Levah sortit une flèche de son arc et s'avança en direction de l'entrée de l'auberge en courant. Arek en fit de même, tout en continuant de courir à gauche de la jeune femme tandis que Rickell courait à sa droite, les doigts solidement renfermés sur les deux dagues avec lesquelles il comptaient se battre.
Salvinah et Angel avaient déjà disparu dans les bosquets qui entouraient l'auberge, contournant cette dernière aussi rapidement qu'elles le pouvaient, tenant leurs épées chacune dans leurs mains. Elle se demandait comment une femme comme Angel pouvait espérer combattre les hommes en noirs avec la tenue qu'elle portait. Cette espèce de robe longue et ce corset qu'elle avait ne devaient pas être pratique. Elle ne devait pas être libre de ses mouvements. Elle ne devait pas se sentir à l'aise pour porter les armes qu'elle avait.
Toutes les femmes qu'elle avait croisées sur ce chemin et qui combattaient ne faisaient que porter des pantalons comme la jeune femme, comme le faisait Salvinah aussi. Elle avait l'impression que les gestes étaient plus souples et plus aisés avec ce genre de vêtements qui permettaient de tout faire plus facilement.
Mais cette Angel semblait savoir ce qu'elle faisait dans cette tenue... Tellement qu'elle se demandait comment elle pouvait accepter d'être l'esclave d'un homme comme Rickell alors qu'elle semblait savoir se battre et vivre sans les autres, semblant savoir se défendre et savoir subvenir à ses besoins sans personne.
Les trois personnes arrivèrent alors aux abords de l'auberge et se baissèrent afin de ne pas être vus à travers les fenêtres. À l'intérieur, un bruit sans fond s'élevait: les hommes présents riaient ensemble, parlaient forts et s'invectivaient sans cesse. Elle les entendait frapper des pieds et des mains, déplacer des chaises et des tables. Ils semblaient saouls: ils donnaient l'impression d'avoir bu bien plus que de raison, ce qui était une bonne chose pour eux. Des hommes saouls étaient bien plus faciles à abattre que des hommes à jeun et capables de se défendre face à leur groupe dans un combat.
Soudainement, elle entendit un hurlement retentir, le hurlement rempli de peur et de douleur d'une jeune fille, le hurlement de souffrance de sa petite sœur qui devait subir tous les affres que les hommes lui faisaient subir.
Son sang ne fit qu'un tour dans son corps: sentant son âme se remplir de rage, elle se redressa et s'avança rapidement en direction de la porte à battants qui marquait l'entrée de l'auberge des hommes en noir.
Elle souleva son pied afin de frapper la porte en plein milieu et de l'ouvrir avec une grande force. Elle entra dans l'auberge et se retrouva plongée dans une immense salle dans laquelle se trouvaient un bar qui semblait entièrement fait de bois et des dizaines de tables accompagnées d'encore plus de chaises.
Dans cette pièce, se trouvaient une quinzaine d'hommes: quelques uns étaient assis sur des chaises, l'un d'entre eux était debout derrière le bar en train de servir une boisson dans des verres et quatre d'entre eux étaient debout en cercle autour d'une jeune fille: Christie. Elle semblait être malmenée par les hommes, les yeux cachés dans les mains entrain de pleurer, les vêtements déchirés à plusieurs endroits de son corps, de ce qu'elle pouvait voir derrière les ombres de tous ces hommes en noir.
Les hommes avaient arrêté de hurler et de rire comme les monstres qu'ils étaient. Tous avaient tourné la tête dans sa direction afin de voir ce qu'il se passait. Christie était la seule qui ne regardait pas, bien trop occupée à pleurer de chagrin. Ses cheveux flamboyants recouvraient une grande partie de son visage, ne laissant rien paraître de son visage, encore moins de l'état dans lequel il était.
_Christie, dit clairement la jeune femme afin d'attirer l'attention de sa sœur?... Mets-toi tout de suite face contre terre!
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Les Mondes Séparés: La Chasse
Adventure_Tu es une femme extrêmement forte, Lévah, déclara alors soudainement la mère de la jeune femme en plantant ses yeux dans les siens. Tu es la personne la plus forte et la plus résistante de cette famille, bien plus que ton père, bien plus que moi, b...