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Deux jours sont passés. On est sur la route pour la Mecque, ça me stresse mais je suis tellement pressée rien qu'à l'idée de voir la Kaaba ! Ça me donne tellement de frissons.

- Tout mes rêves se réalisent petit à petit. Allah répond à mes invocations. Me dis-je en souriant.

Emin prend ma main dans la sienne en souriant. Et dire que tout ça, tout ça c'est grâce à lui. Allah l'a mis sur mon chemin et rien que ça, c'est une énorme bénédiction ! C'est lui que j'aime et c'est lui qui me rend heureuse. Il a été là dans les plus bas moments et il est là dans les hauts. Je suis tellement fière de notre parcours à deux.

J'aurais encore était plus heureuse si maman serait là. Et je sais que papa pense pareil. Je remarque dans ses yeux de la joie mais aussi il a un regard vide. Il garde tout pour lui et il ne dit jamais rien pour ne pas nous inquiéter ou nous rendre triste comme lui.

Etant donné que je suis assise entre lui et Emin, je lâche la main de mon mari puis me tourne vers mon père.

- Baba... Soufflais-je.

Il regardait le paysage qui défilaient devant ses yeux par la fenêtre, il s'est perdu dans ses pensées, je pense. Il se tourne lentement vers moi en me souriant. Je vois ses yeux briller  et ses larmes aux bords de ses yeux... ses larmes qui ont trahis ce que son cœur cachait.

- Elle me manque à moi aussi. Lui dis-je tristement. C'était son destin baba, elle a juste rencontrée son Seigneur avant nous.

- ... Tu parles comme elle. Dit-il en souriant tristement. Si tu savais à quel point elle rêvait d'être ici, avec moi.

- Je sais baba, elle me disait tout le temps. Lui dis-je. Tu prieras pour elle et je le ferais aussi. Même si t'as perdu maman, moi et Suhayl, on est là. On ne peut pas la remplacer mais on sera toujours là pour toi.

Il prend ma tête entre ses mains et m'embrasse le front. Il s'endort ensuite jusqu'à l'arrivée.

Une fois arrivé, tout le monde se réveille. On est arrivé d'abord au miqat pour entrer en état de sacralisation. Les hommes et les femmes se séparent puis chacun se prépare lui-même. Moi et Mina, on se lave, on se coupe les ongles et on met notre niqab.

- Labaika Omra. Dis-je avec Mina.

On sourit. Ça y est. On y est. On est en train de se préparer pour la suite.

- Labbaikal lâhoumma labbaik, labbaika lâ chârika laka labbaik, innal hamda, wan ni'mata laka wal mulk, lâ chârika lak. (Me voici, Allah, me voici,  me voici, point d'associé à Toi, me voici. Certes, la louange, la grâce et la royauté t'appartiennent, point d'associé à  Toi). Dis-je.

On sort pour rejoindre les hommes puis on se dirige vers la mosquée Al-Haram. On rentre avec le pied droit. Mon cœur bat tellement vite. Une fois que je vois la kaaba, je m'arrête. J'ai toujours rêvée de ce moment-là. Je m'avance vers elle, les larmes aux yeux. Je suis là... devant la maison Sacrée d'Allah.

On tourne autour d'elle sept fois. On fait encore les quelques derniers rites avant de finir notre omra. C'est déjà finis... J'espère pouvoir venir pendant le hajj même si je serais à un stade avancé de ma grossesse. A cinq mois.

On rejoint un hôtel pour la nuit et chacun raconte son ressenti. Moi, j'ai la tête dans les nuages. Je vois encore la kaaba devant mes yeux. Cette sensation d'être chez moi... c'est comme si... c'est comme si cet endroit c'est ma maison et que j'y suis retournée après de longues années. Finalement, quelques minutes plus tard chacun est partit se coucher.

SHEHAB

Je suis partis à Riyad. Je préfère cette ville qu'à Médine. C'est plus moderne et il y a plus de femmes. Des fois, j'arrive à regretter d'être partit de la Syrie. Etant un des chefs, je n'avais rien à faire. Je pouvais me prendre une captive à n'importe quel moment.

- Ils sont partis à la Mecque. Me dit-on.

Je hoche la tête et demande à l'homme de partir. Il faut que je trouve un moyen de les tuer sans me faire prendre. Une fois que la tâche sera finis, soit Syhem sera chanceuse et je vais décider de la garder en vie et elle viendra avec moi et je profiterai d'elle ou soit, ils mourront tous et après je m'en vais loin d'ici.

- Ahlam, ne t'approches jamais d'eux, Emin pourrait te reconnaître. Il pense que t'es morte, ne gâche pas tout. Lui dis-je.

Elle hoche la tête puis elle s'approche de moi.

- Dis moi, ils ne sont toujours pas séparés ? Me demande-t-elle.

- Non, j'ai l'impression qu'il n'y a que la mort qui les séparera. Syhem, elle est enceinte de lui. Lui dis-je en serrant les poings.

- Si tu veux, je peux la tuer moi-même. Me dit-elle.

- Non, te salis pas. C'est mon boulot. Et puis... j'ai encore besoin de toi. Dis-je en souriant.

Elle se met à rire puis elle prend ma main et on s'enferme dans la chambre.

AHLAM

Enceinte ? Enceinte de MON Emin ? Je vais la faire payer cette petite... J'attends juste qu'ils rentrent à Médine et j'irais avec Shehab. Je vais regagner mon amour de jeunesse.

- Mais toi, tu nous as amais parlé de garçon ! Tu n'aimes personnes ? Me demande mes copines.

- On est trop jeune pour ça, on est qu'en 4ème. Leur répondis-je.

Elles soupirent, comme désespérés de mon cas. Mais ce que je ne leur dis pas, c'est qu'il y a tout de même un garçon qui m'attire. Il est mystérieux, souvent seul, il ne parle à personne.

Je le regarde souvent pendant les récrés, il arrive parfois qu'il croise mon regard, une ou deux fois, mais je baisse automatiquement la tête.

...

C'était la première fois qu'une personne de la gente masculine me plaisait. J'étais assez réservée. Mais arrivé en troisième, on tombe dans la même classe...

- Vous devrez faire un exposé sur un fait qui a marqué l'histoire. Nous dit notre professeur.

Il a commencé à donner les groupes.

- Emin et... Ahlam. Dit-il.

Mon coeur se met à battre vite et Emin tourne sa tête vers moi. L'heure se fini, c'est l'heure de la récré. Alors que j'étais assise avec mes amies, Emin vient me voir.

- Si tu veux, tu peux venir chez moi après les cours. Me dit-il.

- Ou... Oui... Pas... pas de problèmes. Dis-je en bégayant.

Il me sourit avant de partir.

...

- J'ai voulu faire sur l'Empire Ottoman, t'en dis quoi ? Me demande-t-il.

- C'est... C'est bien. Dis-je.

Il hoche la tête puis commence à écrire.

- Tu ne cherches rien sur internet ? Lui demandais-je surprise.

- Non, je chercherais juste deux, trois noms et c'est tout. Me dit-il.

Je reste totalement surprise.

- Tu connais l'histoire par coeur ? Demandais-je en fronçant les sourcils.

- Je suis turc. Dit-il en souriant. Mon grand père me racontait tout le temps ce que nos ancêtres ont fait. A force, on le retient.

...

- T'es intéressante comme fille, je pense qu'on va bien s'entendre. Si jamais tu voudrais me parler... Me dit-il en tendant une feuille avec son numéro.

Je hoche la tête en souriant. Une fois qu'il a fermé la porte, je me mets à sautiller sur place et à faire des petits cri de joies.

Je te récupérerai un jour, je te récupérerai...

La Belle et le DjîhādîsteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant