Chapitre 45 : Peur

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Luca était de retour de voyage d'affaires. Il nous surprit de sa visite, un soir, quand Liz et moi, on raccompagnait la fillette dans sa chambre et qu'on le rencontra dans le couloir.

Et je maudis mon cœur traître qui s'était permis de sursauter à sa vue. Qui avait eu l'audace de faiblir alors que ma tête faisait de son mieux pour rester lucide.

— Bonsoir mesdames. Bonsoir, principessa. Tu as passé une bonne journée ?

Lucetta exprimait peu ses émotions. Pour cause, elle ne riait ni ne criait. Mais on pouvait toutefois comprendre ce qu'elle ressentait si on était attentif à ses expressions du visage.

Son regard s'était subtilement agrandi en voyant son oncle et elle avait tendu ses deux petits bras vers lui.

Luca lui avait manqué.

Il n'en fallut pas plus à ce dernier qui se dépêcha de la soulever pour la caler dans ses bras. Il la serra contre lui, embrassa ses cheveux et entra dans la chambre avec elle. On le suivit et il nous demanda comment cela s'était passé en son absence.

— Elle s'est très bien tenue et fort heureusement elle s'est facilement adaptée à notre escouade, commença Liz. Ce qui est une excellente nouvelle.

— Mais elle a eu quelques cauchemars parfois, continuai-je un peu hésitante.

Il m'était déjà arrivé de l'entendre pleurer au beau milieu de la nuit quand j'étais de garde devant sa porte. Ne pouvant la laisser seule, j'avais souvent fini mon service dans sa chambre, en train de lui tenir la main. Cela avait été de même pour les autres filles.

Il fronça des sourcils en installant sa nièce sous la couverture. Il s'assit ensuite à son chevet et il posa une main sur son front.

— Je vois. Merci, vous pouvez disposer.

Liz s'exécuta, mais je ne bronchai pas.

— Vous savez... Elle avait vraiment du mal à s'endormir quand vous n'étiez pas là, finis-je par dire, après un moment à réfléchir à mes mots. Je pense qu'elle vous attendait.

— Vraiment ?

Sa voix avait baissé d'une octave.

Il se pencha ensuite vers sa nièce et il caressa tendrement son front. Et quand il se mit à lui chuchoter qu'il était de retour et qu'il était désolé d'avoir mis autant de temps, je commençai à tourner des talons, pour ne pas piétiner plus longtemps leur intimité.

— Vous pourriez lui lire une histoire avant de dormir, cela l'aiderait peut-être pour ses cauchemars. Mon grand frère le faisait. Ça marchait.

J'avais en pitié cette enfant qui n'avait rien demandé et qui vivait dans la crainte le jour et la douleur la nuit.

Mais alors que je marchais jusqu'à la porte, sa voix me tira de mes pensées.

— Je ne savais pas que vous aviez un grand frère, tesoro. Avez-vous un livre à me conseiller ?

Ma main se figea sur la poignée de la porte.

Et je sentis toute mon énergie me quitter à la réalisation de cette erreur.

Une erreur si grossière.

Venais-je tout juste de lui divulguer l'existence de Raf ?

Non, je n'avais pas fait ça.

Non... Hein ?

HEIN ?!

Les Fleurs de la petite Ida, répondis-je d'une voix égale en essayant de paraître naturel. C'est féerique, cela pourrait lui changer les idées.

LA FLEUR DU MAL [MAFIA ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant