Quoi ?
- Mon père ? Dis-je en fronçant les sourcils.
Je rentre à l'intérieur sans attendre une seconde de plus. Mon père ? Il est avec eux ? Il est mort ? Je monte tous les escaliers puis je vois une porte ouverte. Je m'avance vers elle puis vois les hommes dedans.
Je m'avance peu à peu jusqu'à voir des corps au sol. Je pousse les hommes devant moi et me mets à chercher le corps de mon père. Je le trouve enfin avec une balle dans la tête. Je tombe à genoux devant lui.
- Baba ? Dis-je doucement.
Voyant qu'il ne répond pas, je cris de rage et détruis tout ce qu'il y a autour de moi. Ces chiens ont tués mon père ! Ils l'ont tués !
- Calme toi, Shehab. Me dit un des hommes.
Je lui donne un coup de poing et le pousse. Je sors de leur QG pour prendre l'air, j'ai l'impression d'étouffer. Mon père est mort... MON PERE EST MORT !
Je vois Anis devant moi. Je l'attrape par le col et le fixe désespérément.
- T'as entendu, mon frère ? Dis-je en riant tristement, ils... ils ont pris un homme qui ressemble à mon père et l'ont tués. Tu viens ? On va à la base militaire, je vais te prouver que mon père est en vie. Viens !
- Shehab... Calme toi. Qu'Allah lui fasse miséricorde. Dit-il en soupirant.
Je le lâche d'un coup et recule lentement. Mon père est mort, je le réalise peu à peu mais il est partie ! Mon modèle, mon héros, ma famille. Il n'a jamais encore rencontré ma femme ni mes futurs enfants. Baba...
- VOS MAISONS SE FONT ATTAQUER ! Entendis-je.
Anis me regarde et on se met à courir vers ma voiture. Il monte avec moi et je roule jusqu'à ma maison. Je sors rapidement mais vois que la porte est cassée. Oh non... Non, non, non, non !
SYHEM
J'entends le bruit d'explosion dehors. Ma respiration s'accélère quand j'entends des hommes frapper la porte. Je cours me cacher derrière le lit avec Mina. Elle est encore blessée... comment je vais faire ?
J'entends la porte se casser, je me cache du mieux que je peux et j'essaie de contrôler ma respiration pour ne pas faire de bruit. Mina sort quelque chose de sous son niqab et me le tend. Une arme à feu. Je la prends avec les mains tremblantes.
- Cherchez ici. Entendis-je.
Des hommes ouvrent la porte de la chambre et entrent. Où nous cacher ? Un homme nous trouve en souriant.
- J'AI TROUVE DEUX FEMMES ! Crie-t-il.
Ils nous prennent et nous emmènent dehors. On ne peut même pas se débattre ni fuir. Qu'est-ce qu'ils vont nous faire ? Et surtout, qui sont-ils ? Ils nous font monter dans un camion puis ils nous bandent les yeux.
Quelques minutes plus tard, ils nous font avancer puis j'entends des bruits de portes s'ouvrir puis se fermer. Un moment, ils s'arrêtent et nous font asseoir sur des chaises. Je sens quelque chose m'entourer. C'est une corde.
Ils me retirent ensuite le bandeau de mes yeux, je suis dans une pièce sombre, je suis seule avec un seul homme face à moi. Je commence à avoir peur.
- Où est Mina ? Lui demandais-je.
- On va la retourner à son pays, elle se fera jugée là-bas puis ira en prison. Me dit-il en souriant.
Il met son masque sur son visage puis tourne autour de ma chaise. Il s'arrête et se met face à moi. Il dévoile mon visage puis se baisse à ma hauteur.
- Epouse de Shehab, pas mal. Dit-il en riant. C'est dommage que tu sois tombée dans leur piège.
- Lâchez moi ! Je suis innocente ! Le suppliais-je.
- Ne redis plus ça. Tu adhères à Daesh, tu sais ce que ça veut dire ? Tu adhères au terrorisme, au viol, au meurtre et décapitations d'innocents. Tu portes le symbole de soumission sur toi et t'oses me dire que t'es innocente ? Dit-il en serrant mon bras.
Il sert très fort.
- Je porte le symbole de soumission à Allah seul ! Je me désavoue de ces hommes, je ne fais pas partie d'eux ! Dis-je en grimaçant.
- Tu te désavoue donc de ton mari ? Me demande-t-il.
- Non... Oui... je ne sais pas. Son père l'a forcé à rester, sinon il serait depuis longtemps ! Lui dis-je.
Il se met à rire d'un coup.
- Regardes où t'as amené ta naïveté ! Personne ne l'a forcé, il l'a fait de son plein gré. Tu te rappelles de l'attentat de Charlie Hebdo en France ? Ils l'avaient planifiés avec l'autre chien, "Anis". Dit-il.
Il ment. Il ment ! Shehab n'est pas comme eux. J'en suis sûr Shehab n'est pas comme eux.
- Dis moi maintenant, c'est quoi leur prochain plan ? Me demande-t-il.
- Je ne sais pas. Dis-je.
- Tu sais. Si tu me le dis, on pourra sauver des milliers d'innocents. A moins que tu sois avec eux et que tu veux voir le sang des infidèles couler ? Me dit-il d'un ton froid.
- Non ! Je n'en sais rien... Je suis une femme, ils en parlent seulement entre hommes ! Dis-je, déséspérément.
- Je vous déteste, je vous déteste jusqu'au dernier et je jure que vous aller morfler avec moi et les autres ! Me menace-t-il.
Il me donne ensuite un coup dans le ventre avant de me cracher dessus et partir. Je me mets à pleurer. Qu'est-ce que j'ai fais, ô Allah, pour mériter ça ?
ANIS
- ILS L'ONT PRIS ! ILS L'ONT PRIS ! Crie-t-il.
Shehab devenait fou. Il criait, brisait tout ce qu'il trouvait. Tout ce qui était devant lui. Moi, je reste calme même si au fond de moi, je meurs de rage.
Ils s'en prennent au plus faible car ils savent qu'ils n'arriveront jamais à nous atteindre. Le calife en premier puis moi, en deuxième. On est plus puissant qu'eux et ils le savent.
- FAIS QUELQUE CHOSE ANIS ! ON DOIT LES RETROUVER ! Me crie-t-il.
Réfléchis Anis. Réfléchis. Où ils ont pu partir ?
- C'est quoi ça ? Demandais-je.
- Tais toi et écoutes. Me dit ma soeur.
Je regarde la télé et voit une sorte d'entrepôt, ça fait vraiment peur, c'est le genre d'endroit qu'on évite. La place autour est un peu flouté, comme si... Comme s'ils ne voulaient pas qu'on sache l'endroit.
"Ici présent, nous sommes dans l'exécutoire des forces kurdes. La tranche d'âge des terroristes qui y sont tués va de dix-huit ans à plus de cinquante ans..."
- Attends moi ici, Shehab. J'arrive bientôt. Le prévenais-je.
Il hoche la tête et je m'en vais. J'arrive Syhem. J'arrive.
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La Belle et le Djîhādîste
Teen FictionAlors que la guerre éclate en mars 2011, des milliers de civils se font tuer. En 2014, le groupe terroriste, Daesh, prennent Raqqa. Ils étaient vus dans la ville comme «héros» à leur entrée. Ils étaient doux avec les enfants, ils leur offraient des...