Chapitre 47 : Retrouvailles

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La journée avait à peine commencé qu'on nous avait annoncé le retour de Lucia Verratti.

On nous avait convoqué dans le hall d'entrée pour l'accueillir, et la pauvre Lucetta avait encore les yeux endormis. Elle était loin d'être la seule. Même Vania qui avait fait la maline hier soir, avait des cernes sous les yeux. Les paupières de Cécile se fermaient naturellement. Et je luttai pour ne pas bâiller, pendant que je faisais les lacets de l'enfant.

— Que tu es si coquette ainsi, la complimentai-je.

Sa nourrice l'avait vêtue d'une robe bleu clair fleurie et d'un chandail blanc au cas où elle aurait froid.

Elle plongea ses yeux dans les miens et je lui fis un clin d'œil. À mon grand étonnement, elle essaya de faire de même, mais à la place, elle ferma juste les yeux.

Je lui adressai un faible sourire avant de me relever et de me positionner derrière elle.

Les Capos étaient en train d'arriver un à un avec une petite poignée d'hommes à leurs talons. Une flopée d'employés de maison lustrait à la dernière minute les escaliers et un majordome supervisait les tâches avec Donna. Cette dernière courrait de droite à gauche, paniquant à voix haute qu'elle n'avait toujours pas reçu le cabillaud pour ce midi et qu'il y avait encore mille choses à faire.

Puis enfin, Luca Verratti nous rejoignit.

Il descendit les escaliers, ses yeux rivés sur les boutons de manchette qu'il fermait. Il avait rejeté ses cheveux légèrement humides en arrière, signe qu'il devait sortir de la douche et il était bien plus frais que toute notre équipe réunie.

Comme s'il avait senti que je le regardais, il leva la tête et nos yeux se croisèrent immédiatement. Je sentis mon estomac se nouer et mon premier réflexe fut de regarder ailleurs, craignant qu'on nous découvre se regarder, ce qui était absolument ridicule. Deux personnes avaient le droit de se regarder, non ?

Arrivé dans le hall, il salua ses capos, ses hommes et quand il marcha vers nous, vers moi, mon cœur s'emballa de plus belle. Ce qui était franchement ridicule. Je l'avais vu hier soir. Nous avions dansé ensemble. Nous avions discuté. J'avais même fait ma maligne auprès de Vania... Et maintenant qu'il était à quelques mètres de moi, je n'arrivais pas à garder mes idées claires ?

Ce n'est pas un crime de le regarder... Vaut mieux ça que repenser à Enzo...

Toutefois, alors que je pensais idiotement qu'il était venu me voir, il s'abaissa pour attraper gentiment le visage de Lucetta et l'embrasser sur le front.

Ça t'apprendra de rêvasser !

Dieu merci, je ne rougissais pas facilement. Il en fallait beaucoup pour me mettre dans cet état. Personne ne vit mon embarras et je m'efforçais de rester stoïque.

Il se releva et dit quelque chose à Ottavia, mais ça entra dans mon oreille et ça sortit de l'autre, parce que j'étais à présent concentrée ailleurs. Plus précisément, sur son torse qui se soulevait et s'abaissait tranquillement. Les deux premiers boutons de sa chemise étaient ouverts et ses mèches de cheveux blondes s'égouttaient dans son cou. Pour couler plus bas, sous sa chemise et...

Les portes s'ouvrirent.

Lucia Verratti entra, suivi d'un chauffeur qui portait sa valise.

Et il y eut d'abord un petit silence religieux dans le hall d'entrée.

Quant à moi, je ne pensais qu'à une seule chose : est-ce que la fille de Vito Verratti était elle aussi une menace ?

Sorella.

LA FLEUR DU MAL [MAFIA ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant