Chapitre 15 : Assaut

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Je clignai plusieurs fois des yeux, la bouche complètement sèche quand nos regards se croisèrent.

Le hasard était contre moi.

Pour une fois que je voulais être loin de lui, je me retrouvais à ses côtés quand sa vie était en danger.

Il regarda derrière moi et découvrit mon poursuivant inconscient. Je serrai des dents quand son regard s'agrandit, puis l'adrénaline retomba. Je commençai à trembler. Fort.

Ma respiration s'accéléra et ce furent ses mains puissantes sur mes avant-bras qui empêchèrent mes jambes de faillir.

S-Signore, j-je suis désolée ! balbutiai-je comme Clemente plus tôt. Je ne vous ai pas reconnu, j'ai... J-je...

Je ne savais pas quoi lui dire. Mon cerveau ne suivait plus. La minute d'avant j'étais en train d'assommer un type pour ma survie, et maintenant j'étais face au dernier héritier des Verratti.

Il le remarqua et il me lâcha pour me laisser respirer et s'adresser dans l'obscurité derrière nous.

— Ramenez-le. Ne le tuez pas. On interrogera celui-là.

— À vos ordres, chef !

Deux hommes sortirent de l'ombre et récupérèrent le corps tandis que je reculai et je me collai contre le mur pour me soutenir. En plissant des yeux, je remarquai qu'il y avait encore un de ses hommes plus loin, qui attendait des ordres.

Une fois le prisonnier débarrassé, Luca Verratti se tourna vers moi.

— Où sont vos coéquipiers ? Ils ont été blessés ? Ou ils vous ont laissé seule ?

Sa voix était calme, mais son dernier mot fut particulièrement abrupt. Et son ton me mit la puce à l'oreille : j'allais devoir choisir minutieusement mes prochains mots.

— N-Non ! O-On a eu l'annonce d-des intrus et...

Bon sang ! Reprends-toi ! REPRENDS-TOI !

Je ne faisais pas la fière. Et dire que c'était moi plus tôt qui avais interrompu mon coéquipier parce qu'on avait pas le temps ? Honte à moi. J'étais en train de claquer des dents.

— Et on m'a fait comprendre de p-partir... J'allais vers la sortie mais... Le type m'a vu avant que...

Ma voix monta dans les aigus, et je m'interrompis brusquement quand je manquai de m'étrangler avec ma salive.

Il me laissa un instant pour aller récupérer ma chaussure que j'avais fait tomber et me la donner.

— Allez vérifier si la voie est libre pour elle.

Son nouvel ordre, destiné à personne en particulier, confirma qu'il restait bien un mafieux. Je le vis arpenter le conduit et disparaître quand je me penchai pour remettre mon mocassin.

Quand je me relevai, Luca posa sa main gantée sur mon épaule et je respirai sans le vouloir son parfum. Il sentait le frais, l'extérieur, la forêt. Une fragrance corsée, de musc peut-être, mais la note de lavande rafraîchissait l'ensemble.

Il me fixa quelques secondes en train de me calmer.

— Pour cette première mission sur le terrain, je conçois que ce n'est pas un début idéal. Ça a dû vous secouer.

Une minute...

— On a entendu un hurlement et c'est ce qui nous a attirés ici. Je vous ai vu vous battre Nera et je dois dire que vous m'impressionnez.

Il essaye de me réconforter ?

Je me fis rage pour ne pas laisser paraître mon choc.

— Vous avez été courageuse.

LA FLEUR DU MAL [MAFIA ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant