En quelques minutes, la caravane vint s'arrêter devant l'emplacement où le pont était censé s'ouvrir. Elle allait pouvoir descendre de cette roulotte et marcher un peu. Ça allait lui faire du bien aux jambes. Elle avait besoin de retrouver l'utilisation de ses membres. Il fallait qu'elle se dégourdisse les membres. Elle ne pouvait pas continuer d'être une guerrière comme elle l'était si elle ne pouvait pas se contrôler.
Mais, à peine fut-elle descendue de la roulotte et debout sur ses jambes qu'elle vit Salvinah s'approcher d'elle à grands pas et venir se placer devant elle afin de lui déclarer, en essayant de rester calme:
_J'espère que tu es en forme... Parce que nous partons dans les marais de Verda Terra dans quelques minutes.
_Quoi, s'étonna Levah en écartant les yeux malgré-elle? Nous n'allons pas entrer dans la ville, c'est ça?
_Si tu connaissais cette ville, tu ne dirais pas ça. Crois-moi! Il vaut mieux ne pas avoir affaire à cette ville, encore moins à ses habitants. Si on veut vraiment avancer, il fait vraiment les éviter... Pourquoi disait-elle cela? Qu'avait cette ville de si terrible pour qu'elle réagisse ainsi? Comment étaient les habitants? Comment fonctionnait-elle? Il devait forcément y avoir quelque chose de précis pour qu'elle disait cela. Salvinah n'était pas le genre de personnes à accuser les autres sans raison. Mais, elle ne voulait pas en parler avec la jeune femme, de ce qu'elle comprenait. Cette ville devait être terrible...
Mais, Levah ne savait pas si elle était capable de partir sans se reposer un peu, et surtout sans manger. Elle avait tellement faim. Son ventre commencer à gronder tellement elle sentait la faim envahir l'ensemble de son être. Elle n'était pas certaine d'être capable de marche pendant beaucoup de temps dans cette condition. Elle n'allait pas aller bien loin. Il fallait qu'elle mange quelque chose, au moins du pain.
Dans le même temps, elle avait tellement hâte de retrouver sa chère solitude qu'elle se sentait en accord avec le fait de partir tout de suite: elle commençait à être fatiguée de devoir discuter avec les autres et de faire attention à tous les comportements de ces gens. Elle voulait pouvoir être elle-même, dans le silence, à ruminer ses souvenirs et ses instincts de haine. Il fallait qu'elle pense à ce qu'elle allait faire. Elle avait tellement envie de penser à tout cela. Et seul le silence pouvait l'aider à le faire.
_Salvinah a raison, dit alors Avok en s'approchant des trois personnes. Cette ville est très proche des hommes en noir et travaillent souvent avec eux. Et, ils ont horreur des rôdeurs. Vous n'aurez que des problèmes en vous rendant à l'intérieur. Il vaut mieux pour vous éviter ce genre de... Comment dire?... Contretemps.
_Et, on va trouver des vivres où, dans ce cas-là, demanda automatiquement la jeune femme avec inquiétude?
_Il y a plusieurs villages dans les marais dans lesquels nous pourrons acheter tout ce qu'il nous fait pour voyager, répondit Salvinah. Les gens de ces villages vivent simplement et ne posent jamais de questions.
_Enfin, s'ils ne décident pas de vous manger, dit alors Rayak avec véhémence! Levah se retourna vers lui et le regarda sans comprendre ce qu'il venait de dire. Pourquoi avait-il dit quelque chose d'aussi violent que méchant? Que voulait-il insinuer? Pourquoi devenait-il si véhément envers les autres, tout d'un coup? Était-ce réellement juste parce qu'elle l'avait repoussé, quelques minutes auparavant? S'il disait toutes ces choses simplement parce qu'il était en colère contre elle, c'était mesquin.
Mais s'il disait cela parce que c'était ce qu'il pensait réellement, cela voulait dire que les deux femmes allaient au devant des ennuis, encore une fois. Elles allaient encore avoir des problèmes. Elles allaient aller au devant des dangers, une fois de plus. Qui savait le temps qu'elles allaient perdre?
Elle avait l'impression qu'à chaque fois qu'elles faisaient un pas, elles se retrouvaient ralenties et bloquées par quelque chose de nouveau. Elle avait l'impression que l'ensemble des terres séparées se liguaient les unes avec les autres afin de l'empêcher de faire ce qu'elle avait à faire. Et ça l'énervait au plus haut point. Elle se sentait tellement impuissante face à tout ce que faisaient les humains.
Elle ne voulait pas croire à ce que Rayak venait de dire, mais, avec tout ce qu'elle avait vu de l'âme humaine en seulement quelques semaines, elle savait que ce genre de choses pouvaient être vraies. Elle savait que les gens étaient capables de tout, même des pires choses. Les gens étaient encore pires que tout ce qu'on pouvait imaginer. Ça lui faisait peur. Elle essayait de se rassurer autant qu'elle le pouvait, mais elle était terrifiée par ce qu'elle découvrait du monde depuis qu'elle avait du partir de la ferme de ses parents. Elle avait hâte de se retirer du monde et de ne plus avoir affaire à ces choses terribles.
_Arrête de dire n'importe quoi, s'énerva alors Salvinah en s'éloignant en direction de son chameau! Tu te ridiculises!... Levah, va vite prendre tes affaires. Nous partons.
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Les Mondes Séparés: La Chasse
Adventure_Tu es une femme extrêmement forte, Lévah, déclara alors soudainement la mère de la jeune femme en plantant ses yeux dans les siens. Tu es la personne la plus forte et la plus résistante de cette famille, bien plus que ton père, bien plus que moi, b...