La salle de bain était aussi luxueuse que le reste de la suite.
Dans le style de l'Art déco, les murs étaient revêtus de carreaux noir et blanc. L'immense baignoire ovale qui occupait le centre de la pièce et dans laquelle nous étions emboîtés, reposait sur des pattes en laiton doré en forme de griffes. Les robinets avaient la même matière, tout comme les porte-serviettes. Le lavabo était encastré dans un comptoir en marbre noir, contrastant avec le marbre blanc du sol.
Les peignoirs et les serviettes sur les étagères, étaient en coton épais. On y avait brodé en doré le logo de l'hôtel. Un H capital encerclé. Rien qu'à les regarder, je m'imaginais à quel point ils seraient si doux au contact de ma peau.
Je pourrais passer une vie au bordel, que je ne pourrais toujours pas m'accorder une nuit dans ces lieux. Mais il avait suffi que Luca montre une carte, un simple bout de carton, pour qu'on lui donne la crème de la crème.
Même les produits disposés provenaient de marques célèbres. Des produits cosmétiques américains Elizabeth Arden, aux petites fioles d'échantillon de Guerlain. Et je ne savais pas de quelle marque était le savon que Luca était en train de passer sur mon dos, mais il sentait divinement bon.
Quelque chose entre la vanille pour la douceur, le jasmin pour le floral et le citron pour la fraîcheur.
J'avais les bras autour de son cou. Ma tête était posée paresseusement sur son épaule et l'eau cachait la moitié de nos corps. Mes seins écrasaient gentiment son torse. Luca avait calé son dos contre l'immense baignoire, et ses jambes étaient allongées, tandis que les miennes étaient croisées autour de sa taille.
Je soupirai de pur bonheur quand il caressa doucement le long de ma colonne vertébrale avec le savon. Je lâchai même un long gémissement, les yeux fermés, incapable d'aligner deux pensées.
Je n'avais jamais connu une telle expérience.
Et cela contrastait avec les moments post-coït du bordel, quand les hommes me laissaient en ruine. Tout ce que je voulais faire, c'était me laver l'intérieur et l'extérieur pour purger leur odeur et leur fluide.
Mais avec Luca, je ne voulais que prolonger le moment. Il m'avait montré c'était quoi, de faire l'amour. Et il lavait si gentiment ma peau que, si je n'avais pas été aussi fatiguée, j'aurais pleuré.
Pas de tristesse, mais plutôt de libération.
Il m'avait prouvé que je pouvais goûter à une vie normale. Et surtout, il m'avait prouvé que bien que je me fusse vendue à d'autres hommes, il m'accepterait.
Il lâcha un petit rire quand il m'entendit gémir de nouveau. Ce n'était pas de ma faute. Sa main était remontée jusqu'à ma nuque, provoquant des chatouilles dans mon ventre.
— Vous me faites penser à un chat, vous l'ai-je déjà dit ? J'ai l'impression d'entendre des ronronnements...
— Ne... M'embêtez pas, réussis-je à articuler. Mmh... Et continuez... Je ne sens plus vos mains bouger...
Il rit de plus belle, attendrit par cet ordre inoffensif. Ou peut-être que mon culot l'amusa. Il restait un chef de la pègre après tout.
Il posa le savon sur le rebord et il me chuchota de me retourner. Je lâchai un petit râle frustré parce que j'avais été si bien calée contre lui, mais je lui obéis quand même.
Il replia ses jambes pour me permettre d'allonger les miennes et mon dos se cala contre sa poitrine. Ma tête se reposa dans le creux de son cou, au chaud, et il reprit le savon.
Il caressa tendrement mes épaules et mes clavicules et je me détendis de nouveau. Mais quand il descendit sur un de mes seins, je lâchai un petit gémissement lascif.
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LA FLEUR DU MAL [MAFIA ROMANCE]
Historical FictionLa ville portuaire de Fiore est souillée, sous l'emprise de la pègre : jeux d'argent, prostitution, combats clandestins, les activités illégales pullulent depuis plus de vingt ans. Au milieu de tout ça, Nera, une jeune habitante de 23 ans voit sa vi...