Chapitre 46 : Complices

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— Avec un simple regard, tu peux savoir de quelle trempe est fait ton opposant. Et j'parle pas des muscles d'une personne mais de sa posture, m'avait expliqué Dante une fois.

Ça avait même été un des rares moments où le Capo avait abordé de la théorie. Il s'était ensuite approché de moi et s'était emparé de mes épaules pour me mettre droite comme un i.

— Certains masqueront leur posture donc il faut voir comment ils se déplacent. Garde en tête qu'un bon combattant, quand il est sur ses gardes, sait répartir son poids sur son corps. Prend l'exemple de tes jambes quand tu marches.

Il avait bloqué ma jambe droite contre la sienne.

— Tu devras mettre une partie de ton poids sur la jambe que tu vas bouger en premier. Comme ça, si on te surprend, tu maintiendras ta posture. Tu te rattraperas. Action, réaction. Toujours. Tu piges dans la caboche ? Toujours.

Vania venait de faire ça.

Au moment où elle était tombée à terre, elle s'était immédiatement relevée en se propulsant en avant et en s'aidant de sa jambe gauche.

Je n'avais pas eu le temps d'être surprise qu'elle avait contre-attaqué en m'envoyant son poing fermé dans la figure et j'avais rapidement baissé la tête avant de me jeter sur elle et de la tacler en enroulant mes bras sur sa taille.

Quand on tomba toutes les deux à terre, on entendit la voix de Cécile s'élever dans l'autre couloir.

— Tu as entendu ça ? demanda-t-elle à sa partenaire avant de parler fort : Qui est là ?!

On s'était alors échangé un regard.

Et nous avions eu la même idée.

Nous avions beaucoup de choses à se dire mais nous ne pouvions pas nous permettre d'être retrouvées au risque de dévoiler des choses qu'on ne voulait pas.

Ni une ni deux on se leva et grâce au tapis du couloir qui amortit nos pas, on se faufila furtivement dans le salon le plus proche. Je grimaçai quand la porte grinça au moment où on la ferma derrière nous.

Vania s'éloigna de moi et je plaquai mon oreille contre la porte pour vérifier où était Cécile et l'autre femme.

Elles discutaient à voix basses au loin.

— Qu'est-ce que tu me veux Nera ? C'est vraiment impoli de tirer les gens comme ça, déclara Vania à voix basse. On te l'a jamais dit ?

Je fronçai mes sourcils et me retournai vers elle. Elle était en train de marcher dans le salon, en passant distraitement sa main gantée sur les objets autour d'elle, comme une cambrioleuse dans une salle aux trésors.

On va vraiment devoir jouer à ce jeu-là ? Le jeu de l'ignorance ?

— Nan, ce n'est pas mon problème, répondis-je, impassible. Tu verras ça avec Andrea.

— Mmh ? Voir quoi ?

On allait jouer à ce jeu-là.

Trois semaines s'étaient écoulées depuis que j'avais intégré l'escouade et j'avais eu le temps d'observer ses membres. J'avais aussi eu le temps d'échanger avec Andrea qui était venu plusieurs fois me voir en soirée, pour découvrir ma progression.

Je lui avais émis mes doutes.

Et j'avais suspecté deux personnes.

Cécile et Vania.

Ophélia avait été hors du lot depuis le début. Malgré son animosité à mon égard, je n'avais jamais vu une femme aussi investie qu'elle, dans l'organisation. Les Verratti étaient vraiment sa famille. Quand elle ne travaillait pas avec nous, elle rejoignait sa mère dans les cuisines et elle avait même été celle qui nous rapportait du rab au dîner.

LA FLEUR DU MAL [MAFIA ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant