Les Mondes Séparés: La Chasse

Le campement (4)

_Tu as une idée de ce que l'on peut faire pour sortir de cet endroit, demanda la femme tandis que de nouveaux hurlements retentissaient dans le campement? Il y a des personnes dans chacun des miradors autour du campement. Ça ne va pas être simple de passer ces tours, encore plus sans arme...

_Donc, il faut d'abord que l'on récupère nos armes et qu'on neutralise tous ces monstres, répondit froidement Levah... Zéra, sais-tu où se trouve nos affaires? Zéra glapit légèrement et sauta en l'air, avant de passer à travers les barreaux, entre les deux jeunes femmes, et de se retourner vers elles afin de les regarder avec intensité. Il semblait savoir ce dont la jeune femme parlait et semblait savoir où se trouvaient les armes. Ça ne pouvait qu'être une bonne chose pour elles-deux. Elles n'avaient plus qu'à suivre l'animal. Elles n'avaient qu'à lui faire confiance. Levah n'avait aucun mal à le faire, notamment sur ce genre de choses: il était le seul être vivant à avoir pleinement sa confiance.

_Cet animal a l'air vraiment très intelligent, s'étonna la femme-guerrière! J'imagine que nous n'avons plus qu'à suivre cet animal jusqu'à nos armes, si j'ai bien compris... Levah acquiesça en silence et passa rapidement la clef dans la serrure de la cage afin de l'ouvrir avec une extrême lenteur afin de ne pas faire de bruit. La porte s'ouvrit alors lentement. Levah la poussa lentement et passa de l'autre côté, rapidement suivie par la femme, faisant son possible pour rester baissée et pour ne pas être vue de qui que ce soit. Mais, la plupart des adolescents étaient rassemblés au milieu du campement, semblant admirer avec délectation les tortures infâmes qui semblaient être commises contre le pauvre homme, sans la moindre retenue. Plus elle voyait cela, plus elle pensait qu'ils étaient de vrais monstres.

Zéra partit alors en direction de la gauche avec rapidité. Levah détourna son attention du pauvre homme et se mit à suivre le renard blanc aux côtés de la femme. Le renard était très rapide et très silencieux, comme un exemple qu'elles devaient absolument suivre au mieux. Il ne fallait pas qu'elles fassent le moindre bruit. Elles ne devaient pas être repérées avant d'avoir récupéré leurs armes et d'avoir les moyens de se défendre et de se battre. Il n'y avait rien de plus important que la discrétion et que le silence pour la jeune femme et pour la guerrière, pendant ces quelques secondes suivantes.

Elle vit alors une tente de grande taille apparaître dans son champs de vision, vers laquelle elles se dirigeaient tout droit. Cette tente devait faire trois mètres de long, sur deux mètres de large et ne semblait pas faite pour permettre à ces adolescents de dormir, étant donné qu'il n'y avait pas de feux de camps devant celle-ci. Ce devait être l'endroit où ils entreposaient leurs vêtements et leurs affaires diverses, i compris les affaires qu'ils volaient chez les passants de la forêt qu'ils arrêtaient et enlevaient pour les torturer jusqu'à la mort. L'endroit où elles avaient besoin de se rendre.

Les deux femmes arrivèrent alors aux abords de la tente, sous les bruits des hurlements de douleur de cet homme qu'elle ne supportait plus d'entendre. Elles longèrent les murs de cette tente et arrivèrent devant l'entrée de celle-ci. Zéra passa les rideaux de toile de l'entrée afin d'aller à l'intérieur. Après une seconde d'hésitation, Levah entra à son tour dans la tente, suivie de très près par la femme. Les feux de camps qui étaient au centre du campement étaient suffisamment puissants pour éclairer légèrement l'intérieur de la tente, créant une pénombre où elles pouvaient distinguer chaque élément.

À l'intérieur de la tente, se trouvaient des dizaines et des dizaines d'affaires empilées les unes sur les autres, voire même des centaines. Au fond de la tente, se trouvait une imposante pile de vêtements qui faisait presque trois mètres de haut. Devant, se trouvaient des sacs et des besaces de toutes sortes dans lesquels elle connaissait aussitôt sa besace. Devant cet amas de sacs, se trouvaient les quelques armes qu'ils semblaient avoir réussi à récupérer: le couteau long et l'arc de Levah, mais aussi une épée et un deuxième arc, et ce qui semblait être une dague. Il y avait aussi deux carquois: le sien avec les six flèches dedans et un autre avec plus d'une vingtaine de flèches qui étaient à l'intérieur.

Exactement ce dont elle avait besoin! Assez de flèches pour combattre tous ces montres. Elle avait largement tout ce qu'il lui fallait avec toutes ces flèches. Et, elle avait sa besace. Sa besace avec toutes ses économies et toute sa vie. Avec cela, elle pouvait continuer d'avancer encore et encore. Elle pouvait se rendre à la Capitale et avoir un espoir de retrouver sa sœur. Cela avait un prix inestimable.