La Capitale (7)

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Pour la première fois de son existence, elle rencontrait un homme qu'elle trouvait aussi envoûtant que fascinant, aussi ombrageux que intrigant, aussi sublime que dangereux... Il avait quelque chose dans le regard, quelque chose qu'il montrait qu'il avait vécu des événements terribles, des souvenirs qui semblaient le hanter avec férocité. Ses yeux avaient beau être aussi lumineux que les rayons du soleil, ils gardaient une obscurité que rien ne pouvait cacher à la jeune femme qui connaissait ces ténèbres.

Quelque part, elle avait l'impression de se voir dans le regard de cet homme et elle détestait cela profondément.

Comme elle détestait cet homme...

_Levah, que se passe-t-il? Qu'est-ce qu'il t'arrive, demanda alors Salvinah avec inquiétude? Levah tourna la tête dans sa direction et la regarda sans vraiment la voir. Salvinah la regardait avec peur et soucis. Avait-elle peur de ce que la jeune femme pouvait faire subir à cet homme en noir? Ou avait-elle peur de ce qui pouvait arriver à Levah si jamais elle continuait de faire ce qu'elle était en train de faire?

Salvinah n'était pas seule. Elle était accompagnée d'un homme qui devait être à peine plus âgé qu'elle. Il avait tous les signes physiques des rôdeurs: sa peau était doucement halée, du brun des arbres qui donnait une allure rude et robuste à l'ensemble de son être. Ses yeux étaient profondément noirs, comme le noir du néant et du ciel des ténèbres, et légèrement bridés. Son visage était fin, mais solide et sculptural avec des traits délicats qui n'empêchaient pas cette impression de force et de sérénité qu'il dégageait, une impression qui pouvait rassurer ceux qui en avaient besoin.

Ses longs cheveux étaient fins et noirs, rattachés derrière son visage en un chignon qui ressemblait un peu à celui de la jeune femme. Cela donnait une allure encore plus stricte et sévère à l'homme qui tenait fermement un arc à la couleur parfaitement noire dans le creux d'une de ses mains si solides.

Les manches du haut en tissu qu'il portait étaient retroussées et laissaient apparaître des dessins qui semblaient être gravées sur sa peau: des tresses et des lianes qui s'enroulaient autour de ses bras avec un aspect poétique et aérien. Ça donnait encore plus de force à ses bras et à ses muscles nerveux.


Luka se tourna alors en direction de cet homme en noir qui était allongé à ses pieds, dans le sable. Sans un mot, elle enfonça son long couteau dans le cœur de ce dernier, coupant sa respiration et le faisant expirer une dernière fois avant de mourir. Elle n'avait plus besoin de lui, à présent qu'elle avait sa réponse...

Les Mondes Séparés: La ChasseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant