Chapitre 81 : Massacre

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Je ne me préoccupai même pas de savoir comment ils pouvaient être là si l'Opéra avait explosé. Ni l'intérêt de revenir sur les lieux du crime s'ils avaient tué Pearl. Je ne pensais à aucun de ces détails, comme toutes ces fois où j'avais laissé la colère se nourrir de mes émotions plutôt que de mon intelligence.

Toutes ces fois où j'étais devenue juste une imbécile, ne réfléchissant pas aux conséquences, puis après coup, culpabilisant pour mes actes.

Mais à la différence des autres fois, c'était qu'il n'y avait même plus de conséquences.

Le plan de la Garde avait visiblement échoué si tous les membres étaient en train de se faire tuer un à un. Je ne savais pas où je pouvais retrouver Volpe. J'avais fui les Verratti, après avoir prévenu James qu'il y avait une bombe. Donc s'il avait survécu et qu'il m'avait vendue, j'étais déjà foutue. Et même s'il ne m'avait pas dénoncée, on ferait le lien entre mon départ et l'explosion.

Autrement dit, plus rien ne m'attendait.

Ce soir, j'allais être tuée par les Verratti.

Je reniflai une dernière fois, me rassurant que s'il m'arrivait quelque chose, au moins il y aurait Pearl et Raf de l'autre côté.

— VOUS L'AVEZ VUE, OUI OU NON ?! gueula un homme de la cinquantaine, mal rasé. LA PUTAIN DES VERRATTI !

Il était à l'entrée et jetait tout ce qu'il trouvait sur le comptoir par terre, effrayant les nouvelles qui essayaient de fuir discrètement vers les escaliers. Il était suivi d'un deuxième homme, sur le seuil de la porte qui surveillait la rue.

Des prostituées me virent m'approcher et je leur fis un signe de tête pour leur dire de monter. Ni une ni deux, elles commencèrent toutes à courir. Cela alarma l'homme et quand il leva la tête, il me reconnut tout comme je l'avais reconnu.

Il ne faisait pas partie des élites de Dante qui avait clairement des préférences pour ceux qui excellaient dans la baston. Celui-ci était juste médiocre. Sa grande carrure était son seul avantage.

Je commençai à courir vers lui et je lançai mon manteau pour l'aveugler. Quand il voulut s'en débarrasser, je me jetai sur lui pour l'obliger à reculer. Il tituba et tomba à la renverse, le faisant entrer en collision avec son collègue dehors.

Je sentis de nouveau l'air gelé me glacer le corps.

— CONNASSE ! APRÈS TOUT CE QUE LE CAPO A FAIT POUR TOI ! rugit-il en jetant le manteau sur le côté et en se relevant.

Dante ?

ON LUI AVAIT DIT QUE C'ÉTAIT PAS UNE BONNE IDÉE DE FAIRE CONFIANCE À DES GONZESSES ! TU L'AS TRAHI ! TU NOUS AS TOUS TRAHIS !

— Trahis...? répétai-je, brusquement insensible. Vous ? Ridicule. Je n'avais aucune loyauté dès le départ. Avez-vous tué Pearl ?

Il me dévisagea, rouge, sans comprendre.

— Arrête de lui parler ! gronda son acolyte. C'est qu'une putain qui mérite juste qu'on lui fourre toute la merde du monde dans son cul ! Attrape-la ! Dante nous a dit de la ramener en vie !

Quand le plus grand commença à faire quelques pas sur le côté pour tenter de m'approcher, j'enlevai mes escarpins. Mes pieds rencontrèrent la neige et je me penchais pour les ramasser. Il pensa à une ouverture et quand il tenta de me toucher, je me relevai brusquement et le cognai à la mâchoire avec une des chaussures, dans un mouvement d'uppercut.

Je le frappai une deuxième fois, puis une troisième en esquivant ses poings et du sang commença à s'écouler au nez. Je me tournai rapidement pour faire face à son collègue qui avait sorti un couteau et était prêt à me planter pour me récupérer.

LA FLEUR DU MAL [MAFIA ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant