Chapitre 18 : Injustice

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Les jours suivants, il avait fallu que je trouve un subterfuge pour laisser un message à la Garde.

J'avais obéi au médecin en restant au lit – quelle prostituée serait si pressée de retourner au travail quand elle pouvait profiter du gîte et du couvert gratuit chez des riches ? Mais les jours défilaient et je craignais que Volpe pense qu'il m'était arrivé quelque chose.

Une semaine plus tard, j'avais demandé à Ottavia s'il était possible d'aller prendre l'air sur le territoire et, ayant peut-être pitié de me voir passer mes journées enfermée alors qu'il faisait beau dehors, elle avait accepté.

Malheureusement, elle ne m'avait pas laissé aller seule et elle m'avait attribué un mafieux pour s'assurer que je n'ai pas de complication. Ce qui était absurde. J'avais juste l'épaule touchée, pas mes jambes.

Heureusement, ça n'avait rien changé à mon plan.

On m'emmena en ville et sous l'œil de mon garde, j'avais fait le tour des rues commerçantes et j'étais allée au kiosque pour m'acheter le journal, avant de m'installer à un café et de le lire.

Ennuyé, le mafieux était allé se griller une cigarette au coin de la rue, sans savoir que la kiosquière était une Fleur et qu'elle m'avait remis un journal codé où des lettres avaient été entourées sur des pages.

Il y a deux semaines, Volpe m'avait laissé un message.

V i V A n T e ?

Quand je finis mon café, je payai la serveuse aux yeux bleus et, en prenant mon argent, elle prit mon reçu avec, qu'elle fourra dans sa poche.

Reçu sur lequel j'avais noté ma réponse.

Puis elle croisa pendant une demi-seconde mon regard avant de tourner les talons en direction d'une autre table, comme si de rien n'était.

Une autre Fleur.

J'étais peut-être seule au Manoir, mais les femmes étaient là, à l'extérieur.

Trois jours plus tard, Zeta vint me rendre visite dans ma chambre avec un bouquet de fleurs.

— Pas trop mal à l'épaule ? me demanda-t-elle. J'avais dit qu't'étais une suicidaire !

Ça avait au moins eu le mérite de me faire décrocher un sourire. Un sourire dépité. Mais un sourire.

— Tiens, c'est pour toi, d'la part de Pearl.

Avant qu'elle ne l'arrange dans le vase sur ma table de chevet, je quittai le lit pour les prendre et les admirer. Je souris et je la remerciai puis j'attendis qu'elle parte pour défaire le bouquet.

Je m'emparai de l'emballage et je le retournai de tous les côtés. Puis je vis, dans un coin, écrit en minuscules :

TU AS SAUVÉ QUI ?!
HA ! HA ! HA !

TU VEUX MA MORT ?

Es-tu sûre que tu as fleuri dans mon jardin ?

- Ton renard préféré

« Es-tu sûre que tu es dans mon camp et pas le leur ? ».

Je grinçai des dents avant de déchirer son message et de le plonger dans l'eau du vase avec les fleurs.

Rien que de lire ça, je pouvais entendre sa voix me narguer dans la tête. Quel fou. Quel monde barjo. Il avait fait tout cet effort pour se foutre de moi.

Mais c'était moi la première déçue, pas lui.

Non seulement j'étais désormais connue, mais en plus, j'attirais les regards. Même le Capo Gregorio était venu me rendre visite pour m'apporter une boîte de chiacchiere pour me souhaiter un bon rétablissement.

LA FLEUR DU MAL [MAFIA ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant