Chapitre 20 : Loi

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Volpe regarda les alentours et observa le quartier résidentiel où les familles devaient dîner à cette heure-ci. Les rues étaient vides, mais il pouvait voir quelques personnes profiter de cette soirée d'été sur les terrasses, en train de fumer.

Il s'avança jusqu'au premier immeuble et il chercha la porte du gardien. Quand il la trouva, il tambourina sans retenue.

— Police ! Si vous êtes là, veuillez ouvrir !

Il avait reçu les dossiers d'investigation sur Raffaele Speranza – si on pouvait vraiment parler d'investigation. Il avait reconnu la patte de ses collègues qui avaient négligé leurs rapports, donnant à peine les détails de cette nuit d'hiver. Ils n'avaient même pas recueilli les témoignages des pêcheurs qui avaient recueilli le corps.

Il avait alors décidé de recommencer de zéro : qui était la victime, la scène du crime et les suspects – ou les coupables en l'occurrence.

C'était une certitude que c'était l'œuvre des Verratti.

Ils laissaient toujours une signature derrière eux avec le sang de leur victime, pour propager la crainte. Comme pour crier sur tous les toits : « Si vous vous en prenez à nous, voici comment vous finirez ».

Mais le véritable mystère de cette affaire, c'était le mobile.

Il comptait sur la détermination de Nera pour avoir des informations supplémentaires chez eux, mais pas une seule seconde il n'aurait cru qu'elle se prendrait une balle.

Il avait cru avoir un arrêt cardiaque.

Il pensait avoir insisté sur la discrétion avant tout. Ne pas se faire remarquer, c'était la chose la plus importante pour un espion, et elle avait sauvé qui ? Le fils du Parrain ?

Si elle avait été tuée, les Verratti auraient cherché plus que son nom pour en savoir plus sur elle.

— Police ! répéta-t-il en frappant de nouveau. N'essayez pas de me duper, je vous ai vu éteindre les lumières ! Si vous n'ouvrez pas, je vais...

La porte s'ouvrit à la volée.

Un petit homme bourgeois en peignoir, les joues rouges de colère, se montra sur le seuil.

— Qu'est-ce que vous voulez ?! J'ai rien à dire à la police ! C'est pas une heure pour déranger les gens !

Volpe l'ignora.

— J'ai des questions concernant la famille Speranza qui habitait au rez-de-chaussée. Veuillez coopérer et tout se passera bien. Vous les connaissiez ?

Son expression s'agrandit, légèrement surpris, avant qu'il ne croise les bras brusquement sur la défensive.

— C'est à propos du fiston c'est ça ? J'ai rien à dire dessus ! Dégagez !

Volpe soupira.

Pourquoi les gens pensaient toujours pouvoir tourner la conversation en leur faveur ? C'était absolument insupportable.

Il s'approcha alors du perron et avec un demi-sourire forcé, il reprit la parole.

— Vous pensez que je ne vous connais pas, Sig. Peschi ? Il y a sept mois, vous avez expulsé une femme de son appartement sans préavis, alors qu'elle venait de perdre son frère. Pour au plus vite vous faire payer, vous avez mis sa résidence en vente alors qu'elle y habitait toujours. Vous avez fait ce coup à trois autres jeunes aussi. Maintenant, vous avez deux choix. Vous répondez sagement à mes questions, ou je vous embarque.

Toujours vérifier les antécédents des gens comme lui. Si des personnes faisaient des crasses à des innocents, c'était en général rare que ce soit leur premier coup.

LA FLEUR DU MAL [MAFIA ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant