Le campement (2)

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Au bout de quelques secondes de marche, les deux personnes arrivèrent devant les deux cages en fer. La première contenait un homme qui semblait un peu plus vieux qu'elle et qui avaient de longs cheveux aussi noirs que la nuit. Aussitôt qu'il vit la jeune femme apparaître dans son champs de vision, il lui jeta un regard rempli de terreur et de tristesse, comme s'il suppliait la jeune femme de lui venir en aide. Son visage était complètement défiguré, lacéré de grandes plaies qui semblaient avoir été faites par des couteaux. Ses bras et son torse l'étaient tout aussi. Ils semblaient l'avoir fait souffrir énormément. Comme elle le craignait fortement, ces gens n'hésitaient pas à en torturer d'autres.

En plus de nombreuses traces de lacérations, l'homme avait de nombreuses traces de contusions et des hématomes sur les bras, le torse et les joues. Il avait aussi de grandes et profondes cernes autour des yeux, montrant qu'il devait avoir peu ou pas dormi depuis des jours et des jours. Il était aussi amaigri. À la base, cet homme devait être un homme athlétique et musclé avec des muscles développés et puissants. Mais, il avait tout perdu. Depuis qu'il était enfermé dans cet endroit, il n'avait pas du manger un seul repas convenable, voire même pas plus que quelques morceaux de pain rassis, ce qu'elle savait pertinemment ne pas suffire à un homme adulte qui faisait son poids et sa stature.

Dans la deuxième cage de fer, assise à même le sol, se trouvait une jeune femme qui devait avoir le même âge qu'elle mais qui était incroyablement belle: elle avait de longs cheveux noirs et bouclés qu'elle avait attachés en une longue et magnifique tresse assez épaisse. Ses yeux étaient froids et durs, plantés en direction de la jeune femme avec une férocité qui ne pouvait que la mettre mal-à-l'aise, d'une couleur bleu foncé qui brillait avec force. Sa peau était foncée, du marron des troncs d'arbres, lisse et douce en apparence, mais aussi solide. Son corps était développé et athlétique, comme le corps d'une guerrière. Elle portait un pantalon serré et noir, un corset fait de bandages qui tenait aussi bien son ventre que ses seins, d'où sortaient deux bouts de tissus en soie qui recouvraient ses épaules et une partie de ses avant-bras. Le tout était noir. Un manteau tout aussi noir, bien que moins épais que celui de la jeune femme, était étendu sur le sol, juste à côté de sa position.

Cette femme à la peau foncée avait les mêmes traces de mauvais traitements quel'homme: traces de coups et d'hématomes, quelques lacérations sur les bras et de grandes cernes autour des yeux... Depuis combien de temps était-elle enfermée dans cette cage? Elle n'avait aucun moyen de le savoir. Mais, cette jeune femme semblait être une guerrière, une véritable combattante de nature, et elle pouvait être utile à Levah pour s'échapper de ce campement maudit. Elle pouvait servir à quelque chose. Finalement, les choses se passaient peut-être mieux que ce qu'elle avait cru: elle n'était pas seule. Elle avait des intérêts communs avec ces deux personnes et pouvait travailler avec elles.

L'homme s'avança alors vers la cage en fer de la femme et ouvrit la porte afin de faire entrer Levah dedans, avant de refermer la porte derrière elle, sans même lui enlever ses liens. Sans attendre une seule seconde, il ouvrit la seconde cage et attrapa l'homme par le bras, qui se mit à hurler de terreur avec une grande force tandis qu'il se faisait emmener vers le centre du campement. C'était le hurlement d'une personne qui savait les tourments qu'il allait vivre et qui essayait de s'y soustraire par tous les moyens possibles: c'était le hurlement de la terreur, de la souffrance et d'une immense peine.

_Il ne lui reste que cette nuit à vivre, de toutes évidences, dit alors la femme à la peau foncée avec calme et froideur. Lorsque les gens en arrivent à un tel stade de délabrement physique, ils décident de les éliminer. J'en ai déjà vu deux mourir ainsi depuis que je suis enfermée dans cette cage... Et, j'imagine bien que je dois m'attendre à être la prochaine à y passer, maintenant que cet homme va mourir.

_Non, répondit la jeune femme avec lassitude. Ils ont l'intention de nous emmener demain dans la ville de Pléna afin de nous vendre en tant que esclaves aux hommes en noir qui s'y trouvent actuellement.

_Les hommes en noir?... Hommes en noir?... Tu veux parler des annihilateurs? Ils ne sont pas dans la ville de Pléna, ni dans cette région. C'est d'ailleurs ce qui la rend si agréable pour bon nombre de personnes.


_Les choses ont changé visiblement... 

Les Mondes Séparés: La ChasseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant