Chapitre 26 : Clandestinité

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— J'savais pas que tu avais du sang chaud en toi ! se moqua mon client comme si j'étais une bête de foire. J'aime ça ! Dis, ça te dit pas de gagner quelques pièces tout de suite ? Je viens de gagner un petit pactole.

Je tournais la tête sur le côté quand je sentis son haleine me toucher désagréablement le visage.

— Non. Non, ça m'intéresse pas. Alors allez voir ailleurs, répétai-je, en soupirant.

Mes mots ne firent aucun effet à part l'exciter davantage, car je sentis quelque chose se durcir contre mon ventre et ce porc se pressa contre moi.

— Pourquoi tu fais ta timide ? Faut pas ! Je te promets, tu le regretteras pas et c'est rapide... T'as juste à te mettre à genoux et...

Mon client n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il fut jeté contre le mur d'en face avant de tomber par terre.

Je n'avais pas entendu le Capo Dante et mes coéquipiers revenir.

— Ah, mais... Vous êtes...! s'étonna mon client, tout à coup timide. Est-ce qu'on vous dérangeait ? Mes excuses m...

— Ta gueule.

Les mains dans ses poches, son manteau toujours sur ses épaules, Dante leva son pied et écrasa ses bijoux de famille.

— Les chiens sauvages comme toi... Ils ont juste besoin d'être dressés ! rugit-il, avec un sourire féroce, en donnant un second coup de pied.

L'homme hurla dans le couloir, mais sa voix fut noyée sous les acclamations de la salle d'à côté. Et dans sa douleur, Dante le roua de coups jusqu'à ce que mon ex-client soit à deux doigts de perdre connaissance.

Enzo, Clemente et moi, on assista à cette scène sans dire un traître mot. Et étrangement, être témoin d'une telle brutalité ne me choqua même plus, comme si j'y étais devenue habituée à la violence.

Et c'était ça qui aurait dû m'inquiéter.

Quand il eut fini de s'amuser, Dante se retourna vers moi et je me crispai quand son sourire disparut.

— T'es peut-être la protégée du boss, mais si t'es venue jouer les mauviettes, tu peux retourner d'où tu viens fillette !

J'ouvris ma bouche pour répliquer, mais aucun son n'en sortit. Son regard en colère me fit perdre la parole. Et il n'attendit pas que je retrouve mes mots pour nous quitter et entrer dans la fosse. Enzo le suivit comme s'il était son ombre.

Je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas ce qu'il voulait de moi.

Mais j'avais échoué la mission de Dante.

— T-t-tiens, je l'ai l-lavé.

Clemente attira mon attention en me tendant quelque chose, et je le dévisageai, surprise et méfiante à la fois.

C'était le mouchoir en tissu que je lui avais donné à l'usine.

Je le repris.

— Tu aurais pu le garder ou le jeter hein...

— J-jamais ! s'exclama-t-il véhément.

Je levais les yeux vers lui.

Dieu... Qu'est-ce qu'un garçon comme lui fait là ?

Tu devrais pas m'aider. Ni traîner avec moi. Si je te donne quelque chose, jette-le. Ça vaudrait mieux pour toi.

Je lus de la confusion dans son regard et je jetai un œil à mon client qui était dans les vapes, avec une côte brisée au moins.

LA FLEUR DU MAL [MAFIA ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant