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- Il a été envoyé à l'hôpital, la femme n'a rien eu. M'informe-t-il.

- Il est mort ? Lui demandais-je.

- Pas encore mais il est gravement blessé. J'ai des hommes à l'hôpital, ils vont se charger de le tuer. Me dit-il.

- Bien. Amenez moi la femme, je serais au Liban. L'informais-je.

Il hoche la tête puis Ahlam vient s'asseoir sur mes jambes.

- Je viens avec toi ? Me demande-t-elle.

- Comme tu veux, chéri. Lui dis-je.

SYHEM

Ils sortent Emin de l'ambulance avec un brancard. Je me mets à marcher vite comme eux tout en tenant le brancard. Emin est recouvert de sang, j'ai tellement peur pour  lui !

J'attends dans la salle d'attente alors qu'ils viennent de faire rentrer mon mari dans la salle d'opération. Mina se met à côté de moi et me prend dans ses bras.

- Tu verras, ton mari va s'en sortir comme à chaque fois. Me dit-elle.

- In shaa Allah. Dis-je en baissant la tête.

- Eh petite soeur, ne fais pas cette tête. Ton mari va se relever, ne t'inquiète pas. Me dit mon frère en souriant. De toute façon, mon beau-frère n'a pas le choix. Il a intérêt à se réveiller.

Je lâche un petit rire.

- Les filles, je reviens. Je cherche un truc à manger à la cafétéria et je reviens.

On hoche la tête puis on s'assoit en attendant les médecins.

- Je me demande bien qui a pu faire ça... Me dit Mina.

- Si Shehab n'était pas mort, j'aurais dis que c'est lui... enfin, il est mort... pas vrai ? Lui dis-je.

- Oui. Ton frère l'a attaché avant qu'on s'en aille. C'est impossible qu'il ai pu survivre sans boire ou manger. Me dit-elle.

Je hoche la tête. Elle a raison mais je ne sais pas... J'ai l'impression que c'est trop simple. Beaucoup trop simple pour y croire.

- Je pars au toilette et je reviens vite. D'accord ? Me prévient Mina.

Et elle s'en va. Les médecins sont toujours à l'intérieur. Rien de nouveau et ça me fait peur.

- Ô Allah, ne le laisse pas mourir. Chuchotais-je.

J'entends des bruits de pas se rapprocher de moi. Un homme en blouse de médecin arrive, je me lève rapidement et va vers lui.

- Comment va mon mari ? Lui demandais-je.

Il reste quelques secondes en me regardant, puis il regarde de droite à gauche.

- La situation est grave, on doit en parler. Suivez moi. Me dit-il.

Je hoche la tête et le suit comme il me l'a demandé. Il pose ensuite sa main sur ma bouche. J'essaie de me détacher de lui ou de crier mais je n'y arrive pas.

- Ton mari t'attend au Liban, ma belle. Me chuchote-t-il dans l'oreille.

Mon mari ? Mais il est là. Je... Mon Dieu ! Les larmes me montent aux yeux. Je le savais ! Je sentais que quelque chose n'allait pas, il est en vie !

L'homme me met un mouchoir sur ma bouche. Je retiens ma respiration pour ne pas  m'endormir. C'est ce qu'Emin m'a appris.

Mais il garde le mouchoir. Je crois qu'il a compris ce que je suis en train de faire. Je lâche prise puis me sens faiblir. Je sens l'homme me porter puis mes yeux se ferment complètement.

SUHAYL

Je sors de la  cafétéria et arrive dans la salle. Ni Mina ni Syhem ne sont là. Elles sont où ? Peut-être qu'elles sont sortis prendre l'air. Mais je vois Mina venir sans Syhem.

- Syhem n'est pas avec toi ? Lui demandais-je.

- Non, je lui ai dis de m'attendre ici pendant que je vais au toilette. Me dit-elle.

- Reste ici. Lui ordonnais-je.

Je cherche dans l'hôpital mais ne trouve rien. Je sors dehors et va dans le parking. Je cherche encore et encore jusqu'à que je trouve une voiture où il y a un homme avec une femme en niqab à l'intérieur.

Dès que l'homme me voit, il démarre la voiture en vitesse. Je sors mon arme et tire sur les roues de la voiture. L'homme sort de la voiture en courant et s'enfuit.

- Syhem... Dis-je doucement.

Je lève son niqab. C'est bien elle. Je la serre contre moi.

- Al hamdullilLah ! J'allais te perdre encore une fois... Dis-je en soupirant.

Je la porte et l'emmène à l'intérieur de l'hôpital. Je demande à un médecin de la prendre en charge. Puis je ressors de l'hôpital. Il faut que je sache qui sont ces personnes.

Je suis sûr qu'ils sont liés à la Syrie. Et ces mêmes personnes sont aussi responsable de l'explosion. Je pars voir la voiture où ma soeur était, je cherche le moindre indice mais rien.

Je soupire puis rentre voir ma soeur. Je vais voir le médecin et lui demande comment elle va.

- Elle va bien. Juste une question, où est son mari ? Me demande-t-il.

- Il est dans la salle d'opération. Pourquoi ? Lui demandais-je.

- Suivez moi.  Me dit-il.

Je le suis jusqu'à la chambre de ma sœur.

- Votre soeur est enceinte. Me dit-il. Elle est enceinte d'un mois.

Je reste là, à fixer ma sœur. Je ne sais pas comment réagir.

- Vous savez, vous pouvez en parler à votre soeur. Elle a encore le droit à l'avorte... commence-t-il.

- Non. Ce bébé va naître mais je vous en prie, je ne veux pas qu'il naisse sans père. Faites tout votre possible pour le guérir. Lui dis-je.

- Ne vous inquiétez pas, avec l'aide d'Allah on y arrivera. Me dit-il.

Je hoche la tête puis il sort. Je me mets à côté de ma sœur, je fixe son ventre, je vais être tonton...

- Mon neveu ou ma nièce... Dis-je en souriant. Tu rendras fier ta maman, hein ? Ta maman a beaucoup souffert, elle te racontera peut-être quand tu grandiras ou peut-être même jamais mais tu sais, malgré tout elle est debout sur ses deux pieds. Tu peux être fier d'avoir une maman comme elle. Très fier.

Je fais un petit sourire en coin avant de sortir de la salle. Je rejoins Mina et on attend que les deux se réveillent. Mon père et le père d'Emin viennent d'arriver.

- La patiente Syhem Mubarak vient de se réveiller. Nous dit le médecin.

Et on se met à courir vers sa chambre. J'attends que tout le monde soit réuni et qu'Emin soit réveillé pour leur annoncer la nouvelle. Une très bonne nouvelle.

La Belle et le DjîhādîsteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant