Chapitre 10 : Le renard

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Volpe

Rossi, le Commandant veut te voir.

— Si tu veux dormir, rentre chez toi. T'inquiètes pas pour nous, on sera bien mieux sans toi.

Les policiers rirent à cette mauvaise blague et le brun les fixa tour à tour, désintéressé.

Cela faisait sept ans qu'il exerçait ce métier, sept ans qu'il côtoyait les mêmes collègues, sept ans qu'il les trouvait ennuyeux à mourir.

Il bailla sans aucune honte et se frotta les cheveux, avant de s'étirer paresseusement.

— Tu sais pertinemment que je peux pas... Il faut bien quelqu'un pour relever le niveau intellectuel de l'équipe. Sauf si vous pensez être capable d'aligner deux réflexions...

— Répète un peu ça pour voir ?!

— Aucun respect pour ses aînés ! Je rêve !

Ignorant les complaintes qui se manifestaient contre lui, il vérifia s'il restait du café dans sa tasse. En voyant qu'il n'y avait même pas une goutte, son humeur dépérit.

Ces temps-ci, la caféine était devenue sa meilleure alliée. Ses cernes s'étaient accentués, et il savait que son teint était devenu plus pâle que d'habitude, faute de manque de sommeil et d'une bonne alimentation.

Les nuits devenaient de plus en plus courtes depuis qu'il recherchait activement des candidates potentielles pour l'opération Fleur. Sans succès, de ce côté-là.

La plupart préféraient retourner à leur vie, malgré l'injustice subie, par peur des représailles si elles venaient à se faire démasquer par l'ennemi. Ce qui était tout à fait compréhensible : peu de personnes seraient prêtes à risquer leur vie pour une cause qui semblait sans espoir.

Mais cela ralentissait le mouvement et mise à part la Rose Noire, il avait du mal à recruter.

Et si la Garde n'arrivait plus à rassembler d'autres recrues, que restait-il ? Les hommes qui pouvaient passer inaperçus, c'était rare. De plus, on ne s'improvisait pas espion. Même lui, qui arrivait à faire double-jeu entre sa vie de policier et de résistant, jouait avec le feu.

Et quand bien même il trouverait de nouveaux agents, il était devenu difficile de rentrer dans les gangs.

Ils avaient tous leurs propres règles et des conditions d'entrée. Des fois, on pouvait demander d'assassiner une cible. D'autres fois, de se faire torturer pour prouver qu'on avait rien à cacher. Le candidat pouvait aussi se faire surveiller pendant un an avant de finalement rejoindre les rangs.

Trop de policiers sous-couverture avaient été tués à cause de ça.

Depuis, la Garde avait dû faire profil bas. Et les tactiques avaient changé aussi.

L'avantage des femmes – si on pouvait appeler ça un avantage, c'était qu'elles étaient invisibles même quand elles étaient présentes.

Et de ce fait, on les sous-estimait.

— À votre place, je ferai attention, annonça-t-il sur un ton moqueur, en se relevant. Continuez comme ça. Avec vos cerveaux d'escargots, je serai le prochain promu capitaine. Quoi ? Vous voulez que je répète plus lentement ?

— Va voir le chef ! C'est pas un jeunot qui...

Blablabla.

Il quitta ses collègues qui le narguaient avec un flegme monstre, les mains dans les poches. Il prit ensuite l'ascenseur jusqu'au dernier étage du commissariat, en pensant à toute la quantité de travail qui l'attendait et c'était bien parti pour faire une nuit blanche.

LA FLEUR DU MAL [MAFIA ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant