Le campement

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Levah regarda autour d'elle avec attention: ce campement avait plus de protections et de défenses que ce qu'elle aurait espéré. Autour d'elle, s'étalait une trentaine de grandes tentes en toile qui semblaient capables d'accueillir plusieurs personnes chacun, des feux de bois sur lesquels de la nourriture cuisait, des cordes tendues sur lesquelles du linge trempé était posé, des armes posées un peu partout... Autour de ces tentes, se trouvait une espèce de grande cercle composé de plusieurs tréteaux en bois qui devaient faire cinq mètres de haut, et qui permettaient de regarder et de surveiller tout ce qu'il se passait autour de ce campement, notamment pour prévenir certaines attaques venant de l'extérieur.

Sur ces espèces de tréteaux, une dizaine en tout, se trouvait un adolescent à chaque fois, qui devaient avoir treize ans eux-aussi. Dans le dédale des tentes, elle pouvait apercevoir un vingtaine d'adolescents et de jeunes enfants qui s'affairaient ici et là à faire différentes taches quotidiennes comme la cuisine ou des travaux par exemple. En tout, elle pouvait apercevoir une quarantaine de personnes dans ce campement. Ce n'était pas une bonne chose pour elle. Neutraliser quarante personnes à elle toute seule sans tuer la moindre d'entre elle allait être quelque chose d'extrêmement difficile à faire, durant une seule nuit. Ils étaient tellement nombreux, tous ces enfants, plus qu'elle n'aurait pensé.

De l'autre côté du campement, elle pouvait apercevoir deux grandes cages en fer: deux grandes cages en fer où se trouvaient deux personnes. Comme elle l'avait pensé, elle n'avait pas été la seule victime de ce groupe. D'autres personnes en étaient victimes, en ce moment-même. Mais, pourquoi gardaient-ils des personnes vivantes, enfermées dans leur campement? Que faisaient-ils de chacune d'entre elles? Elle commençait à s'inquiéter des choses qui se passaient dans ce camp et de ce qu'il pourrait lui arriver, des choses qui n'allaient pas vraiment dans le sens de la jeune femme, pour le moment.

La jeune femme leva les yeux vers le ciel: le jour venait de se coucher et la nuit apparaissait. Elle n'avait plus que quelques heures devant elle pour agir et pour sortir de cette forêt maudite. Elle ne savait pas du tout ce qu'elle allait faire. Pour le moment, elle ne voyait pas de faille dans l'organisation de ces adolescents. Mais, elle allait finir par trouver quelque chose d'efficace. Il fallait juste qu'elle y parvienne en seulement quelques heures. Comment pouvait-elle faire une telle chose?...

_Artem, demanda alors l'homme qui tenait la jeune femme par les liens en direction de l'homme blond?... Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse de cette femme?Est-ce que tu veux la garder près de toi?...

_Non, enferme-la avec l'autre femme dans la cage, répondit-il. On les déplacera demain. Elles pourraient nous rapporter de l'argent auprès des annihilateurs de Pléna. Levah releva alors la tête d'un seul coup. Les annihilateurs? Les hommes en noir? Les hommes en noir étaient-ils dans la ville de Pléna? Vatki lui avait dit que les hommes en noirs n'allaient jamais de ce côté du désert de l'Addus, qu'ils n'osaient quasiment pas faire affaire dans la plaine et dans les montagnes isolées. Et, ils avaient fini par traverser le désert! Cette nouvelle était terrible pour tous les habitants de la région. Maintenant, elle s'en rendait compte. Chacun de ces habitants se retrouvaient soudainement en danger.

_Très bien, dit l'homme.

_Et, amène-moi l'homme, dit alors la seule jeune femme. J'ai vraiment besoin de me détendre. Elle sentit l'homme acquiescer rapidement avant qu'il ne l'entraîne en direction des deux grandes cages en fer. Cette femme avait besoin de se détendre? Que cela voulait-il dire?Qu'allaient-il bien pouvoir faire subir à cet homme prisonnier? Apparemment, il n'était pas question que cet homme soit livré aux hommes en noir à Pléna. Il n'était pas question qu'ils se séparent de lui. Ils voulaient certainement l'avoir encore sous la main afin de pouvoir jouer avec lui exactement comme ils le voulaient.


Elle avait déjà entendu parler de gens qui jouaient avec d'autres gens dans la bouche de voyageurs venant à Orlet pour des affaires. Lorsque les gens parlaient de cela, ils parlaient souvent de meurtres et de tortures, d'actes plus ignobles les uns que les autres. Elle avait déjà entendu parler d'actes plus barbares les uns que les autres, d'actes qui avaient toujours fait frémir la jeune femme, d'actes qui lui avaient froid dans le dos. Elle n'avait jamais compris comment les gens pouvaient en arriver à prendre du plaisir à torturer et blesser d'autres gens. Elle n'avait jamais compris, mais, de ce qu'elle avait compris, elle était à la merci du genre de personnes qu'elle avait craint le plus de ce monde si cruel.

Les Mondes Séparés: La ChasseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant