Chapitre 64 : Désillusion

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Luca retrouva Andrea dans la cuisine.

Il était avec Dante. Ils semblaient se disputer pour ne pas changer et entre les deux, il y avait Donna qui les regardait, soupirait, secouait la tête, mais souriait, habituée à ces deux « canailles » qu'elle disait affectueusement et qu'elle connaissait depuis plus d'une dizaine d'années.

— Tu sais pas dire merci ? Même ce mot c'est trop ? rouspéta Andrea.

Dante croqua à pleines dents la pomme qu'il tenait.

— Blablabla, c'est grâce à mes hommes que l'organisation fonctionne. C'est nous qui la défendons. Je vois pas pourquoi je dirai merci pour la bouffe, on a gagné ce droit.

— Droit ? Espèce d'homme des cavernes ! Quand tu vis en communauté, c'est la moindre des choses de dire merci ! Donna n'a pas à te cuisiner ses bons petits plats !

— Ça ne me gêne pas tant que vos estomacs sont remplis, soupira la cuisinière.

— Arrête de lui donner raison, s'exaspéra Andrea. C'est comme ça qu'il n'apprendra jamais ! Regarde-le !

Dante continuait à manger machinalement sa pomme, comme si la conversation ne le concernait pas le moins du monde, mais il se trahit quand le coin de ses lèvres se souleva dans un sourire moqueur face aux deux qui le fixaient.

— Allez, allez, arrête de chier dans ton froc. C'est pas grave, t'es juste jaloux.

Et sur ces mots, Dante leva un bras et entoura les épaules de la petite cuisinière qui secouait la tête, fatiguée, comme si à la place d'avoir deux adultes de trente ans, elle avait deux gosses qui se chamaillaient.

— L'enfoiré, lâcha Andrea avec un sourire mauvais. Oh je vais le tuer. Où sont les bananes Donna ? Je vais les lui fourrer dans son gosier il va voir. OÙ. SONT. CES. BANANES ?!

— Andrea.

Ils ne l'avaient pas vu arriver et Andrea se tourna vers lui.

Il vit le visage de son ami d'enfance s'éclairer à sa venue, soulagé de le voir. Il allait probablement l'inclure dans la conversation, mais Andrea s'arrêta net en voyant la mine qu'il affichait.

Il jeta un regard silencieux à Donna et cette dernière comprit immédiatement le message.

— Je n'aime pas les disputes, déclara-t-elle en enlevant son tablier et en le posant sur le comptoir. Et vous n'avez pas intérêt à tacher ma cuisine sinon je vais vous faire passer la serpillière.

— T'inquiètes pas, il n'y a qu'un barbare ici, déclara Andrea en croisant des bras et en jetant un coup d'œil à Dante.

Ce dernier allait ouvrir la bouche mais il la referma aussitôt. Il secoua finalement les épaules et fit un mouvement de la tête, admettant lui-même que c'était vrai.

Donna quitta les cuisines et Luca s'approcha d'Andrea en ignorant Dante qui finissait son fruit.

— Eh bien ? S'enquit son ami. Tu en fais une tête. Si c'est au sujet des Dra...

— Nera.

Dès qu'il entendit son prénom, les sourcils d'Andrea se froncèrent et les coins de ses lèvres s'arquèrent dans une forme de déplaisir. Et à son manque de surprise, Luca comprit qu'il savait que ce sujet allait tomber tôt au tard.

— Eurk, pas pour moi, intervint Dante. Je me la coltine déjà assez la fillette.

— Tu devrais rester, l'interrompit Andrea. Ce que je vais dire, ça te concerne aussi. Luca, si tu es énervé parce que je l'ai mise sur la touche, le problème c'est pas moi. C'est toi.

LA FLEUR DU MAL [MAFIA ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant