Le baiser de James ne dura pas plus de deux secondes qu'il fut brutalement tiré en arrière et plaqué contre le mur avant même qu'il ne puisse réaliser ce qu'il lui arrivait. Et moi aussi.
Luca s'était rué vers nous avant de s'interposer. Et il avait calé son bras contre le cou de James comme il l'avait fait avec le client bourré de notre première rencontre.
— Comment osez-vous ?! vociféra-t-il, furieux. Comment osez-vous la toucher ?! Vous ?!
Il pensait que James avait profité de moi.
Je ne m'attendis pas à une réaction aussi vive de sa part et c'était quand je vis l'Américain devenir de plus en plus rouge que je m'emparai du bras de Luca pour attirer son attention.
— Boss ! Lâchez-le ! C'est ma faute ! Il était mon client et... Boss ! Arrêtez ! Vous l'étouffez !
Luca m'ignora et je pris sérieusement peur.
Je ne l'avais jamais vu ainsi.
Son regard était si noir, rivé sur James qui donnait des petits coups sur son bras.
— Je vous en supplie ! criai-je en essayant de les séparer. C'est un ami !
Il me jeta finalement un regard du coin de l'œil et il serra la mâchoire en voyant mon expression.
Il lâcha James qui toussota et tapa sa poitrine tandis que Luca l'ignora pour se tourner vers moi.
— Un ami ? répéta-t-il. Je ne savais pas que vous laissiez vos amis vous embrasser ainsi.
— Ne soyez pas... Dur avec elle, articula James entre deux raclements de gorge. Ma muse m'a tellement manqué que j'ai retrouvé mes vieilles habitudes.
J'ouvris la bouche en grand, estomaquée par ses mensonges.
Venait-il de me sauver ou voulait-il mourir ?
Je vis le visage de Luca se décomposer sombrement.
Et sans prévenir, il lui asséna un sacré coup de poing au visage qui fit tomber le pauvre Américain par terre. Ce dernier poussa une plainte douloureuse et je vis du sang s'écouler de son nez.
— Je vois que Gregorio a fait appel à un guignol. Si ce guignol n'est pas capable de respecter les femmes de l'organisation, il aura affaire à moi. Je ne vous raccompagne pas, Hamilton. Je laisse les déchets retrouver tout seul leur poubelle naturelle.
La mine fermée, Luca me fit un signe de la main pour m'indiquer de le suivre et il passa devant moi.
Je ne le suivis pas tout de suite, inquiète pour James... Mais je tombai des nues quand ce dernier me fit un clin d'œil et qu'il leva son pouce pour me dire que le tour était joué. Et il ne semblait même pas vraiment souffrir, comme si tout ce quiproquo l'avait plus amusé qu'autre chose.
C'était un malade.
Il venait de se mettre à dos Luca Verratti.
En avait-il conscience ? Aimait-il vivre dangereusement ?
Moi aussi d'ailleurs... J'aurais dû lui demander de me toucher ailleurs. Pas dans ce couloir où Luca menaçait de revenir d'un moment à l'autre.
Je lui fis une grimace embarrassée en guise de remerciement et je suivis Luca qui m'emmena à son bureau dans un silence de mort.
Quand on entra dans la pièce, je n'osai même pas parler.
Je sentais sa colère rendre l'atmosphère palpable.
Je n'avais pas vu Luca ainsi depuis... Ah c'était vrai, jamais. Pour le meilleur ou pour le pire, j'avais toujours réussi à être dans ses petits papiers.
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LA FLEUR DU MAL [MAFIA ROMANCE]
Historical FictionLa ville portuaire de Fiore est souillée, sous l'emprise de la pègre : jeux d'argent, prostitution, combats clandestins, les activités illégales pullulent depuis plus de vingt ans. Au milieu de tout ça, Nera, une jeune habitante de 23 ans voit sa vi...