonnière. C'est ce qu'on est. Dans les parties bombardés de la Syrie, les femmes non mariées ont été emmenés ici. J'en fais partis. Ils viennent pour nous marier à un djihadiste aujourd'hui. Ils viennent de revenir du combat deux jours après la tuerie de Charlie Hebdo. 

Ils pouvaient se repentir de leurs insultes envers le Prophète mais ils ne peuvent plus... ce n'est pas bien ce qu'ils ont dessinés mais au moins, ils auraient dû rester en vie. On aurait pu leur parler, ils auraient peut-être pu changer d'avis et supprimer ces dessins.

On était en ligne. Femme par femme. On était bien-sûr en niqab. Les djihadistes étaient devant nous. Des français, britanniques, américains, allemands, marocains, algériens, tunisiens...etc. de toutes les origines.

- Tu vas prendre laquelle, Anis ? Crie un des hommes.

- Tu verras. Dit-il.

Les femmes partent chacune avec leur nouveaux maris. J'ai peur. Extrêmement peur. Ce n'est pas comme ça que j'imaginais mon futur mariage. Je n'ai même pas le choix de refuser ou d'accepter mon prétendant.

- Toi. Dit un des hommes en me pointant du doigt.

Je le regardais effrayée. Non ! Non non non ! Je ne peux pas. Je ne veux pas.

- Laisse la moi, Isaac. Lui dit un autre.

Isaac hoche la tête et prends une autre femme. L'autre homme est venue me prendre.

- T'es ma femme, tu dois m'obéir. D'accord ? Me dit-il durement.

Je hoche la tête, les larmes aux yeux.

- Cheikh Mohammed ! Dit-il, j'ai trouvée ma femme.

Le cheikh vient me féliciter. On part avec deux autres hommes dans une salle. Le cheikh nous as unis devant Allah. C'était rapide, mais j'ai peur. Pour eux, je suis devenue la femme de cet homme.

L'homme me prend et m'emmène dans une maison. Ça doit être la sienne.

- Moi, c'est Yezid. Me dit-il, je suis ton mari et tu dois m'obéir. Tu ne dois rien me refuser. D'abord, c'est quoi ton nom ?

- Syhem. Dis-je faiblement.

Il hoche la tête et me montre ma chambre. Il s'en va et je m'assois sur le lit. Qu'est-ce que je vais devenir ? Ah, si je savais...

ANIS

On a gagné une grande somme d'argent avec les femmes qu'on a marié. Leur sort est entre mes mains. Je peux les faire divorcer comme les tuer ou les faire violer. Enfin, si leur mari ne les as pas obligés de consommer.

Les deux frères de l'attentat de Charlie Hebdo viennent d'arriver. Je pars les accueillir.  Ils sont heureux. Ils ont honorés leur parole et le Prophète.

- Ah, mes frères ! Dis-je en souriant.

- As-salamu aleykum chef ! Disent-ils.

Je réponds à leur salam et on se parle un peu. Ils me racontent comment ils ont tués ces mécréants.

- Vous avez une récompense. Dis-je en riant.

- Ah oui ? C'est quoi ? Me demandent-ils.

Je leur demande de me suivre. Je les emmène dans une salle.

- Derrière ces portes, il y a les prisonnières. Vous avez accomplis le jihad, vous avez le droit d'en profiter... mais qu'une seule femme. Leur dis-je.

Je les vois sourire. J'ouvre la porte, ils choisissent les femmes qu'ils veulent que j'emmène dans deux chambres différentes. Les femmes sont folles, elles n'ont pas de raisons. Alors avant quoi que ce soit, je leur infecte une sorte de drogue avec une seringue. Elles se débattront moins.

Je me retourne pour partir mais à peine je fais quelques pas que j'entends les femmes crier. Je m'arrête un instant et ferme les yeux en soupirant. Des souvenirs...

Tais toi, Anis. Ce n'était pas pareil. Elle, elle était libre. Ces femmes sont prisonnières. Ça fait toute une différence.

J'entends ensuite une sirène. C'est l'alarme d'une nouvelle guerre. Je pars prendre mes armes. L'armée kurde nous attaque. Ils vont le regretter, ces kouffar.

- Qu'Allah puisse nous réunir à la fin. Dis-je à un de mes frères.

On s'engage enfin au combat. La place se remplit rapidement d'homme. Les coups partent, les armes tirent. On lance des bombes et nos tanks s'avancent et écrasent l'armée kurde. Je vois un frère s'avancer, il va faire sa dernière mission sur Terre. Il va enfin rencontrer Celui qui l'a créé. Je cours vers le fond et le frère actionne sa ceinture explosive.

L'armée kurde se replie et on s'avance victorieux. Des cris au nom d'Allah résonnent partout. Encore une victoire. Allah est avec nous. C'est sûr. Je m'en vais voir le calife. Il sera heureux de ça.

SYHEM

- Attends moi dans la chambre, j'arrive. Me dit-il.

Voilà que deux semaines sont passés. Je commence à avoir peur. Je pars dans la chambre, ça fait deux semaines que l'homme ne s'est pas approché de moi. Ça fait aussi deux semaines que je suis coincée chez moi. Je ne peux plus rien faire.

Pendant ces deux semaines, je me suis fais battre. Il m'arrivait parfois de pleurer la mort de ma cousine, quand il me voyait, il me battait. D'après lui, c'est son destin et qu'en pleurant, je me mettrais contre la volonté d'Allah. Ils n'ont ni paix ni religion dans leurs coeurs...

Quelques minutes plus tard, j'entends la porte s'ouvrir. Il est là. Il s'approche de moi. Le sourire aux lèvres. Je frissonne.

- Ce soir, tu vas me montrer si tu es une femme digne. Dit-il en souriant.

Les larmes me montent aux yeux. Il commence par retirer sa ceinture. Je me mets au fond du lit. J'ai peur. Il va me violer. Il va me voler ma virginité. Il monte sur le lit et s'approche de moi. Il me tient par les jambes et me tire vers lui.

- N'aie pas peur, omri. Allah t'a créé pour ça. Satisfaits moi, satisfaits ton mari. Me chuchote-t-il dans l'oreille.

J'ai envie de pleurer. Il me dégoute. Je me dégoute. Je n'aurais jamais dû exister, j'aurais dû suivre ma mère ou ne pas sortir de chez moi pour mourir comme ma cousine. Je commence à secouer ma tête. Il m'attrape violemment et m'attache.

J'avais une infime espoir qu'il me lâche. Qu'il ne fasse rien. Mais il l'a fait. Il a fait ce qu'il avait à faire avec moi. Je criais. Me débattais. Pleurais mais rien... Il finit et s'en va de la chambre me laissant en pleurs sur le lit.

Le cauchemar ne fait que commencer...

La Belle et le DjîhādîsteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant